Je me suis récemment laissé surprendre par une publicité pour un shampoing présentant une nouvelle fois les bienfaits d’une molécule au nom savant. A priori rien d’anormal et comme je suis quasiment chauve, comment cela a-t-il pu retenir mon attention ?

Les publicitaires ont eu l’idée pour se démarquer d’ajouter le petit « plus » pour rendre le produit « remarquable » : un coach personnel.  Ce coach aurait-il pour mission d’anticiper toutes vos exigences ? Comme vous proposer la date idéale de votre prochaine coloration, du bon après-shampoing?

Ce coach dont tout le monde rêve est en fait une application pour smartphone : désormais même les produits de consommation de masse intègrent leurs logiciels.

Est-ce à dire que le logiciel devient un élément différenciateur ?

Une application pour tous les instants de la vie

Côtoyant tout au long de l’année les acteurs de l’économie numérique (AFDEL, Syntec, Cluster Edit, Medinsoft, EFEL power…), le constat est sans appel: « Le logiciel dévore le monde » pour citer Nicolas Colin[1].

Tout acte de notre vie trouve désormais son support au travers d’une application, que ce soit pour réserver un hôtel (Lastroom, Hotels), s’assurer que le restaurant choisi soit digne d’intérêt (TripAdvisor) ou prendre un « taxi » qui accepte la carte bleue sans discuter (Uber).

Lorsque j’évoque cette « révolution numérique » à mon entourage, les confiants (dont je fais partie) considèrent que si les marques connaissent mieux nos goûts et nos habitudes, nous en profiterons nécessairement au final en consommant mieux et en étant mieux informés.

A l’inverse, les méfiants eux, ne veulent pas d’intrusion dans leur cercle privé et pensent que dévoiler leur intimité de consommateur est synonyme d’une perte d’autonomie et de libre arbitre : « Pourquoi laisser les autres m’influencer alors que je veux rester maitre de mes choix ? »

Jeff Jarvis[2] fait le constat suivant : « dans les discours officiels, les entreprises possèdent leurs clients, contrôlent leur distribution, signent des contrats exclusifs, barrent la route  à leurs concurrents (…) Internet remet tout à plat et fait sauter les barrières d’entrée. Internet méprise le secret et récompense l’ouverture, il préfère la collaboration à la propriété.»

Le logiciel catalyseur d’une intelligence collective ?

Nous ne sommes plus dans une approche ou il faut se poser la question du bien-fondé du logiciel, puisqu’il est partout et qu’il s’immisce dans les moindres détails de nos vies et nous invite à nous rapprocher au-delà de nos cercles habituels. Potentiellement une personne isolée dotée d’un smartphone est un maillon d’une redoutable intelligence collective.

Alors oui, c’est omniprésent. Oui, c’est inéluctable. Le logiciel transforme notre monde.

En tant qu’éditeur nous devons garder en tête qu’outre le service rendu, nous devons inciter les utilisateurs à tisser des liens entre eux, qu’ils soient numériques ou physiques. Pour tout simplement mieux vivre dans un monde globalisé.

Les lignes de code sont générées encore à ce jour par des êtres humains pour des êtres humains…

Jean-Baptiste SACHOT, Directeur du développement d’Akuiteo

 

[1]http://colin-verdier.com/nicolas-colin/

 

[2] Jeff Jarvis est un journaliste américain, professeur de journalisme à l’Université de la Ville de New York et éditorialiste dans plusieurs journaux. Il est l’auteur de La Méthode Google dont est extrait ce passage.