Le PDG d’Uber, Travis Kalanick ( à gauche sur la photo d’ouverture)  a participé jeudi dernier à l’émission la plus suivie et la plus amusante, le soir, aux USA : the Late Show. Son sympathique animateur Stephen Colbert (à droite sur la photo) a demandé à Travis Kalanick de répondre aux accusations selon lesquelles Uber traite ses chauffeurs comme des chiens, et qu’il est en train de provoquer  » la destruction de l’industrie des taxis ».

Mais dans sa réponse, Travis Kalanick, toujours habillé comme un adolescent et apparemment en quête de certitudes, n’a fait que répéter le discours officiel de l’entreprise sur ses employés : travailler pour Uber, grâce aux applications des mobiles, leur donne la flexibilité de faire autre chose. Selon Kalanick, milliardaire en actions,  ses « partenaires » sont tout à fait libres. Contrairement aux autres chauffeurs de taxi, qui doivent « payer 40 000 dollars par an pour louer un véhicule, les conducteurs peuvent utiliser leurs propres voitures ». Et « s’ils veulent récupérer leurs enfants à l’école, ils peuvent le faire. Ils n’ont qu’à éteindre leur mobile ».

Des salaires variables qui dépendent surtout du nombre d’heures pratiquées

Alors que la firme reprend, bizarrement, les chiffres du Wall Street selon lesquels, ses « partenaires chauffeurs » gagnent en général 100 000 dollars sur la base de 1850 dollars par semaine, suivant le nombre d’heures. Sur son blog, la firme parle de 90 000 dollars ce qui est réaliste si l’on prend en compte les 10 000 dollars d’essence, un chiffre souvent repris par les médias pour une activité de taxi à plein temps. Mais une étude de Buzz Feed a montré que selon les villes, si un chauffeur pouvait espérer gagner de 17 à 23 dollars de l’heure, il lui fallait travailler de 9 à 16 heures par jour ce qui explique ces apparents bons salaires.Travis-Kalanick-on-the-Late-Show

Interrogé sur les voitures sans chauffeur, Kalanick a précisé que l’on ne pouvait « arrêter le progrès» mais que pour l’instant ce n’était encore qu’un écran de fumée. C’était, pour le facétieux Stephen Colbert, une manière de rappeler qu’il n’avait pas encore à se soucier d’acheter sa propre flotte de véhicules, la maintenance des véhicules actuels étant à la charge de leurs propriétaires, les chauffeurs.