Meta a lancé ses nouvelles lunettes et dévoilé son projet Hypernova. Mais c’est autre chose que l’on retiendra du Meta Connect 2025. Quand l’innovation trébuche en direct, le spectacle marque durablement les esprits. Et le fiasco de l’édition 2025 va s’ajouter durablement à la liste des « epic fails » qui jalonnent l’histoire de la Tech.

Les « Epic Fail » (ou cuisant échec) lors de présentation de nouveaux produits sont légions dans la Tech. Certains sont restés plus célèbres que d’autres. On se souvient notamment du superbe BSOD (Blue Screen of Death) en plein Comdex de Microsoft alors que Bill Gates présente en avant première Windows 98 et le fonctionnement « plug and play » d’une révolution dénommée USB. Ou encore de en 2019 quand Elon Musk voulant prouver la résistance des vitres « incassables » de son Cybertruck les explose par deux fois ! Ou encore la présentation de la première vraie Smart TV de Samsung au CES 2014 où la démo des fonctionnalités de reconnaissance gestuelle et vocale va totalement partir à la dérive… Sans oublier Steve Jobs en 2010 qui demande à la salle d’éteindre leur Wifi parce sa démonstration de Safari sur iPhone 4 refuse d’afficher la moindre page Web.

Ces moments sont rares et particulièrement craints par les présentateurs.

Quand Mark Zuckerberg est monté sur scène hier soir pour lancer sa nouvelle génération de lunettes, il ne s’attendait probablement pas à écraser Bill Gates dans l’histoire du plus bel « Epic Fail » de la Tech.

Car hier, tout a tourné de travers à l’occasion de Meta Connect 2025…

Mais avant de revenir au fiasco du jour, zoomons un peu sur les annonces.

De nouvelles lunettes connectées

Lors de l’édition 2025 de Meta Connect, Mark Zuckerberg a dévoilé une nouvelle génération de lunettes connectées qui marque une étape importante dans la stratégie de l’entreprise sur le marché de l’informatique portable. Trois modèles ont été présentés : les Ray‑Ban Display, premières lunettes grand public de Meta intégrant un écran transparent dans l’un des verres, proposées à 799 dollars ; les Ray‑Ban Meta Gen 2, évolution du modèle existant avec caméra 12 mégapixels, capture vidéo 3K, autonomie accrue et prix de départ à 379 dollars ; et les Oakley Meta Vanguard, orientées sport, dotées d’une résistance renforcée, d’un système audio plus puissant et d’une recharge rapide, vendues 499 dollars.

Ces lunettes s’appuient sur Meta AI pour offrir assistance vocale, traduction en temps réel, capture mains libres et, pour le modèle Display, affichage d’informations directement dans le champ de vision. Le contrôle se fait par la voix ou via un bracelet neural exploitant l’électromyographie pour interpréter des gestes subtils, permettant par exemple de naviguer dans les menus ou de répondre à un appel sans sortir son téléphone.

Les démonstrations privées avaient suscité l’enthousiasme de plusieurs journalistes, certains y voyant les lunettes connectées les plus abouties à ce jour… Mais il y a et il y aura toujours un fossé gigantesque entre des démos privées en environnement contrôlé et des démos live en environnement public.

Et un énorme fiasco

Soyons clairs, ce n’était pas le jour de Mark Zuckerberg. Toutes les démos ont terriblement tourné au désastre. Première séquence, sur scène, Zuckerberg, lunettes sur le nez, est accompagné du chef-influenceur Jack Mancuso. Il demande à l’IA d’intégrer une recette de sauce coréenne pour steak. dès la première instruction, l’IA saute des étapes, mentionne des ingrédients jamais ajoutés et perd complètement le fil… Seconde séquence, Andrew “Boz” Bosworth démontre le Meta Neural Band un bracelet censé permettre de décrocher un appel vidé par simple geste sur les lunettes. Rien ne fonctionne : pas d’affichage, pas de reconnaissance de gestes, un appel vidéo totalement fantôme.

Dans la salle, des rires gênés et une prise de conscience… Les déboires de Zuckerberg vont vite devenir le symbole des difficultés à rendre des technologies naissantes parfaitement fiables en conditions réelles. Meta avance comme explication à ce fiasco non pas le manque de maturité de leur technologie mais un problème de Wi-Fi… C’est toujours un problème de Wi-Fi…

Malgré ce revers, les retours initiaux sur les Ray‑Ban Display soulignent la qualité de l’exécution technique, la luminosité de l’écran, la discrétion de l’affichage et l’ergonomie du bracelet. Reste désormais à fiabiliser le logiciel. Ce fiasco demeure une belle épine pour Marc Zuckerberg et ses équipes car il implante le doute dans l’esprit du public alors que Meta mise sur cette gamme pour élargir l’usage des lunettes intelligentes au‑delà des passionnés de technologie, tout en ouvrant la voie à de nouvelles applications dans la vie quotidienne, le sport et l’accessibilité. Il va y avoir un gros travail de « comm » à faire… et plus encore un gros travail technique de finalisation…

 

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