Les concurrents d’Iliad (Free) pour le rachat de T Mobile ne se pressent pas. Après l’abandon par le troisième opérateur américain, Sprint, du projet de rachat de T-Mobile, les chances de Free de racheter le quatrième opérateur mobile US reviennent au premier plan.

La commission fédérale des télecoms us (FCC) ne veut pas entendre parler de réduction du nombre de grands opérateurs. Déjà en août 2013, l’offre d’ATT, de plus de 39 milliards avait été abandonnée sous la pression du régulateur. Pour Sprint, les perspectives légales à court terme étaient identiques et la bataille juridique  s’annonçait coûteuse. On ne badine pas outre atlantique avec les lois antitrusts et l’ouverture du marché. Finalement, Sprint, troisième opérateur mobile américain, initialement poussé par l’un de ses récents actionnaires, le patron de Softbank, Masayoshi Son (photo ci dessous), a donc choisi d’abandonner la partie.webmasayoshi-son.1 Cela relance les spéculations autour d’autres potentiels acquéreurs, nous vous proposons de faire le tour des hypothétiques candidats.

Free ( Iliad) n’est pas encore appelé par son nom

Lors d’une réunion d’analystes américains, Braxton Carter, (photo ci dessous) le directeur financier de T Mobile, a évoqué l’offre d’Iliad en précisant que « des opérateurs venant de nulle part avaient, de manière évidente, une proposition de valorisation inadéquate mais qui montrait l’intérêt de l’offre TMobile.braxtontmobile Mais je pense que les gens démarrent rarement avec leur meilleure offre ». Pour obtenir 56.6 % du capital de T-Mobile, Iliad avait proposé 15 milliards de dollars. Mais le Français devrait revenir à la charge avec une nouvelle proposition dans les jours qui viennent. Selon le responsable de la firme américaine interviewé par Bloomberg, l’importance des investissements sur le long terme est déterminante. Car pour progresser aux Usa, il faut sans cesse renouveler l’offre et dans les trimestres récents, la firme (dont veut se désengager, rappelons-le, son principal actionnaire, l’opérateur allemand Deutsche Telecom) avait beaucoup progressé avec en particulier des offres à bas coûts.

Qui serait le gendre idéal, un mexicain ?

Pour la plupart des observateurs, le « client idéal » serait l’opérateur mexicain America Moviles, la firme du milliardaire le plus riche du monde, Carlos Slim.  (photo ci dessous ). Avec une valeur boursière de 70.7 milliards de dollars et un chiffre d’affaires de 60.2 milliards, le mexicain est déjà le 5ème opérateur mondial. Il n’est devancé que par Vodafone, Verizon, AT&T et le géant China Mobile.

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Il dispose déjà de 250 millions de clients dans plus de 18 pays. En fait celui-ci dispose de trois structures Telecom qui s’ entraident avec Telmex, Telcel et America moviles.

Premier opérateur international en Amérique du sud, America Moviles serait l’interlocuteur idéal pour les latino américains qui représentaient déjà en 2011, 16,7 % de la population totale des États-Unis et surtout environ 26 % des naissances. Mais la firme mexicaine connait déjà parfaitement le marché américain et dispose déjà de trois petites marques mal connues comme Tracfone, Straight Talk et Net10. Malheureusement pour T Mobile, Carlos Slim est déjà le partenaire privilégié d’AT&T au Texas et dans d’autres états pour les infrastructures. Pour l’opérateur méxicain interrogé par nos confrères américains, les investissement en Amérique du sud seraient plus intéressants, les marges de progression étant bien faciles à atteindre, le marché américain réclamant des investissements importants pour proposer des réseaux d’avant garde aptes à séduire.

 

Le marché sud américain plus attrayant

A ce propos, la filiale de Vivendi au Brésil, GVT, devrait d’ailleurs bientôt être rachetée pour un peu moins de 7 Milliards par un opérateur international, a priori Telecom Italia ou Telefónica, les deux opérateurs se disputant la filiale du français. La croissance du nombre d’abonnés y paraît plus facile qu’aux USA et les perspectives de rentabilité beaucoup plus grandes. L’opérateur Italien proposerait un partenariat avec Vivendi plus large que celui contenu dans la proposition de l’espagnol.

 

Quid des Cablos ?

Du coup, c’est plutôt du côté des cablo opérateurs US, comme Cablevision, Comcast et Time Warner Cable que l’on se tourne. Ils pourraient se venger des deux grands opérateurs mobiles qui depuis peu les menacent sur leurs propres terrains. Les offres de Verizon et d’AT&T avec les programmes FiOS et U-Verse remettent en cause leur savoir-faire dans la TV, comme si Netflix ne suffisait pas à leur malheur.
Mais pour l’instant, seul l’opérateur TV satellitaire Dish network s’est manifesté. Piloté par un autre milliardaire, Charles Egen, l’américain n’aurait pas beaucoup plus d’argent en banque qu’Iliad. Au nord du pays, c’est Wind Canada ( filiale de Wind, le troisième opérateur italien) piloté par des capitaux russes de Vimpelcom et égyptien d’Orascom qui pourrait être très interessé. Là encore, c’est un autre milliardaire, l’homme le plus riche d’Afrique, Naguib Sawiris,  (photo ci dessous) windqui déciderait de ces choix stratégiques, mais tout comme Carlos Slim, il a su progresser intelligemment sur des terrains moins concurrentiels que le marché US.
Pour les observateurs et de l’avis même de l’actionnaire principal, T Mobile pourrait aussi choisir de rester indépendante et chercher sur les marchés boursiers les milliards qui lui manquent pour atteindre ses objectifs.