En France, 1 collectivité sur 2 a entamé une réflexion Smart City, 15 % d’entre elles ont déjà déployé des projets concrets et quatre sur dix sont dotées d’objets communicants collectant des données (eau, énergie, capteur de pollution…).

C’est ce que révèle une enquête réalisée par m2ocity en partenariat avec la Gazette des communes, auprès d’élus et d’agents représentant 331 collectivités : Communes, Intercommunalités, Conseils départementaux et Régionaux. Cette enquête révèle le niveau de maturité des collectivités en France sur les sujets Smart City, l’organisation des projets, mais également les freins et les leviers rencontrés.

Moins d’une collectivité sur dix 8% ont développé une stratégie « smart city », qui n’est pas encore déployée et 29% n’ont pas encore développé de stratégie, mais comptent le faire prochainement.  On peut également relever une décorrélation entre la notion de Smart City et la présence ou non d’objets connectés sur le territoire. En effet, certaines collectivités ayant déclaré ne pas avoir déployé de stratégie ou même ne pas compter le faire, affirment dans le même temps avoir déjà mis en place des objets connectés collectant des données : eau, énergie, capteurs de pollution…. Par exemple, 56% des villes de moins de 10 000 habitants ayant déclaré ne pas avoir de projet Smart City ont pourtant déjà mis en œuvre des objets connectés.

Objectifs de la mise en place d’une stratégie Smart City

Pour l’ensemble des collectivités, la nécessité d’élaborer une stratégie Smart City repose principalement sur des objectifs de communication et de proximité avec les administrés. En effet, les répondants évoquent comme première motivation le renforcement des liens avec les administrés (60%), puis viennent l’attractivité du territoire (47%), le développement de nouveaux services (46%), la mise en place d’une démarche écologique (39%) et enfin la réduction des coûts (35%).

L’étude révèle également que lorsqu’une stratégie Smart City est développée, elle est généralement pensée de façon globale. En effet, les collectivités la concrétisent en moyenne sur au moins 5 des domaines suivants : services publics dématérialisés (74%), éclairage public (62%), transports/mobilité (61%), pilotage des bâtiments (54%), parking et stationnement (54%), sécurité (53%), eau (39%), déchets (29%), smart grids (29%).

Des projets élaborés de façon transversale

Majoritairement les projets Smart City initiés par les collectivités sont portés par les élus et l’administration et la stratégie pensée de manière transversale, avec 80 % des projets non cloisonnés par service. Ainsi, près de la moitié des collectivités (46%) ayant engagé une démarche Smart City a désigné un chef de projet dédié.

Pour mener à bien ces projets, les collectivités s’appuient principalement sur de grands groupes industriels (59%), mais aussi sur des start-Ups (53%). On notera pour finir que seulement 43% des collectivités engagées dans un projet Smart City ne rencontrent pas de résistances. A l’inverse 38% des collectivités déplorent des oppositions au sein même de leur collectivité.

Leviers et freins à l’élaboration d’une stratégie Smart City

Quelle que soit leur taille, les collectivités citent principalement les mêmes facteurs de réussite d’un projet Smart City : nouvelles technologies, écosystème d’innovation ouvert, maîtrise de la propriété des données, participation citoyenne, formation des équipes.

En revanche, les principaux freins évoqués sont principalement le manque de ressources aussi bien humaines (manque de compétences en interne, 48%) que financières (45%) et accusent également le manque de volonté politique (45%).  Par ailleurs, les collectivités craignent la complexité du sujet : 39% l’évoque comme un frein au développement d’un projet Smart City.

On notera par ailleurs que le jugement que portent les collectivités sur leur maturité Smart City est sévère : 49 % des collectivités s’adjugent une note inférieure ou égale à 2 (sur une échelle de 5) …

 


L’IoT urbain, nouvel eldorado des smart cities

IDATE DigiWorld estime à plus de 2 milliards le nombre d’objets connectés déployés d’ici cinq ans dans les villes, pour répondre aux besoins en mobilité, environnement, sécurité publique et gestion des flux, offrant ainsi de réelles opportunités pour le développement de services urbains innovants.

D’aucuns voient dans l’IoT, couplé aux capacités de traitement des données qu’il génère, un nouvel eldorado pour les villes et les opérateurs de services urbains, et le moyen de transformer durablement les relations à/dans la ville.

Le nombre de projets engagés dans des smart cities (en Europe, les déploiements de l’IoT dans la ville de Santander en sont un bon exemple), le positionnement des opérateurs de services urbains, des start-up spécialisées dans l’IoT mais aussi des laboratoires de recherche, confirment cette dynamique et la conviction des potentiels de marchés et d’utilisations qu’ils recèlent.

Des domaines d’application prometteurs

Les projets en cours de déploiement visent à proposer de nouvelles réponses aux enjeux du développement des villes. Parmi les enjeux majeurs, la mobilité (au travers de projets visant à optimiser la gestion du trafic ou du stationnement), l’énergie (depuis l’éclairage public jusqu’à l’efficacité énergétique des bâtiments), l’environnement (par une meilleure prise en compte des pollutions urbaines et de la gestion des ressources) et la sécurité publique (par une meilleure anticipation d’événements indésirables) concentrent tout naturellement une part importante des initiatives en cours.