Nombre de salariés se sentent un peu dépassés ou désarmés face aux récents bouleversements de leur paysage professionnel liés à l’évolution des technologies.

Le BYOD (Bring-Your-Own-Device) s’appuie souvent sur l’idée que les salariés de l’entreprise adhèrent à cette évolution et tirent bénéfice de l’abolition progressive des frontières entre vie privée et vie professionnelle. En réalité, un nombre important se sentent totalement dépassés ou insuffisamment préparés pour s’adapter à l’évolution de leur environnement professionnel. Parallèlement et de manière un peu contradictoire, ils sont attirés par cette possibilité nouvelle offerte par les technologies et prêts de un sur deux se dit prêt à outrepasser les règles de l’entreprise pour utiliser leurs propres équipements. C’est ce que qu’indique deux études réalisées sur plusieurs pays européens et d’Amérique du Nord par les cabinets OnePoll et Vision Critical.

Plus de six personnes interrogées sur dix (62 %) mentionnent un certain degré de confusion entre leurs terminaux personnels et professionnels. Près de trois sur dix (28 %) déclarent être incapables de différencier la technologie qu’ils utilisent à leur travail de celle qu’ils utilisent à titre privé.

La moitié des personnes interrogées déclare utiliser désormais son smartphone personnel à des fins professionnelles, et pratiquement la même proportion (45 %) son ordinateur portable personnel. Cette utilisation professionnelle de périphériques personnels s’étend également aux tablettes (21 %) et à d’autres périphériques divers. Moins d’un tiers des sondés déclare ne pas utiliser de périphérique portable personnel au travail.

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La confusion des technologies génère des tensions sur le lieu de travail

D’après l’étude, de nombreux utilisateurs se sentent dépassés ou mal préparés à affronter les défis associés à la confusion progressive de la vie privé avec la vie professionnelle. Près de la moitié des personnes interrogées (44 %) avoue trouver stressant l’impact de cette interconnexion progressive et préfèrerait voir perdurer une délimitation claire entre les deux mondes. De même, 15 % d’entre elles se plaignent de disposer de ce fait de moins de temps libre à consacrer à leur vie privée. 12 % déclarent ne pas être gênées dans le principe par cette confusion progressive mais ne pas disposer de la technologie appropriée.

De manière assez surprenante, c’est la plus jeune génération, souvent perçue comme en pointe du progrès, qui donne l’impression d’être la plus mal préparée à cette évolution des vies professionnelle et privée.

La tranche d’âge la plus jeune (18 à 24 ans) est celle qui juge l’évolution la plus stressante (à 52 %), alors que la tranche des 35 à 44 ans semble moins impactée par ce stress (38 %). De même, un quart des 18 à 24 ans regrette de disposer de moins de temps libre, alors qu’ils ne sont que 14 % dans la tranche des 35 à 44 ans.

La sécurité et la connectivité constituent des barrières à l’essor du BYOD

Outre l’attitude et le comportement des utilisateurs, la sécurité et une connectivité transparente constituent également de véritables barrières qui empêchent les employés d’adopter véritablement le BYOD au travail.

Les problèmes de sécurité (40 %) et les autorisations (37 %) sont les deux problèmes les plus fréquemment cités quant à l’utilisation de périphériques personnels au travail. Ils sont suivis par des soucis plus pratiques comme l’accès aux serveurs professionnels (32 %) et les problèmes de compatibilité (26 %).

Le débat portant sur le BYOD dépasse largement le cadre de l’entreprise. Bon nombre de leurs responsables encouragent leurs salariés à adopter le travail flexible, mais découvrent alors que leur personnel est incapable de travailler à distance du fait de technologies dépassées.  Un plus de la moitié des sondés déclare travailler régulièrement à domicile, un tiers d’entre eux  déclarant le faire avec un ordinateur personnel.

Toutefois, près d’un quart se déclare incapable d’accéder à ses documents de travail depuis le domicile et 17 % concèdent qu’il existe un tel écart entre les capacités de leur réseau personnel et celles de leur réseau d’entreprise qu’il leur est impossible de travailler efficacement chez eux. En outre, 14 % des sondés déclarent redouter le fait que les autres personnes ayant accès à leur réseau privé puissent accéder à des données professionnelles confidentielles.

Forte Tendance à la Transgression

Alors que les personnes interrogées sont plutôt bienveillantes à l’égard des dispositions prises par leurs employeurs en matière de politiques BYOD, avec au total, 45% des personnes interrogées confirmant qu’elles les avantagent (34% en France), 51% déclarent qu’elles seraient prêtes à transgresser les politiques mises en place interdisant l’utilisation  d’appareils personnels au travail ou à des fins professionnelles.

En France, cette tendance est encore plus forte puisqu’elle atteint 70% (Qui a dit que la France était ingouvernable ?). Cette tendance alarmante à ignorer les mesures visant à protéger aussi bien l’employeur que les salariés s’applique à d’autres domaines de l’utilisation personnelle de l’informatique. 36% des personnes interrogées utilisant leurs propres comptes de stockage cloud personnels  à des fins professionnelles déclarent qu’elles seraient prêtes à enfreindre les règles leur interdisant d’utiliser ces services.

cloud personnels pour les données sensibles de l’entreprise

89% de l’échantillon global possède au moins un compte de service de stockage cloud personnel (82% en France). 70% des titulaires de comptes personnels ont utilisé leurs comptes à des fins professionnelles. Au niveau mondial, 12% de ces titulaires admettent stocker les mots de passe professionnels à l’aide de ces comptes, 16% des informations financières, 22% des documents privés sensibles comme les contrats/business plans, tandis qu’un tiers stockent des données clients. Les chiffres sont sensiblement différents concernant les informations financières et les données clients (respectivement 7 et 20%).

Presque un tiers (32%) des utilisateurs de stockage cloud de l’échantillon déclarent qu’ils  font entièrement confiance au cloud qui détient leurs données personnelles, et seulement 6% déclarent y être hostiles par manque de confiance.

Les attaques sont bien réelles

Interrogées sur la compromission de leurs appareils et l’impact qui en a résulté, plus de 55% des sondés indiquent avoir été victimes d’une attaque sur leurs PC ou ordinateurs portables personnels (plus de 45% en France), et environ la moitié (en France, moins de la moitié) affirment que ces attaques ont affecté leur productivité et/ou ont engendré une perte de données personnelles et/ou d’entreprise. Alors que l’échantillon contient un plus grand nombre de détenteurs de smartphones personnels que d’ordinateurs portables et PC, les attaques ont été beaucoup moins fréquentes sur les smartphones (19% au monde et 16% en France), avec une proportion légèrement plus élevée à entrainer une perte des données et/ou une perte de productivité au travail que celle constatée sur les PC/ordinateurs portables. Le même pourcentage a été observé pour les tablettes (19% au monde et 12% en France), mais avec des conséquences plus importantes, puisque 61% (72% en France) de ces attaques ont eu des répercussions importantes.

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L’Etude de la Sécurité Internet 2013 de Fortinet a été un exercice de recherches entrepris entre le 7 et le 13 octobre 2013 au nom de Fortinet par Vision Critical, entreprise d’étude de marché indépendante. L’étude a impliqué 3200 individus disposant d’un Bac+4 au minimum, âgés de 21 à 32, salariés à temps plein, et détenteurs de leurs propres smartphones, tablettes ou ordinateurs portables.

D-Link a commandité une étude réalisée par OnePoll auprès de 1 500 particuliers et utilisateurs d’entreprise localisés en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni sur le thème du BYOD.