Dans l’économie des applications, la capacité des entreprises à réussir dépend de plusieurs facteurs : notamment l’agilité, les talents et l’expérience utilisateur. Dans la course à la transformation numérique, les entreprises font face à une équation sensible pour relever ce défi. Pour réussir, il leur faut placer l’humain au cœur même de leur stratégie et se remettre en question fondamentalement afin de se doter d’une organisation conçue pour le changement. Reprenons ensemble les principaux éléments qu’exige la 4ème révolution industrielle.

L’expérience utilisateur mis à mal au bout de 3 secondes

3 secondes : c’est le délai au bout duquel les consommateurs abandonnent une application si elle ne répond pas, selon une étude mondiale. Mais pire, c’est aussi le délai nécessaire pour que les consommateurs effacent une application définitivement de leur smartphone. En effet, dans cette révolution industrielle, les consommateurs sont extrêmement volatiles et recherchent l’immédiateté. Ils n’hésitent pas à s’en faire l’écho auprès de leurs proches ou sur les réseaux sociaux. L’expérience utilisateur conditionne donc le succès d’une entreprise aussi innovante soit-elle.

Les utilisateurs exigent les services les plus rapides, intuitifs et sécurisés qui soient. Aucune perte de temps n’est tolérée. Plus que jamais, l’expression « Le temps, c’est de l’argent » prend tout son sens. L’entreprise se doit donc d’être à leur rythme, faute de quoi, c’est l’échec assuré. La stratégie des entreprises se décide donc au travers des exigences et des attentes des clients qui leur indiquent comment elles doivent se transformer.

La transformation numérique : une question de talents et de culture d’entreprise

Aujourd’hui, indéniablement, ce sont les « Talents » qui importent le plus car ils sont les moteurs de la transformation numérique. De plus en plus d’entreprises investissent dans ces jeunes, issus de la génération Y, qui viennent grossir leurs rangs pour relever ce défi. Pour ce faire, il est essentiel qu’elles soient attractives à tout point de vue tant cette génération a ses propres codes et impose de nouvelles méthodes de travail plus flexibles.

C’est pourquoi, il est impossible d’appliquer une telle approche sans une culture d’entreprise adaptée. La transformation numérique n’est donc pas une simple question d’ordre technologique mais essentiellement un enjeu humain. Aussi, cette culture ne peut être insufflée que par la direction. Ils se doivent d’être des leaders certes. Cela étant, ils doivent faire confiance à leurs salariés et adopter un modèle collaboratif qui offre suffisamment d’autonomie. Une transformation en profondeur du système managérial est donc nécessaire pour adopter des méthodes agiles qui correspondent aux attentes de ces « Talents ».

L’Agilité comme condition de la transformation

La diversité des équipes rend l’entreprise plus agile : casser les silos et abolir la hiérarchie. C’est ainsi que l’on obtient des organisations axées sur la collaboration pour une expérience utilisateur optimum, une question de survie pour les entreprises. Si elles réussissent le pari de la transformation agile, elles pourront à la fois, attirer et fidéliser des talents sur-sollicités et répondre avec célérité à des clients volatiles.

Dans ce contexte, les nouvelles technologies, et en particulier les logiciels, se retrouvent au centre des modèles de chaque organisation pour répondre à ces attentes.

Si le temps c’est de l’argent… quelle valeur ont nos talents ?

C’est la raison pour laquelle la contribution des talents est l’élément incontournable de l’équation qui permet à une organisation de subsister.

Pourtant, le constat est le même dans l’ensemble des pays européens : une pénurie chronique de nouvelles compétences dans la Tech. Chaque jour qui passe, de nouveaux besoins se font sentir en termes de profils innovants. Cette tendance va en s’accentuant et malheureusement, c’est précisément là que le bât blesse. Les métiers de demain doivent être préparés dès à présent. Or, ce n’est pas le cas. Il est certes possible d’encourager les jeunes à s’orienter vers des cursus scientifiques, technologiques, d’ingénierie ou de mathématiques (STEM), mais c’est insuffisant puisque le véritable problème est le manque de formations dans ce domaine.

Cette responsabilité n’incombe pas uniquement aux dirigeants d’organisations. Tous les acteurs institutionnels, publics, privés, sont concernés et doivent prendre les mesures qui s’imposent car une chose est certaine : le talent, c’est l’avenir, et sans formation il n’y a pas d’avenir !

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Marco Comastri est Président et Directeur Général de CA Technologies pour la région EMEA