La rentrée 2013 dans le domaine des mobiles aura été marquée par le lancement d’une flopée de nouveaux smartphones et la polémique autour des performances et couvertures de la 4G.
Avec une baisse des bénéfices de 8,6% en un an, une situation pas vue depuis 2002, la firme à la pomme a néanmoins vendu au cours du 3eme trimestre 2013, 33,8 millions d’iPhones contre 26,9 millions l’année précédente, soit 26% de plus, ce qui en fait toujours la locomotive du groupe californien. Les tablettes iPad, renforcées pourtant par l’iPad mini, par contre, ne progressent plus, la concurrence des modèles plus économiques sous Android et Windows 8 commençant à se faire sentir.
Pour les amateurs d’iPhone, le Smartphone le plus vendu depuis 5 ans, dans le monde, la grande attraction du secteur a été, fin septembre, le lancement du tout dernier modèle : l’iPhone 5s et une version annoncée comme très économique, le 5C.
Plus de miracle chez Apple
Finalement, la révolution n’a pas eu lieu et tout le monde est resté sur sa faim d’innovation. Certes, le nouveau venu, le 5s, vendu 709 euros en 16 Go, dispose désormais d’un processeur quadri-coeurs 64 bits, l’A7 et d’un peu plus de mémoire, mais il n’y a pas de rupture avec ce que l’on connaissait déjà. Sauf, peut être, le système de reconnaissance d’empreinte digitale pour protéger son accès. Les empreintes numérisées seront conservées heureusement sur le seul appareil utilisé, une sécurité pas négligeable. Autre amélioration cosmétique, un capteur plus puissant de 8 mégapixels (MP) qui permet de faire de meilleures photos, la webcam de façade offrant pour sa part 1,2 MP. L’iPhone 5s ne rattrape pas le Lumia 1020 de Nokia, récemment lancé, qui lui base tout son « sex appeal » sur la prise de photos (41 mégapixels), de quoi remplir des disques durs rapidement, une manière originale pour Microsoft, son nouveau propriétaire, de stimuler le marché du PC, via des périphériques.
Le 5C, le plastique, ce n’est pas fantastique
Si l’iPhone est devenu le chouchou absolu dans le domaine de l’accès à Internet depuis le lancement en 2007 de la version 2G, il restait aussi le mobile le plus cher, ce qui donnait au nouvel arrivant, le 5c , doté d’une coque en plastique multicolore, à priori un atout fantastique.
Mais là encore, mauvaise pioche, à 609 euros, la différence de prix est inférieure d’à peine 100 euros et en plus, il ne dispose que d’une version A6 du processeur et 8 Go de RAM néanmoins avec le plus récent système d’exploitation, l’IOS/7. A l’usage, selon les premiers utilisateurs, la différence entre 5s et 5c serait difficile à percevoir ce qui explique peut être le prix. Des rumeurs récentes, début novembre, parlaient d’une chute à 490 euros, un tarif constaté en Allemagne et en Italie. Comme d’habitude, ces mobiles existent en version 16 ou 32 Go, le 5s disposant même de 64 Go ce qui en fait néanmoins un sacré ordinateur portable mais à 609 euros, il se retrouve au dessus des tarifs des pc portables d’entrée de gamme et de la plupart des tablettes introduites cette année. Dans ce secteur, la baisse est continue dans les ventes et les tarifs, l’impression de soldes permanents témoigne d’une vraie crise. Les portables chromebook à moins de 300 dollars font quand même un malheur chez les étudiants. Mais le luxe et la marque justifient à eux seuls parfois l’investissement.
La marque, le « brand », reste une valeur difficile à chiffrer en euros
A ce propos, le principal concurrent d’Apple est définitivement Samsung qui lui-même est le premier vendeur de mobiles grâce à une collection impressionnante d’appareils dont le fer de lance est le récent Galaxy S4 lancé en avril dernier. On attend l’annonce d’un 5S (février 2014) qui pourrait booster à nouveau les ventes, mais un mois c’est une éternité pour le marché du mobile.
Par rapport à l’iPhone, la puissance processeur quadricoeur du S4 et la mémoire sont très comparables mais il dispose d’un écran plus grand et plus précis que l’IPhone. Mais à l’usage, le système d’exploitation Android 4.22 s’avère moins intuitif que l’Ios 7. Pour les deux firmes, on retrouve des milliers d’applications sur les Appstore respectifs. Autres petits avantages du Galaxy : une consommation réduite et une caméra plus grande (12 MP) S4. De ce côté donc le Lumia 1020 de Nokia doté d’un double coeur et de 32 ou 64 Mo de RAM détient donc le record. Il est le meilleur représentant de l’OS Windows phone dans sa version 8.
Plus cher d’environ 100 euros que ses concurrents, le Nokia joue sur l’intégration à l’univers Microsoft. Désormais avec Skype, Facebook et Linkedin bien intégrés, il plaira certainement aux aficionados de la firme de Seattle.
BlackBerry : ne tirez plus sur l’ambulance
Du coté des concurrents, c’est la descente aux enfers du canadien BlackBerry, pourtant bien apprécié des entreprises, qui marque les esprits. BlackBerry a décidé de ne plus chercher d’acquéreur et a limogé son directeur général Thorsten Heins. Pour financer son développement, la firme a indiqué qu’elle lèverait 1 milliard de dollars grâce à un placement d’obligations convertibles auprès d’investisseurs institutionnels.
Les tablettes refont surface
La firme de Steve Balmer et de Bill Gates a relancé de son coté son offre de tablettes avec la surface 2 plus puissante et plus autonome. Elle devrait permettre à la firme de sortir du profond marécage concurrentiel qu’elle avait crée. Rappelons que la firme pour la première fois est en concurrence avec ses habituels clients depuis 30 ans. La firme a relancé son système d’exploitation tactile avec la version corrigée, la 8.1 de son OS lancée en octobre 2012 et qui n’a pas vraiment encore convaincu, Windows 7 restant dominateur. Tous les constructeurs de portables et de tablettes ont néanmoins renouvelé leurs parcs avec w8.1 qui s’avèrera plus attrayante que l’année passée. Il reste que la concurrence des tablettes sous Android et même l’iPad de troisième génération d’Apple, la référence dans le domaine des tablettes, est importante, les derniers chiffres d’IDC sont révélateurs.
La 4 G survendue
Tablettes et mobiles de dernière génération 4 G sont vendus pour atteindre les 150 Mbits/s, une nette amélioration par rapport à l’existant mais sur le terrain, la réalité est tout autre. C’est le constat de l’association UFC Que-Choisir qui a décidé de porter l’affaire devant les tribunaux pour publicité mensongère. Ces vitesses de 150 Mbits/s ne seront jamais obtenues pour de nombreux clients, selon les antennes et les opérateurs dont ils dépendent. En effet, seules les antennes de 2, 6 GHz (surnommées « la fréquence en or », SFR ayant déboursé plus d’un milliard d’euros pour l’obtenir, Orange ayant été plus économe) peuvent atteindre de tels débits et seront seulement présentes dans les grandes villes. Dans les zones moins denses, les anciennes antennes 800 Mhz remises au goût de la 4G qui y sont implantées ne permettront d’obtenir qu’entre 50 et 100 mégabits et encore dans le meilleur des cas .
L’association UFC Que-Choisir qui a réalisé plus de 6000 tests dans Paris et sa banlieue a aussi repéré que les couvertures annoncées sur la capitale n’étaient pas celles promises. Orange avec 79,4 % et SFR avec 75% de couverture ne tiendraient pas leurs promesses. Seul Bouygues échappe à un procès pour publicité mensongère. Les deux opérateurs incriminés ont joué pour se défendre sur les performances déjà offertes par la dernière génération 3G double canal très proches de la 4G en terme de débits. Pour SFR et Orange, la couverture de Paris sera « un problème réglé d’ici à la fin de l’année »et les performances annoncées sont réelles même si la confusion entre 3G « améliorée » et 4 G « allégée » persistent. En tout cas, il faut se réjouir des performances des réseaux déjà en place à Paris. En effet, nos voisins anglais n’ont pas les mêmes débits disponibles, à Londres. Sur le réseau Vodafone 4 G et EE 4G, les meilleurs débits étaient de 50 Mbits, près d’Euton la plupart des autres points des tests donnant de 25 à 30 Mbits, les résultats variant énormément d’une antenne à l’autre. Là aussi, tous ces résultats sont à prendre avec des pincettes car en fonction du nombres d’utilisateurs, les débits baisseront nettement. C’est aussi l’intérêt de la 4 G, pour les opérateurs, que de pouvoir desservir plus de clients sur une même zone avec des débits plus constants. La polémique aura servi en tout cas à réfléchir sur l’intérêt réel d’accès plus rapide pour les clients que nous sommes. Les opérateurs de leurs cotés ont de très bonnes raisons pour améliorer leurs réseaux en terme de capacités.