Près de 9 Français sur 10 aimerait travailler deux jours par semaine à distance ce qui apporterait un gain de 0,5 % de PIB. C’est ce que montre l’institut Cebr (Centre for Economics and Business Research).

A l’heure où les progrès technologiques mettent les outils de communication à la portée du plus grand nombre, la valeur du travail à distance doit devenir une évidence pour les employeurs. Ses retombées économiques dépendent de la capacité des entreprises à mettre en œuvre une politique de travail flexible et des technologies qui permettent aux salariés de travailler efficacement de n’importe quel endroit. L’Etat a un rôle à jouer en créant un environnement favorable grâce à des investissements dans les infrastructures et à des mesures ad hoc.

C’est ce qu’indique l’étude « Valeur productive de la main-d’œuvre inexploitée : étude de l’impact économique potentiel d’une culture du travail flexible » et commanditée par Citrix et réalisée par l’institut Cebr (Centre for Economics and Business Research) sur l’impact économique qu’aurait la mise en place de conditions de travail flexible en France. Oui mais cette étude fait écho à celle réalisée par Dell (Dell Evolving Workforce) qui montre que les technologies évoluent plus vite que les habitudes de travail (Les technologies évoluent, les bureaux restent) et que malgré l’évolution des technologies, le bureau reste la place principale où l’on travaille : 97% des salariés y passent un minimum même si la frontière entre vie professionnelle et vie privée à tendance à s’estomper. Bref, il y a des progrès à faire qui pourrait profiter à l’économie française.

Dans cette étude, le travail flexible est défini par l’idée d’accéder au réseau informatique du lieu de travail via des appareils connectés à Internet tels qu’une tablette, un smartphone ou un ordinateur. Le graphique ci-dessous montre le type d’outils d’information et de communication mis à disposition des salariés par les entreprises.

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Des bénéfices pour l’économie française…

L’étude révèle que les knowledge workers [1] français aimeraient bénéficier de conditions de travail flexible. Si cette population était amenée à voir son souhait se réaliser, 92 % d’entre eux aimeraient travailler 2 jours par semaine à distance, permettant un gain de près de 10 milliards € par an pour l’économie Française – soit 0,5 % du PIB.Si l’ensemble de ces knowledge workers pouvait travailler 2 jours par semaine à distance, les économies annuelles en coûts de transports s’élèveraient à 1,7 milliard €, avec une réduction de 247 millions d’heures.

L‘étude souligne l’appétence des Français pour le travail flexible. Ils sont ainsi 93 % parmi ceux qui ont la possibilité de travailler à distance à le faire. Et ils se déclarent davantage productifs (36 %), dignes de confiance (28 %) et valorisés (13 %). Une perception très proche de ceux qui ne bénéficient pas encore du travail flexible. En effet, la réalité du travail flexible aujourd’hui ne fait que confirmer les attentes de ceux souhaitant bénéficier de cette initiative avec comme motivation : réaliser un choix de vie, être plus productif et supprimer le trajet domicile-lieu de travail (Monsieur de La Palisse n’aurait pas récusé ce dernier point).

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Et ces attentes se trouvent être très proches de la réalité puisque ceux qui pratiquent déjà le travail flexible déclarent en masse bénéficier des avantages suivants :
– Travailler à son propre rythme (83 %)
– Assurer un meilleur équilibre vie privée / vie professionnelle (81 %)
– Organiser sa journée autour d’autres engagements (81 %)
– Accomplir plus de tâches en perdant moins de temps dans les transports (76 %)

De nouvelles possibilités sur le marché de l’emploi ?

Les salariés à temps plein ne sont pas les seuls à considérer les conditions de travail flexibles comme un atout.Parmi les salariés à temps partiel éligibles, 65 % (soit un peu moins d’un million de personnes) en feraient usage pour travailler plus d’heures. Permettant à eux seuls de contribuer à la croissance du PIB de 0,2 % par an. Dans le même temps, 78 % des inactifs et chômeurs affirment qu’ils seraient plus attirés par un emploi leur offrant des conditions de travail flexible.

95 % desknowledge workersdéclarent qu’ils pourraient mieux gérer leur temps, leur permettant notamment de dégager du temps supplémentaire à certaines tâches. Jusqu’à 3h par semaine pour 69 % d’entre eux, notamment en évitant le temps de transports après un rendez-vous client en travaillant directement depuis ses locaux.

 

 Le travail flexible selon le Cebr
– Travail à temps partiel : salariés qui ne travaillent pas à plein temps.
– Partage de poste : deux personnes se partageant un même travail en se répartissant les heures.
– Horaires variables: les salariés travaillant un nombre d’heures fixes en ayant la possibilité de définir l’heure de début et de fin de leur journée de travail.
– Annualisation du temps de travail : le contrat des salariés prévoit un nombre précis d’heures de travail à l’année, mais avec la souplesse de choisir la durée de la journée ou de la semaine de travail.

 

[1] Personnes disposant de qualifications et formations intellectuelles spécifiques et ayant pour rôle de transmettre leur savoir (consultants conseil, professions financières, scientifiques, développeurs, métiers du web, analystes, etc.)

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Méthodologie
L’étude a été menée par Opinium, cabinet de recherche spécialisé, du 23 au 27 octobre 2014 auprès de 1 265 personnes en France.