La puissance cumulée des 500 supercalculateurs atteint 309 Pflop/s contre 250 il y a un an seulement, soit une croissance de 23 % témoignant d’un intérêt de tous les pays pour le HPC.
C’est le principal enseignement de cette 44e liste publiée sur le site Top500.org par trois universités (Berkeley et Knoxville aux Etats-Unis et Manheim en Allemagne) qui montre aussi un affaiblissement continue de la puissance HPC américaine qui ne compte plus que 231 supercalculateurs dans le Top500, le niveau le plus bas depuis le début que cette liste existe. Cette tendance s’est initiée il y une dizaine d’années, époque à laquelle près de 60 % de la puissance de clacul était basée sur le sol des Etats-Unis. Dans le même moment, la Chine s’est éveillée pour à la position de numéro 2, encore assez loin des Etats-Unis. D’ailleurs, le numéro un de ce top500 est chinois et est un monstre de 33 Tflop/s, le double de la puissance du second. Mais pour se représenter le niveau de performance de cette machine basée au National Super Computer Center dans la province de Guangzhou est doté de plus de 3 millions de cœurs et représente plus de 10 % des 500 ordinateurs de ce palmarès. Ce niveau de performance lui permet de se maintenir largement au-dessus du lot et truste la première place depuis deux ans.
Rappelons que un des intérêts de ce classement est qu’il est établi avec le même benchamark, en l’occurrence le Linpack qui mesure le temps mis par un ordinateur pour résoudre un système de n équations à n inconnues dense, la solution étant obtenue par une utilisation partielle du pivot de Gauss, par 2/3·n³ + n² opérations à virgule flottantes. La performance est ensuite calculée en divisant le nombre d’opérations par le temps mis, donc en Flops (source : Wikipedia).
En 20 ans, les positions des fournisseurs ont significativement changé. Dans les années 90, le roi du HPC était Cray, un fournisseur spécialisé dans ce domaine créé en 1972 par Seymour Cray, un ex-ingénieur de la société Control Data, également spécialisé dans les ordinateurs de grandes performances. C’est en 1976 que l’entreprise lance Le Cray-1, un superordinateur à architecture vectorielle construit autour d’un processeur 64 bits cadencé à 83 MHz, doté de 8 Mo de mémoire vive et refroidi au fréon et crédité d’une performance de 166 Mflop/s. Ce supercalculateur pesait près de 5 tonnes et coûtait près de 9 millions de dollars. Pour montrer le chemin parcouru, le numéro un chinois d’aujourd’hui est 200 millions de fois plus performant que cette machine (en moins de 40 ans).
Puis, l’étoile de Cray a pâli et c’est IBM qui a pris le relais et fait d’un HPC un de ses objectifs prioritaires, en s’appuyant au début sur ses microprocesseurs Power. Mais, les machines Power ont largement perdu du terrain au profit des processeurs Intel. Et aujourd’hui, IBM a cédé cette place de numéro un au profit d’HP avec plus du tiers des machines installées.
Côté microprocesseurs, Intel est le grand gagnant et s’est largement imposé comme le principal fournisseur de CPU principalement avec les différents modèles de Xeon. Le Power a quasi disparu et l’on peut avoir quelques doutes que la toute réecente arrivée du Power 8 change la situation. Côté système d’exploitation, Linux sous les différentes distributions s’est imposé sans quasiment aucun concurrent. Microsoft qui avait manifesté quelques velléités dans le HPC avec une version adaptée de Windows a complètement disparu du paysage.
Les 30 supercalculateurs installés en France dans le Top500