Il y a dix ans, un journaliste interrogeait Paul Coby, alors DSI de British Airways et sur le point d’engager une refonte massive des systèmes informatiques de la compagnie aérienne, sur la nature de ses projets[i]. Sa réponse fut brève : « Comprendre le processus et le simplifier. La complexité causera notre perte. »

Son travail ne s’est pas simplement traduit par une réduction de 40 % des coûts associés aux opérations informatiques, doublée d’une amélioration de la fonctionnalité, de la qualité et de l’intégration des technologies partout dans l’entreprise. Il a transformé ba.com et, par là même, révolutionné la manière dont nous voyageons par avion.

Les DSI, de plus en plus intégrées aux comités de pilotage exécutif, se retrouvent désormais impliquées dans des problématiques de priorités commerciales, des questions liées à la croissance de l’activité, à la concurrence ou aux changements  du comportement des clients[ii]. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à déclarer qu’ils préféreraient déléguer plus de tâches informatiques opérationnelles pour se concentrer sur le rôle de la technologie comme catalyseur de l’expérience client, de la mobilité et de la collaboration.[iii]

C’est bien là le paradoxe auquel sont confrontés les départements informatiques. D’un côté, les DSI souhaitent et doivent passer plus de temps à apporter de la valeur stratégique et moins de temps à gérer l’infrastructure informatique ; de l’autre, il est vital pour l’entreprise, pour son succès présent et futur, de pouvoir s’appuyer sur une infrastructure informatique bien gérée.

Le monde change et ses mutations vont s’amplifier et s’accélérer au cours des prochaines années. Les frontières s’effacent : entre les secteurs et entre les économies ; entre le réel et le virtuel ; entre les différents canaux numériques et les périphériques ; et même entre les « choses ». Le monde est désormais un ordinateur en perpétuel bouillonnement, générant des clouds de données qui peuvent être capturées, traitées, analysées et stockées.

Quel que soit le secteur, textile, robotique ou autre, ces changements affecteront la manière dont vous innovez, fabriquez, vendez, trouvez des clients et faites face à vos concurrents. Ils auront également de lourdes conséquences sur votre infrastructure informatique.

De nombreuses entreprises se retrouvent aujourd’hui avec des systèmes informatiques complexes et déconnectés, dont le seul maintien en fonctionnement absorbe plus de la moitié (57 %) de leur budget informatique[iv]. Mais une telle complexité ralentit l’innovation, réduit la productivité, mobilise une expertise informatique précieuse et grève la capacité de l’entreprise à migrer vers une informatique réactive, agile, intégrée et créative dont dépend son succès.

Face à cette situation, la solution peut consister à remplacer tous les systèmes informatiques cloisonnés par une infrastructure convergée simplifiée. Recourir à une offre intégrée rassemblant les technologies disparates de calcul, de stockage et de réseau de l’entreprise pour prendre en charge l’infrastructure informatique d’une manière qui permette d’optimiser l’utilisation des ressources et de la capacité disponible.

Les justifications opérationnelles d’un recours à de tels systèmes informatiques intégrés ne sont pas difficiles à trouver. Le besoin d’être mieux connecté à ses clients en est un exemple.

Dans ses prévisions technologiques pour 2020[v], le cabinet d’analyse Forrester souligne le très large éventail d’activités orientées client qui dépendent désormais d’une informatique intégrée. Ces activités prennent notamment la forme de services innovants, contextuels et centrés sur le client, reposant sur des solutions de connectivité capables de toucher les clients par des méthodes toujours plus variées et sur toujours plus de périphériques. Ces services et solutions requièrent des fonctions analytiques avancées ainsi que des plates-formes et des outils d’accélération logicielle qui permettent idéalement l’adoption d’une approche « empirique » du développement et qui prennent en charge le déploiement rapide de nouveaux services et de nouvelles applications.

La réussite ou l’échec de tout ceci repose sur la qualité de l’infrastructure habilitante. Forrester prévoit à cet égard que de plus en plus d’entreprises seront amenées à se doter d’une infrastructure informatique agile, puissante et convergée. Les plus performantes tireront profit de fonctionnalités avancées telles que la virtualisation, les technologies software-defined et le Cloud, pour une efficacité opérationnelle et une flexibilité maximale.

Selon un rapport parrainé par IDC sur la convergence au service de la réactivité, de tels systèmes informatiques convergés délivrent déjà des avantages avérés[vi] : réduction par quatre des délais de mise sur le marché des nouveaux produits et services, multiplication par cinq environ du nombre d’applications pouvant être développées et fournies à l’entreprise, ou encore diminution d’un tiers des coûts informatiques et de 41 % des temps de maintenance et de service, par exemple. L’expertise informatique peut par ailleurs se consacrer plus librement à des initiatives stratégiques à valeur ajoutée et à l’innovation.

À la lumière de ces chiffres, la croissance du nombre d’adoptions de systèmes convergés n’est pas une surprise. IDC estime qu’en 2015, pour chaque montant de 10 $ dépensés en infrastructure informatique, 1 $ sera investi dans des systèmes intégrés, et ce chiffre passera à 1 $ pour 6 $ dépensés en 2018. Pour de nombreuses entreprises, s’agissant de leur infrastructure informatique, le futur est déjà là.

Le monde change, et l’informatique doit changer avec lui, car nous n’irons nulle part sans évolution. Le cocon de complexité opérationnelle dans lequel se sont nichés les départements informatiques est un bon point de départ. Il est temps de casser les codes et de revenir à la simplicité, le monde est déjà bien assez compliqué.

Par Nigel Moulton, Directeur technique, EMEA – VCE

 

[i] http://www.computerweekly.com/feature/British-Airways-cites-IT-investment-as-key-factor-in-20-profit-increase

[ii] 18e édition de l’étude mondiale annuelle « Global CEO Survey » de PwC, 2015 http://www.pwc.com/gx/en/ceo-survey/2015/index.jhtml

 [iii] Passer du back office au front office, vision des DSI issue de l’étude Global C-Suite, IBM Institute for Business Value, novembre 2013

[iv] http://www.zdnet.com/article/heres-what-your-tech-budget-is-being-spent-on/ et https://www.executiveboard.com/blogs/results-from-the-it-budget-benchmark-2014-2015/

 

[v] http://blogs.forrester.com/brian_hopkins/14-10-31-forresters_top_emerging_technologies_to_watch_now_through_2020

 

 

[vi] The Business Value of VCE vBlock Systems: Leveraging Convergence to Drive Business Agility, IDC pour VCE, mai 2015