La guerre des modèles « frontières » ne se compte plus en mois, mais en semaines. À peine un mois après le lancement de GPT-5.1, OpenAI lance sa contre-offensive au Gemini 3 Pro de Google et dévoile GPT-5.2 ! Plus affûté sur le raisonnement, très à l’aise en mathématiques, taillé pour piloter des essaims d’agents et déjà branché partout de ChatGPT à Microsoft 365, ce nouveau modèle s’impose en nouvelle référence pour les usages IA professionnels des organisations.

En cette fin d’année, les modèles dits « frontières » s’enchaînent à un rythme effréné, et le plafond de verre que l’on croyait freiner leur développement semble avoir volé en éclats. Après GPT-5.1 sorti il y a à peine un mois, après Google et son Gemini 3 disponible depuis 3 semaines, après Anthropic et son Claude Opus 4.5 disponible depuis 15 jours, OpenAI crée la surprise en dévoilant déjà son GPT‑5.2, une version qui se veut plus robuste, plus polyvalente et surtout taillée pour les usages professionnels à grande échelle, mais aussi une version étonnamment plus aboutie alors que GPT-5.1 (qui représentait déjà un bond important par rapport à GPT-5) a moins d’un mois d’existence !

Bien évidemment présenté comme le modèle le plus avancé de la famille GPT d’OpenAI, GPT‑5.2 se décline en trois variantes :
Instant, optimisée pour la rapidité et les tâches courantes ;
Thinking, conçue pour les travaux complexes nécessitant raisonnement et logique multi‑étapes ;
– et Pro, la version haut de gamme qui vise la fiabilité maximale dans les domaines les plus exigeants et reste réservé aux abonnement  « Teams » et « Pro » de ChatGPT.

Cette segmentation illustre la volonté d’OpenAI de répondre à la fois aux besoins quotidiens des utilisateurs et aux attentes des développeurs et entreprises en quête de solutions de production.

Au‑delà des promesses marketing, les premiers résultats sont frappants. GPT‑5.2 surpasse ses prédécesseurs sur des benchmarks clés, allant du codage à la science en passant par la compréhension de longs contextes. Les chercheurs d’OpenAI soulignent notamment ses progrès en raisonnement mathématique, considéré comme un indicateur de sa capacité à suivre une logique complexe sans se perdre dans des erreurs cumulatives.

Dit autrement, on peut demander à ChatGPT de répondre à des questions plus complexes et ses réponses seront à la fois plus précises et plus justes.

Reste que l’on peut s’interroger sur ce lancement moins de 30 jours après la sortie de la version précédente et se demander si OpenAI – pris dans la bataille stratégique des modèles frontières et qui a perdu la longueur d’avance sur la concurrence qu’elle avait avant l’arrivée des modèles à raisonnement – n’a pas précipiter la sortie au détriment des tests de sûreté. Car cette annonce intervient dans un climat de « code rouge » déclenché en interne par Sam Altman après la sortie de Gemini 3. La montée en puissance de Google avec son IA Gemini inquiète OpenAI qui redoute de voir ChatGPT perdre du terrain.
L’éditeur se veut néanmoins rassurant et publie une System Card qui laisse supposer que le modèle a subi la même batterie de tests que ses prédécesseurs. OpenAI affirme même que GPT-5.2 progresse notablement dans la sécurité des conversations sensibles « avec des améliorations significatives dans la façon de répondre aux signes de tentatives de suicide ou d’automutilation, de détresse mentale ou de dépendance émotionnelle au modèle ».

GPT‑5.2 apparaît inévitablement comme une réponse directe à Gemini 3 Pro, avec l’ambition de reprendre le leadership sur le terrain du raisonnement et des workflows agentiques. OpenAI insiste sur la fiabilité accrue de son modèle, qui génère moins d’erreurs et se montre plus apte non seulement à gérer des projets complexes de bout en bout mais aussi à piloter un ensemble d’agents IA pour réaliser des automatisations complexes.

Cette course à la performance n’est pas sans coût. Les modes de raisonnement avancés, plus gourmands en calcul, accentuent la pression sur l’infrastructure, déjà estimée à des engagements colossaux de plusieurs centaines de milliards de dollars. OpenAI parie néanmoins que ces investissements massifs seront compensés par la valeur économique dégagée pour ses clients. GPT-5.2 est proposé à 1,75 $ par million de jetons d’entrée et 14 $ par million de jetons de sortie, avec une réduction de 90 % sur les entrées mises en cache. « Sur plusieurs évaluations agentiques, nous avons constaté que malgré le coût par jeton plus élevé de GPT-5.2, le coût d’atteinte d’un certain niveau de qualité s’est avéré moins coûteux en raison de la meilleure efficacité par jeton » affirme l’éditeur sur son blog.

Le modèle GPT-5.2 débarque dès aujourd’hui dans les versions payantes de ChatGPT. Il est aussi bien évidemment accessible sur sa plateforme d’API. Et ce n’est pas tout. GPT-5.2 arrive également dès aujourd’hui dans Microsoft 365 Copilot et dans Microsoft Copilot Studio. De même, les modèles GPT-5.2 et « GPT-5.2-chat » (une variante optimisée pour les discussions, la recherche d’informations, les tutoriels) sont disponibles dans Microsoft Foundry (l’usine à IA agentique de Microsoft avec des fonctions Model-as-a-Service).

Même si GPT-5.2 se révèle significativement plus performant en codage que GPT-5.1; OpenAI annonce aussi l’arrivée dans quelques semaines de « GPT-5.2-Codex-Max », un nouveau modèle basé sur GPT-5.2 mais spécialement paramétré et fine-tuné pour assister les développeurs au sein de l’environnement OpenAI Codex.

GPT‑5.2 n’est donc pas qu’une nouvelle itération technique : c’est aussi (et peut-être avant tout) un signal envoyé au marché, à l’écosystème IA et aux investisseurs. Dans un secteur où chaque mois apporte son lot de ruptures, OpenAI veut montrer qu’il reste dans la course, qu’il reste la référence du marché et que ses équipes de R&D continuent toujours de repousser encore et toujours les limites de l’intelligence artificielle.

 


Disney mise un milliard sur OpenAI : la magie sous licence

Parallèlement à l’annonce de GPT-5.2, OpenAI a annoncé un accord avec Disney. Le studio célèbre pour ses dessins animés et ses personnages ancrés dans la culture mondiale annonce investir un milliard de dollars dans la scale-up de l’IA et lui accorde une licence couvrant plus de 200 personnages issus de ses univers — Marvel, Pixar, Star Wars et bien sûr Disney lui-même. Concrètement, cela signifie que ChatGPT et surtout Sora (le modèle de génération de séquences vidéos) pourront générer des images et vidéos mettant en scène ces personnages, en toute légalité. Certaines créations seront même diffusées sur Disney+ dès 2026!

Sam Altman, cofondateur et PDG d’OpenAI, a résumé l’esprit de ce petit arrangement entre amis : « Cet accord montre comment les entreprises d’IA et les leaders créatifs peuvent travailler ensemble de manière responsable pour promouvoir une innovation bénéfique à la société, respecter l’importance de la créativité et aider les œuvres à atteindre de nouveaux publics ». Traduit en français fluide : « L’IA et les créateurs peuvent avancer main dans la main, en respectant la créativité et en ouvrant de nouveaux horizons au public ».
Dans le même temps et fort de cet accord, Disney poursuit l’offensive sur le terrain juridique et a envoyé non seulement un courrier à Meta quant à l’usage de ses copyrights sur les création vidéo du flux « Vibes » mais également une mise en demeure à Google l’accusant de violations massives de copyrights.


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