Vous décrivez l’intention, le LLM livre le code : le vibe coding met le turbo au dev. Mais à pleine vitesse, la sécurité peut décrocher : failles discrètes, accès trop larges, sauvegardes négligées, terrain de jeu des ransomwares. Pour garder le rythme sans tout risquer, l’immutabilité remet des limites non négociables.
L’IA ne se contente plus d’aider les développeurs : elle transforme désormais en profondeur les environnements de développement. Selon le Stack Overflow Developer Survey 2025, 84 % des développeurs utilisent ou prévoient d’utiliser l’IA dans leurs tâches quotidiennes, malgré des inquiétudes persistantes sur la sécurité du code généré.
Parmi les nouvelles approches, le vibe coding occupe une place à part. Il a été évoqué pour la première fois début 2025 par le fondateur d’OpenAI. Cette technique confie à l’IA un rôle accru : le développeur décrit des propriétés, et le modèle de langage (LLM) génère le code sans qu’une révision détaillée, laborieuse et chronophage soit nécessaire. Résultat : des prototypes créés en quelques minutes, une créativité accélérée… mais aussi des risques importants.
Si les dérives de l’IA, deepfakes, biais algorithmiques, fuites de données, sont désormais familières du grand public, les responsables de la sécurité s’inquiètent surtout d’un danger plus silencieux : les menaces qui pèsent sur les données critiques et les systèmes qui soutiennent les opérations de l’entreprise.
Promesse de rapidité, risque de vulnérabilités
Le vibe coding séduit par sa simplicité : plus besoin d’écrire, de réviser ou de modifier soi-même le code. Cette approche a l’avantage de permettre de rassembler des idées, de tester des concepts ou d’accélérer les premières phases de développement.
Cependant, elle inquiète les experts en sécurité. Le GenAI Code Security Report 2025 révèle que 45 % du code généré par IA contient des failles. Et lorsque les personnes qui utilisent l’IA ne maîtrisent pas réellement les enjeux du développement, les risques augmentent encore.
On sait aujourd’hui que les sauvegardes constituent un point particulièrement critique. Les cybercriminels ciblent désormais systématiquement les données de sauvegarde, pourtant essentielles aux opérations. Une étude de l’ESG indique que 96 % des entreprises victimes d’un ransomware ces deux dernières années ont vu leurs sauvegardes attaquées, et près de la moitié ont mis jusqu’à cinq jours pour récupérer leurs données, parfois sans y parvenir totalement.
Or, dans un environnement orienté vibe coding, les sauvegardes sont souvent négligées, et le code généré manque régulièrement de garde-fous essentiels : contrôles d’accès, politiques de rétention, gestion sécurisée des données, chiffrement, etc. Cela ouvre la voie à des attaques opportunistes : une faille dans un terminal généré via l’IA peut suffire à compromettre l’ensemble des archives.
L’immuabilité : le pilier de la résilience
Face à des risques accrus, l’immuabilité des sauvegardes devient indispensable. Elle garantit que les données ne peuvent ni être modifiées ni supprimées après enregistrement.
Les décideurs en sont conscients : plus de 80 % d’entre eux considèrent l’immuabilité comme la dernière ligne de défense. Pourtant, seules 59 % des entreprises l’ont réellement mise en place, et seulement 58 % appliquent rigoureusement la règle 3-2-1 de protection des sauvegardes.
L’immuabilité absolue ne laisse aucune place aux actions destructrices : pas de réinitialisation d’usine, pas de portes dérobées, pas de stockage virtualisé vulnérable. Le stockage d’objets avec verrouillage en mode conformité est la seule approche offrant une immuabilité native, à condition d’ajouter un chiffrement de bout en bout.
Il est également essentiel que les entreprises se méfient des solutions intégrées ou bricolées : le logiciel de stockage doit être séparé du stockage lui-même, afin d’empêcher toute compromission en cascade en cas de vol d’identifiants.
En conclusion
Le vibe coding s’impose ainsi comme une évolution naturelle du développement assisté par IA. Il accélère l’innovation, simplifie le prototypage et ouvre la création logicielle à un public plus large. Mais cette facilité s’accompagne de dangers bien réels, qui touchent directement les données critiques.
À l’heure où les cyberattaques se perfectionnent, les entreprises ne peuvent plus se contenter de mesures préventives. Il faut partir du principe qu’une intrusion finira par se produire, et préparer ses capacités de reprise d’activité. La première étape consiste à sécuriser les sauvegardes grâce à un stockage immuable : une base essentielle pour exploiter le potentiel du vibe coding sans exposer son organisation à des risques dévastateurs.
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Par Daniel Fried, Senior Vice President EMEA, Object First





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