Huawei Technologies a annoncé devant des représentants de la presse internationale, invités pour l’occasion sur son campus de Dongguan, qu’il dépenserait 2 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour se concentrer sur la cybersécurité, en augmentant ses effectifs et en modernisant ses centres de recherche. Le géant chinois va également utiliser une partie de cet argent pour rassurer ses clients et les autorités étrangères qui l’accusent de pratiquer le cyber-espionnage au profit des autorités de Pékin. « Interdire un terrain de jeu aux concurrents ne peut pas vous rendre meilleur. Nous pensons que toute préoccupation ou allégation concernant la sécurité à Huawei devrait être fondée sur des preuves factuelles », a déclaré le président de la société, Ken Hu, rapporte Reuters. « Sans preuves factuelles, nous n’acceptons pas ces allégations et nous nous y opposons. »

Huawei ouvrira notamment à Bruxelles au début de l’année prochaine à Bruxelles un « centre pour la transparence et la cybersécurité » rapporte la presse belge. Annoncé par la filiale bruxelloise du fabricant en mai dernier, ce centre « permettra d’inviter des clients et des parties prenantes belges, mais également européennes, à travailler ensemble dans le domaine de la sécurité et de la confidentialité », a fait savoir à nos confrères de la presse d’outre-Quiévrain un porte-parole de la société.

Huawei est entré dans une zone de fortes turbulences. Le Bureau allemand de la sécurité de l’information (BSI) vient ainsi de mettre en garde plusieurs entreprises allemandes désignées par les États-Unis comme victimes possibles d’attaques informatiques, rapporte le Süddeutsche Zeitung, ajoutant que l’activité chinoise contre les entreprises allemandes avait augmenté. Récemment Deutsche Telekom a fait savoir qu’il réexaminait ses plans de fournisseurs en Allemagne et dans les autres marchés européens où il opère, compte tenu du débat sur la sécurité des équipements de réseau chinois. Dans la foulée, le directeur général d’Orange, Stéphane Richard, a indiqué que sa société ne prévoyait pas de faire appel à Huawei pour la 5G. Au Japon, des sources ont déclaré à Reuters que SoftBank envisageait de remplacer les équipements réseau 4G du fabricant chinois par du matériel provenant d’autres fournisseurs. Huawei est déjà pratiquement banni du marché américain, tandis que l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont interdit la construction de réseaux 5G à base d’équipements chinois.

Cela n’a pas empêché Ken Hu d’affirmer que sa société avait signé plus de 25 contrats commerciaux pour la 5G, un nombre légèrement supérieur aux 22 contrats annoncés en novembre, expliquant que 10.000 stations de base pour la cinquième génération de communications mobiles avaient été livrées. Huawei table cette année sur un chiffre d’affaires supérieur à 100 milliards de dollars, en augmentation de 8,7% par rapport à 2017.

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