L’Internet des objets représente une nouvelle vague de l’Internet, se développe pour des applications verticales avec le plus souvent des acteurs spécialisés, représente un grand espoir mais aussi présente des risques en matière de sécurité.

Selon le cabinet de recherche américain Gartner, il y aura, fin 2017, 8,4 milliards d’objets connectés, un chiffre en hausse de 31% en un an. Ils seront 20,4 milliards en 2020. Les chiffres ne sont sans doute pas très fiables mais une chose est sûre, mais ils sont considérables reflétant une activité intense dans des domaines très variés : Energie, transports, Industrie (machines industrielles, logistique…) avec notamment le concept de l’industrie 4.0, Maison connectée (domotique…), Loisirs, Bâtiment connecté (tertiaire), Santé et bien-être, Commerce et distribution, Ville intelligente (Smart City) avec des applications diverses (voir tableau ci-dessous).

« L’objectif de nombre d’applications est de générer d larges économies de coûts, considère Samuel Ropert, consultant de l’Idate. L’objectif est de récupérer de façon plus automatisée via du monitoring à distance, des données existantes autrefois récupérées manuellement, voire des données n’existant pas auparavant ». Sur ce point, nous conseillons aux entreprises de collecter les données même si elles ne savent encore ce qu’elles vont en faire, affirmait récemment Thierry Breton, Pdg de l’Atos lors de la présentation du Digiworld de l’Idate.

« A moyen terme, la plupart des solutions IoT demeureront des projets B2B internes, poursuit Samuel Ropert, les réseaux de capteurs devraient avoir un impact considérable sur le marché en volume, portés par l’arrivée des technologies Sigfox et LoRa notamment ». Pour Vincent Bonneau, consultant à l’Idate, les solutions dans ce domaine sont encore plus rares car « les barrières à l’entrée sont nettement plus fortes dans le domaine du B2B, dont les problématiques sont différentes. Les enjeux de sécurité sont souvent primordiaux et la culture numérique plus faible » (voir aussi notre article publié ce jour : Smart manufacturing : que faire des données moteur ? Bill Martin, Rockwell Automation)

Pour le livre blanc « Panorama de l’Internet des Objets » réalisé conjointement par des experts d’Orange, Fusion Labs, Telegrafik, Occitech, Sierra Wireless, Symantec et le Cabinet Pantz, la chaîne de valeur de ce marché en construction en correspondance avec la chaîne d’intégration est relativement étoffé avec de nombreux acteurs : Les fabricants d’objets (devices hardware), les fabricants de modules et passerelles de communication (Gateway), les opérateurs de réseaux télécoms, les éditeurs et intégrateurs de logiciels (middleware, plates-formes IoT et applications métier) et les prestataires de services métier.

Dans ces projets, ce sont constitués des écosystèmes composés de startups et de PME pouvant évoluer de manière indépendante ou sous l’ombrelle de grands groupes. C’est par exemple du Bizlab du Groupe Airbus, d’Orange Fab du groupe Orange, La cité de l’objet connectée à Angers, l’ACT 574 de la SNCF, la Station F aux Halles Freyssinet par Xavier Niel (PDG de Free), l’IoT Valley de la société Sigfox, le FabLab Artilect à Toulouse, et des Villages by CA du Crédit Agricole.

 


La semaine des objets connectés

Dans le cadre de la nouvelle France industrielle, les grandes enseignes de la distribution ont décidé de s’engager conjointement pour soutenir et valoriser en magasin et en ligne les start-ups françaises fabricantes d’objets connectés, rassemblées sous une dénomination commune : les objets connectés de la French Tech.

Réunis autour d’une charte, 16 enseignes se sont donc engagées à valoriser ces objets connectés de la French Tech. Ainsi, Apple, Auchan, Boulanger, Carrefour, Costco, les groupes Casino, Darty- FNAC et Ex&Co, LICK, Leclerc, Leroy Merlin, Orange, Oxybul, VDD SAS et Vente-privee.com ont souhaité mettre en lumière leur engagement en organisant notamment une nouvelle « Semaine des objets connectés de la French Tech ». Durant cette semaine, du 12 au 18 juin, les enseignes proposent de réaliser la promotion et des démonstrations dans plusieurs magasins et sur leurs sites internet de ces objets connectés de la French Tech.

L’objectif de l’opération est de promouvoir l’usage des objets connectés auprès des consommateurs français et de faciliter leur rencontre avec les startups françaises. Cette initiative permet de dynamiser le marché français des objets connectés, tout en faisant connaître les produits et le savoir-faire de nos start-ups afin que celles-ci puissent continuer de rayonner sur la scène mondiale.


 

Dans ce tableau d’applications très prometteur, la sécurité constitue évidemment un frein important auquel les acteurs spécialisés devront proposer des solutions adaptées. L’année 2016 a été particulièrement prolifique sur le plan des exemples d’objet connecté compromis en apportant un inventaire très varié donnant parfois le vertige rappelle les auteurs du livre blanc :

– des vendeurs de serrures connectés dont les équipements peuvent être ouverts en capturant et rejouant les séquences d’authentification.
– des voitures connectées permettant à des degrés divers de prendre le contrôle de certaines fonctions à distance, par exemple les véhicules Jeep.
– des équipements d’électroménagers, allant du réfrigérateur au lave-linge. Sur les objets personnels, les plus troublants restent la possibilité de prendre le contrôle à distance d’un fusil connecté (et de changer la trajectoire de la balle pour l’amener vers une autre cible).
– Différentes versions de caméras IP, écoutes-bébés connectés, et autres enregistreurs ouverts sur internet en gardant le mot de passe constructeur par défaut.

Ce dernier point a fait l’objet d’une attaque sans précédent. En utilisant une liste restreinte de 68 mots de passe par défaut de différents modèles de caméra IP, et en prenant le contrôle de plus de 100 000 équipements, les équipes contrôlant le botnet « Mirai » ont été capables de lancer un déni de service mesuré à 1Tb/s (record du monde à ce jour) contre l’hébergeur français OVH, un déni de service mesuré à 620 Gb/s contre un site spécialisé en sécurité informatique, un déni de service sur Dyn, un service de nom de domaine, rendant difficilement accessible plusieurs grands services comme Facebook et Twitter pendant plusieurs heures.

 

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Innovation IT Day – Table Ronde « We Make IoT ! » le 29 juin à 15h00 – Hémicycle, Espace Diagora, Labège

 


Les moteurs du marché de l’IoT pour les entreprises sont les suivants

– Améliorer l’efficacité des processus et des personnes,
– Contrôler et réaliser de l’assistance sur le matériel,
– Développer des systèmes de maintenance prédictive (sur les avions, les voitures, les machines ou les réseaux), des systèmes auto-adaptatifs en mode intègré, des services aux citoyens avec les villes intelligentes, appelées “Smart city”.
– Automatiser, afin de sécuriser ou d’optimiser des activités,
– Mettre en place de la traçabilité, comme suivre sur du long terme la qualité d’un produit,
– Apporter des solutions innovantes pour le domaine de la Santé,
– Proposer des services d’infrastructure, comme les bâtiments connectes, appelés “Smart building”,
– Se positionner sur le traitement intelligent des données, opportunités liées au ”Big Data”, via la collecte et l’analyse des données des capteurs,
– Mettre en place des approches Open data
(Source : Panorama de l’Internet des Objets)


 

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