Ce sont les trois femmes les mieux payées du monde informatique. Elles font partie des six femmes les mieux payées des Etats-Unis dans le classement annuel publié en juin par CBS. Mais elles sont au coeur d’un véritable feu de critiques, ceux des actionnaires souvent manipulés par des activistes qui tentent par tous les moyens de forcer les entreprises à récupérer du cash le plus vite possible, au risque de perturber le cours de l’action ensuite.

N ° 1 : Marissa Mayer, la patronne de Yahoo sur la selette

Son salaire s’est élevé à 42,1 millions de $, en hausse de 69 % pour l’année 2014. C’est la femme la mieux payée des USA.

Le cours des actions de sa firme avait grimpé de 177 %  depuis qu’en juillet 2012 Yahoo avait embauché Mayer à peine sortie de Google. Précisément l’action était passée de 15,74 dollars en 2012 à 51,74 dollars à la fin 2014. C’était un gain de 76 % par rapport à l’indice Nasdaq » focus technologique » sur la même période. Il faut dire que l’amélioration par rapport à l’année précédente tenait aussi aux 9,5 milliards $ liés en partie à la vente d’une partie de sa participation dans Alibaba, le principal site d’e-commerce chinois.

L’affaire Alibaba a mis le feu aux poudres

Mais cela c’était « avant ». C’est justement cette vente qui genère la ire du fond d’investissement Starboard Value connu pour ses partis pris agressifs. Ce fond critique ouvertement la décision de la patronne de poursuivre la filialisation (spin-off) des parts détenues par Yahoo dans Alibaba. Comme d’habitude avec les fond activistes, la mise en vente au compte goutte ne correspond pas aux avantages immédiats d’une vente en bloc qui éviterait aussi des impôts. Car toute l’idolatrie autour de Marissa Meyer a cessé en septembre, lorsque le fisc a annoncé qu’il pourrait finalement taxer la transaction jusqu’à 9 milliards de dollars. Du coup l’action s’est effondrée à 32 dollars (voir la cotation du 25 novembre). Mais la conservation des titres Alibaba permet de garder l’action à un bon niveau. De plus, vu de l’extérieur, la participation de Yahoo dans le géant chinois Alibaba est estimée, à elle seule, à 30 milliards. Si bien qu’en comparaion le coeur de métier du groupe paraît ne valoir pas grand chose mais le chiffre d’affaires a pourtant progressé de 7% (1,2 milliard de dollars) et le bénéfice net est de 96 millions de dollars. Pour les spécialistes la séparation entre  moteur de recherche et la publicité d’une part, et les participations dans d’autres sociétés de l’autre, est inévitable. Mais ce ne sont que des impressions. Le départ de 27 dirigeants de Yahoo a été mis en scène par la revue Forbes comme un mouvement de fond mais il s’agit essentiellement de marketing et de la publicité, qui ont néanmoins un poids important auprès de la presse américaine. Dans le classement de la revue Fortune, Marissa Mayer n’est qu’en 18 ème position.

 

 

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Autant dire que l’an prochain, ses deux collègues suivantes devraient lui être passées devant

N ° 2 : Meg Whitman, PDG de HP

Meg Whitman, national co-chair for McCain 2008 and former president and CEO of eBay, speaks at the Republican National Convention in St. Paul, Minn., Wednesday, Sept. 3, 2008. (AP Photo/Paul Sancya)

Meg Whitman, President de HP et ex CEO d’eBay,

Derrière Marissa Meyer et Carole Meyrowitz, la patronne de la chaine TJ Maxx qui a touché 23, 3 millions de dollars en 2014, Meg Whitman, la patronne de Hewlett-Packard avec 19,6 millions $, a vu son salaire augmenter de 11 % par rapport à 2013. Celui-ci tient compte là aussi de la remontée en cours de la  valeur boursière de la firme.

Lorsque Whitman a rejoint HP en 2011, Elle était surtout connue pour  avoir fait passer Ebay de 30 personnes à près de 10 000. En 2004, elle avait été nommée femme de l’année par la revue Fortune, juste devant Carly Fiorina qui était justement la patronne de HP, et l’avait été de 2000 à 2005.  Le conseil d’administration de la société en 2011 lui aurait proposé un salaire initial de 1 $ par année, le reste étant indexé sur l’évolution de la cotation boursière, un pari risqué. Pour 2014, le conseil, peut-être inquiet d’une certaine progression coûteuse , a décidé qu’il était temps de lui offrir un salaire comparable avec celui de ses pairs dans les entreprises similaires. Son salaire de base a déjà augmenté de 1,5 million de dollars. En 2016, avec un premier trimestre exceptionnel selon les rumeurs, elle devrait continuer à progresser.

N ° 3 : Virginia Rometty, PDG d’ IBM

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Virginia Rometty, avec 17,9 millions de $, a vu son salaire progresser de 28 %, elle n’est pourtant que 6ème des 10 femmes les mieux payées de l’industrie américaine. Elle suit la quatrième, Indra Nooyi, la directrice de Pepsico et la cinquième, Phebe Novakovic, la Senior executive de General dynamics.

La patronne  d’IBM a reçu une prime de 3,6 millions de $ pour sa performance de l’an dernier, même si les ventes et les profits de l’entreprise ont diminué. Mais c’était une manière de la remercier de n’avoir pris aucun bonus depuis 2013 comme les principaux dirigeants de la firme.