Les technologies de virtualisation ne sont pas nouvelles, IBM avait défriché la voie sur ses systèmes 360. Puis, ce fut VMWare qui, fin des années 90, transposa le concept sur les architectures x86. Aujourd’hui, la virtualisation s’est largement imposée mais a atteint un pic.

La virtualisation des serveurs basée sur les technologies d’hyperviseurs est devenue omniprésente avec comme résultat un meilleur taux d’utilisation des serveurs et une plus grande flexibilité. Même si la virtualisation reste un phénomène relativement complexe à analyser car il implique plusieurs modèles (propriétaire, open source, embarqué), VMWare reste l’incontestable leader depuis qu’il a lancé ses deux premiers produits en 2001 : VMware GSX Server, une solution permettant de consolider, sur une seule machine, un ensemble de serveurs Linux et Windows NT/2000/2003 sous forme d’autant de serveurs virtuels, et VMware ESX, un hyperviseur « bare-metal » qui  permet de partitionner les serveurs physiques en plusieurs machines virtuelles. Le marché de la virtualisation à base d’hyperviseurs est évalué à 5,6 milliards de dollars en 2016 en croissance de près de 6%.

Quinze ans plus tard, VMware reste le leader de la virtualisation avec vSphere mais Microsoft a réussi à imposer Hyper-V comme une alternative crédible, notamment dans les entreprises de taille moyenne. Ces deux acteurs dominent très largement le marché et sont les seuls à être dans le carré des leaders du quadrant magique du cabinet d’études, tous les autres fournisseurs sont considérés comme des « acteurs de niche ».

Le Gartner note un certain tassement dans la virtualisation basée sur les hyperviseurs avec la montée en puissance des infrastructures cloud et des technologies de conteneurisation. Pour la première la vente de nouvelle licence s’est légèrement rétractée en 2015.

 

Aujourd’hui, justifier un investissement pour la mise en œuvre d’un hyperviseur est plus difficile. Sachant que par ailleurs, il n’y a pas eu de consolidation des acteurs. En 2017 ; plus de 20 % des organisations devraient avoir moins d’un tiers de leur serveur fonctionnant en mode virtualisé, soit le double de ce l’on observe aujourd’hui. Le Gartner a baptisé ce phénomène de « physicalisation ».

La technologie des conteneurs n’est pas nouvelle dans les environnements Linux, mais son intégration dans Windows Server 2016 (Finalement les solutions x86/Windows Server ont réussi à s’imposer sans être en pointe sur le plan technologique) lui donne une plus grande visibilité. Des alternatives sont disponibles parmi lesquels le Gartner mentionne les solutions SDI (Software Defined Infrastructure) et HCIS (Solutions hyperconvergées).

Les conteneurs constituent-ils une alternative à la virtualisation à base d’hyperviseur ? (Voir également l’article L’impact de DevOps, des containers et du cloud hybride, Bertrand Quillévéré, Vialis). Alors qu’il y a un certain recouvrement entre les deux technologies, le Gartner considère qu’elles seront utilisées à des fins différentes. Les conteneurs seront principalement implémentés et utilisés dans des environnements de développements et seront de plus en plus intégrés aux outils de développement. Ainsi, les conteneurs pourront être mise en œuvre dans des machines virtuelles. De telles sortes que ces deux technologies sont plus complémentaires que concurrentes. Les conteneurs seront le fer de lance du développement agile et du phénomène DevOps. Selon le Gartner, plus de 50 % des nouvelles applications seront déployées dans des conteneurs à un stade ou à un autre d’ici à 2018.

 


Les observations du Gartner

– A horizon 2018, VMware va maintenir sa position de leader du marché dans la virtualisation des serveurs x86. Cependant, Microsoft ne peut pas être ignoré et a réussi à s’imposer comme alternative.

– Maintenir des partenariats avec VMware, lorsque cela est possible, afin de maximiser l’occasion. Pour les DSI qui ne sont pas encore engagé avec Hyper-V, une réévaluation est recommandée.

– La majorité des serveurs x86 sont virtualisées, et la plupart resteront à travers au moins 2020 ; le taux de x86 virtualisation de serveurs basée sur les technologies d’hyperviseur devient moins élevé avec en parallèle la montée des infrastructures de cloud privé et public et des solutions de type conteneur.


 

Les acteurs de la virtualisation à suivre selon le Gartner
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