Portée par quatre actionnaires français, la jeune entreprise ambitionne de faciliter la transformation numérique des organisations tout en garantissant souveraineté et sécurité des données.

À l’occasion de la CloudWeek Paris 2025, Servane Augier, directrice des affaires publiques de NumSpot, était l’invitée d’InformatiqueNews pour présenter les ambitions de cette entreprise encore jeune mais aux objectifs affirmés. Face aux enjeux croissants de souveraineté numérique, NumSpot se positionne comme une alternative crédible aux géants américains du cloud.

Un consortium français face à la domination des GAFAM

« NumSpot, on crée la plateforme technologique de confiance qui permet la transformation numérique des entreprises et des administrations », résume Servane Augier. Derrière cette mission, quatre actionnaires de premier plan se sont associés : la Banque des Territoires (Caisse des dépôts), DocaPost (entité numérique de La Poste), Dassault Systèmes avec sa filiale 3DS Outscale – premier à obtenir la qualification SecNumCloud – et Bouygues Telecom.

Cette alliance répond à un constat partagé : « ces quatre actionnaires se sont réunis autour d’un constat […] qu’il y a une domination sur le marché des GAFAM, et que cette domination, elle est en partie liée à un manque de choix pour les entreprises et administrations de solutions et de services qui leur permettent d’aller facilement vers des solutions de cloud souverain », explique la directrice des affaires publiques.

Souveraineté : au-delà des mots, une réalité juridique

Face aux différentes interprétations du terme « souveraineté » sur le marché, NumSpot affiche une vision claire. L’entreprise met l’accent sur trois piliers : la souveraineté réglementaire, géographique et technologique.

« On veut apporter des offres à nos clients qui ne sont pas soumises au Cloud Act, à la loi FISA dans son article 702, qui sont les deux lois américaines principales qui permettent des réquisitions de données chez les GAFAM actuellement, sans que le propriétaire de la donnée, l’entreprise cliente, n’en soit informé », précise Servane Augier.

Au-delà de l’aspect réglementaire, l’entreprise garantit que les données restent sur le territoire français « 24h/7, y compris dans le cadre de leur traitement », et mise sur l’open source pour éviter le verrouillage technologique et assurer la réversibilité.

Une offre en construction, du IaaS au SaaS

NumSpot développe actuellement une plateforme inclusive proposant différents niveaux de services. L’entreprise s’appuie sur son partenaire Outscale pour l’infrastructure (IaaS), incluant calcul, stockage et capacités d’intelligence artificielle via des GPU.

Les services Platform-as-a-Service (PaaS) sont en cours de développement avec des offres managées autour d’OpenShift, Kubernetes et PostgreSQL. Une marketplace est également en préparation pour faciliter l’accès aux solutions SaaS et accompagner les éditeurs dans l’obtention de la qualification SecNumCloud.

Stratégie commerciale : direct et indirect

Avec environ 80 collaborateurs, dont deux tiers dans les équipes techniques, NumSpot mise sur une approche commerciale mixte. L’entreprise développe à la fois une activité de vente directe et un réseau de partenaires intégrateurs, consciente que « très peu de clients adressent un projet de move to cloud sans passer par un partenaire intégrateur ».

Les secteurs ciblés sont ceux manipulant des données sensibles : secteur public, santé, finance et opérateurs d’importance vitale (OIV), tous soumis à des réglementations strictes comme DORA ou NIS2.

NumSpot est déjà présente sur plusieurs marchés publics via ses partenaires mais est plus que jamais ouvert à de nouveaux partenaires qui comme le dit Servane Augier « partageront notre envie de faire grandir les offres souveraines et les offres de confiance sur le territoire. »