Oracle présentait hier une nouvelle generation d’appliance – Engineered Systems – et s’attaque désormais au data center avec des systèmes convergés.

Larry Ellison avait endossé l’habit qu’il préfère, celui du représentant de commerce vantant les mérites de ses nouveaux produits et n’hésitant à jouer la carte du dénigrement de la concurrence. Cisco et IBM en ont pris pour leur grade.

22 Oracle 45Pour cette 5e generation de systèmes intégrés introduit par Oracle depuis le rachat de Sun, le message a changé significativement. Il ne s’agit plus de proposer des systèmes complets optimisés parce qu’intégrés et testés dans ses laboratoires – “Nous réalisons l’intégration, vous n’avez pas à le faire” a répété le CTO d’Oracle – Oracle entend attaquer le marché des systèmes dits convergés sur le terrain des prix. La reference dans ce domaine est Cisco, pionnier de ce nouveau type de serveurs avec sa gamme UCS. Mais l’approche n’est pas nouvelle, IBM l’avait adopté pour ses systèmes 36/38, AS/400 et suivants. “Cisco a lancé ce marché et obtenus de beaux résultats. reconnait Larry Ellison. Mais à performance équivalente, le système converge que nous proposons, le Virtual Compute Appliance X5, coûte deux fois moins chers que l’UCS de Cisco”.

Les systèmes annoncés par Oracle sont les suivants.

Virtual Compute Appliance X5 : serveur convergé qui être complété du système de stockage FS1 Series Flash Storage System. Il supporte de 2 à 25 processeurs Xeon d’Intel à 8 cœurs.

22 Oracle 122 Oracle 222 Oracle 322 Oracle 4

Database Appliance X5 : Intègre des mémoires flash et une connectivité INfiniband. Vise plutôt les centres décentralisés.

Big Data Appliance X5 : Permet de mettre en œuvre des solutions de big data hadoop et NoSQL ainsi que la dernière version d’Oracle Big Data SQL qui permet de lancer des requêtes SQL sur hadoop et NoSQL.

Oracle’s Zero Data Loss Recovery Appliance X5 : Le système traditionnel de backup n’évitent pas vraiment la perte de données. Ce système est censé répondre à ce besoin.

Exadata Database Machine X5 : cette sixième génération de système Exadata offre un niveau de performance 50 % plus élevé que la précédente et une capacité de stockage également augment de 50 %.


Quoi de neuf sous le Sun ?

Oracle a racheté Sun en 2009 pour 7,4 milliards de dollars. Depuis le retrait de Scott McNealy et l’arrivée de Jonathan Schwartz, Sun n’a jamais vraiment réussi a retrouvé la superbe qu’il avait connue avant l’explosion de la bulle Internet. Très présent sur les marchés de la finance et des télécoms, Sun avait en effet été touché de plein fouet par les deux crises – l’implosion de la bulle Interne et la crise financière – et ne s’en n’était jamais vraiment remis. Par ailleurs, Sun est venu très tardivement sur le marché des serveurs x86 (Intel ou AMD). Mais, que les périodes soient fastes ou difficiles, Sun a toujours maintenu un effort très important en R&D.

Cette acquisition n’avait pas été sans soulever quelques interrogations. D’abord le manque d’expérience d’Oracle dans le materiel informatique. Sauf en 1995 où l’éditeur entend jouer un rôle proéminent dans le développement de l’Internet et dévoile le Network Computer lors d’une conférence IDC à Paris. Ce produit sera un échec retentissant. Autre différence majeure, Sun était un des plus fervents apôtres de l’Open Source alorsqu’Oracle s’intéressait principalement aux logiciels propriétaires. A le rachat, Oracle récupérait la base de données libre MySQL alors qu’il avait déjà sa propre base de données. Bref, une fusion dont il n’était pas toujours simple de comprendre la logique.

Après ce rachat quelle pouvait être alors la stratégie d’Oracle ? Assez logiquement, la firme de Larry Ellison a délaissé le marché des serveurs standards, fussent-ils haut de gamme, pour ce concentrer sur celui des marchés intégrés. En proposant d’abord des systèmes intégrés incluant aussi les applications, base de données (Oracle bien entendu), puis big data. Et aujourd’hui, en proposant des systèmes intégrés intégrant le système d’exploitation destinés au data center de nouvelle génération. Dans cette nouvelle phase, Oracle met l’accent sur le prix et le rapport prix/performance avc Cisco et ses systèmes UCS comme points de comparaison. Une stratégie dont on verra rapidement si elle s’avère payante. Pour l’heure, Oracle fait état de plus de 10 000 systèmes intégrés installés. Pour l’heure les résultats ne sont pas. En 2014 (exercice clos le 31 mai), Oracle a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 3 milliards de dollars en vente de matériels (incluant les serveurs mais aussi les systèmes de stockage et les produits réseaux) contre 3,8 milliards en 2012 et 4,3 milliards en 2010, premier exercice fiscal complet après le rachat de Sun.