SPARE 5 vous connaissez ? Cette entreprise de Seattle de 13 personnes dont 10 développeurs est prête à vous payer pour faire des tâches simples et rapides sur votre téléphone.
La firme américaine fait les gros titres des quotidiens US du 25 Aout avec une levée de fond de 10 millions de dollars et des modes de fonctionnement qui suscitent le doute. Son objectif: diviser le travail pour en faire des taches modulaires réalisables par n’importe qui. Les partenaires de Spare5 , comme Getty Images, Groupon et bien d’autres entreprises, proposent ainsi des tâches courtes, faciles à réaliser . L’intérêt est, par exemple , de valoriser les produits des partenaires d’un fournisseur en complètant certains questionnaires ou en effectuant des vérifications. L’effet peut être doublé par les partenaires qui font à la fois réaliser une tâche mais en plus se font de la publicité en multipliant les intermédiaires.
On se souvient plus facilement de ceux qui vous paient. Une tâche sur Spare5 qui consistera à comparer des photos similaires de chaussures, par exemple, vous donnera 15 centimes sur votre compte PayPal pour chaque comparaison correcte . Une autre tâche, plus lourde vous obligera à appeler la disponibilité d’ hôtels ou de vérifier les horaires d’arrivée et de départ de bus ou de train . Là, on vous versera 35 cents. Si vous faites bien sur une tâche, Spare5 vous récompensera avec d’autres tâches similaires. Pour beaucoup de commentateurs , c’est une proposition vicieuse. Une perversion sur l’analyse de la nature même du travail mais qui reste encore un casse tête pour les juristes spécialistes du travail au noir. Pour l’instant, la firme avoue avoir du mal à trouver des tâches pour toutes les personnes inscrites. Mais pour peu que des fanatiques du marketing se mettent à réfléchir au morcellement du travail prévu pour une seule personne salariée en un lot d’une centaines de tâches réalisées de manière instantanée par des foules de personnes, cela suscitera la curiosité .
Plus c’est petit plus cela passe
La plupart prendront cela comme un jeu. On peut imaginer des hordes d’acheteurs entrain de relever des prix dans des magasins ou des promeneurs prendre en photos de manière fortuite un événement imprévu. Ce dernier cas existe d’ailleurs dans les chaines radios et TV mais sont rarement rémunérés.
Une version mobile du Mecanical turk
SPARE 5 qui est une filiale de Madrona Venture Labs reprend en fait l’idée Mechanical Turk d’Amazon et le porte sur les mobiles. Avec le système « mécanique » d’ Amazon , les entreprises affichent des tâches à faire en ligne et les font compléter par des personnes en lignes. Les « turkers » doivent par exemple répondre à un sondage et retrouver par exemple l’origine géographique de plusieurs entreprises . La traduction d’une fiche produit de l’anglais à l’arabe ou identifier les personnalités sur cinq photos différentes. Ces exemples, cités en son temps par le journal l’Humanité , apparaissent être comme exemple d’esclavagisme à distance, mettent en rogne la plupart des syndicalistes qui y voient une nouvelle manière d’accentuer la précarité. Mais pour le PDG de Spare 5 Matt Bencke , cela permet simplement aux gens de faire quelque chose de productif sur leurs téléphones etde gagner des petites sommes sans se fatiguer, at-il dit, et cela aidera les entreprises avec leurs petites tâches répétitives peu enthousiasmantes.
Après un tour d’amorçage de 3,25 millions de dollars en Novembre , Spare 5vient de de lever 10 millions de dollars
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