Quinzaine version du logiciel d’infratructure open source, Ocata met l’accent sur la stabilisation, l’évolutivité et la performance des services de calcul et de mise en réseau et prend largement en compte les technologies de conteneurs.

Jusqu’ici, le développement d’une nouvelle version était réalisé tous les six mois avec une précision d’horlogerie suisse, une performance lorsque l’on sait que les 2000 développeurs sont répartis dans 56 pays et 265 organisations. « Nous avons finalisé cette nouvelle version en quatre mois seulement, explique Jonathan Bryce, directeur exécutif de la OpenStack Foundation, pour la présenter à une conférence développeurs qui se tient actuellement à Atlanta. A l’OpenStack Summit qui se tient en mai prochain à Boston, nous aurons une orientation plus stratégique en raison d’une participation de plus en plus importantes des utilisateurs »

Au-delà de l’aspect stabilisation et performance, cette nouvelle version intègre de manière beaucoup étroite les technologies des conteneurs. « Lorsque les technologies telles que Docker ou Mesos sont apparues, certains ont pensé qu’elles pouvaient remplacer les logiciels d’infrastructure comme OpenStack, poursuit Jonathan Bryce. Mais en fait, on assiste à une convergence des deux ».

OpenStack intègre les technologies des conteneurs tant au niveau du Control Plane, c’est-à-dire de l’interface d’utilisation qui permet d’accéder aux services, qu’à celui des services à proprement parler. Cette orientation avait déjà été prise par certains utilisateurs comme le CERN qui a utilisé le module d’administration d’OpenStack Magnum pour intégrer Kubernetes, Mesos et Docker Swarm. Elle a donc été reprise et amplifiée par la fondation Openstack dans cette version Ocata.

Combien de temps prend l’installation d’une version d’Openstack. Tout dépend de la taille de l’infrastructure IT et de la solution retenue par les entreprises. Comme pour tous les logiciels open source, trois grandes voies sont possibles. Installer en interne la solution 100 % open source ce qui peut nécessiter plusieurs mois. C’est l’option retenue par le spécialiste indien du e-commerce Snapdeal (350 millions de clients) qui tout développé en interne avec comme principal objectif de réduire les coûts. Le seconde est l’acquisition d’une distribution comme celles proposés par Red Hat ou Canonical, une option dont la mise en œuvre se mesure en semaine. Dernière option, faire appel à des services managés Openstack tels que ceux proposés par Racksapce ou Avantis. Là la mise en œuvre se mesure en heure.

Prise en compte des conteneurs

Ocata offre également une prise en charge plus importante des structures d’applications à base de conteneurs en ce qui concerne la mise en réseau, ainsi que la conteneurisation des services OpenStack pour faciliter la gestion des déploiements et des mises à jour, traitant OpenStack comme une application microservice.

OpenStack continue à développer la prise en charge de structures d’applications à base de conteneurs et outils de déploiements, les projets Kolla (services OpenStack conteneurisés), Kuryr (pontage entre la mise en réseau de conteneurs et le stockage avec OpenStack) et Zun (gestion de conteneurs) ayant bénéficié du plus grand nombre de contributions dans ce cycle de mise à jour. Parmi les autres améliorations liées aux conteneurs :
– Magnum prend désormais en charge Mesosphere DC/OS comme type de cluster et Kubernetes prend désormais en charge la nouvelle distribution SUSE
– Prise en charge de Kolla par Kubernetes depuis le tableau de bord
– Le service de mise en réseau de conteneurs Kuryr prend désormais en charge Docker Swarm
– Le nouveau sous-projet Fuxi de Kuryr connecte le stockage de Cinder et Manila aux environnements de type conteneur.

Une nouvelle interface de ligne de commande « vérification de la mise à jour du statut nova » permet aux opérateurs de tester la disponibilité de leurs déploiements afin de savoir s’ils peuvent installer Ocata en toute sécurité ou dans le cas contraire, savoir ce qui doit être fait avant la mise à niveau pour assurer stabilité et fiabilité.

Openstack combien de divisions ? Suite à notre dernière enquête, nous avons eu plus de 2000 réponses signalant des installations dans les entreprises, conclut Jonathan Bryce qui fait état d’une trentaine d’opérateurs de clouds publics utilisant OpenStack. Parmi ceux-ci on peut citer le français OVH.

 


Principales fonctionnalités d’Ocata

De nombreuses mises à jour à travers les différents projets d’OpenStack sont mentionnées dans les notes de la version, mais les principales sont les suivantes :

Nouvelle API Nova « placement » de calcul permettant aux utilisateurs d’allouer intelligemment les ressources selon les besoins des applications. Cells v2 est également devenue l’architecture par défaut pour augmenter l’évolutivité de Nova

Le tableau de bord Horizon prend désormais en charge la fédération keystone-to-keystone en tant que nouvelle interface utilisateur os-profiler, permettant aux opérateurs de détecter les problèmes de performance à travers les différents services d’OpenStack

L’auto-approvisionnement pour l’identité fédérée Keystone crée les projets de manière dynamique et attribue des rôles à des utilisateurs fédérés après authentification

Le service bare metal Ironic s’améliore grâce à des avancées sur la mise en réseau et les pilotes

Le service de messagerie Zaqar intègre le stockage d’objet Swift comme backend afin d’exploiter facilement les cluster Swift existants sans devoir déployer d’autres cluster MongoDB ou Redis

Nette amélioration des performances et de l’utilisation des CPU pour les projets de télémétrie : le stockage de millions de mesures par seconde est désormais possible grâce à Ceilometer avec le moteur de stockage Gnocchi

Le HA actif/actif dans le service Cinder peut maintenant être implémenté par les pilotes

Le cadre de gouvernance Congress bénéficie désormais d’améliorations linguistiques facilitant les opérations liées aux adresses réseau et permettant une meilleure gouvernance de la sécurité et des réseaux