Qu’il s’agisse de mobilité, de Cloud ou d’applications, les utilisateurs ont aujourd’hui les mêmes attentes et les mêmes réflexes dans leur vie personnelle et professionnelle.
Cela a entrainé de nombreux changements pour la DSI, qui doit par exemple apprendre à travailler main dans la main avec les divisions métier, et pour les éditeurs de logiciels qui doivent aujourd’hui considérer la convivialité d’une solution au même titre que ses performances.
L’intérêt que portent les utilisateurs aux applications métier ludiques est également à l’origine du phénomène de « l’informatique fantôme », où les différents services de l’entreprise contournent leur DSI. Ces services contactent directement des fournisseurs d’applications ou de logiciels en tant que service (SaaS), recrutent leurs propres développeurs, et se lancent parfois eux-mêmes dans le développement d’« applis » personnalisées à l’aide d’outils tels que Microsoft Access, Excel, Lotus Notes ou SharePoint. Mais au bout du compte, nombre de ces initiatives reviennent dans le giron de la DSI, qui se retrouve dans l’obligation de résoudre des problèmes de déploiement ou de conformité plutôt que de se consacrer à l’innovation.
Citoyen-développeur : réalité ou fiction ?
Le cabinet Gartner et Track Via ont effectué des déclarations audacieuses quant au nombre d’applications qui seront créées par les développeurs citoyens. Que l’on soit ou non d’accord avec les chiffres ou la chronologie avancés, il est temps de remettre en cause l’équilibre entre les activités métier et la DSI. Très bien, mais comment faire ? Faut-il élever quelques personnes au rang de « développeurs citoyens » en les laissant se débrouiller avec quelques outils ? Il existe d’autres solutions.
Mettre la DSI sur la touche ?
Au lieu de suivre une approche « protectionniste », certaines entreprises cherchent à donner davantage de pouvoir aux utilisateurs. Cette approche peut être rentable pour les entreprises puisqu’elle permet d’augmenter la productivité des utilisateurs concentrés sur des activités plus stratégiques et à forte valeur ajoutée, au-delà de leurs compétences de base. Dans ce cas, la première étape consiste à adopter une plates-forme capable d’aider les développeurs non professionnels à créer, déployer et administrer des applications plus facilement. Ensuite, il est important de collaborer étroitement avec les analystes marketing et les commerciaux, ainsi qu’avec les spécialistes financiers ou opérationnels afin de s’assurer que l’application sera compatible avec le fonctionnement et les besoins de l’entreprise.
Une autre solution consiste, dans un premier temps, à utiliser une approche Cloud comme alternative aux développements métier qui reposent sur Access, Excel et SharePoint. Cette approche est intéressante car avec une plate-forme Cloud, il n’est pas indispensable de disposer d’une grosse équipe transversale pour prendre des décisions. En effet, les risques encourus par l’entreprise sont minimes. De plus, le Cloud permet de réaliser des économies et d’être rapidement opérationnel sans pour autant investir au niveau matériel, construire une nouvelle appli en partant de zéro, ou même ; pour commencer, convertir une application Access existante.
Cette approche a également l’avantage de faciliter la collaboration entre les entités opérationnelles et la DSI car les utilisateurs hors IT pourront définir le modèle de l’application, générer automatiquement des éléments de l’interface graphique et coopérer avec le service informatique pour, éventuellement, enrichir leurs applis avec JavaScript ou des fonctions de connectivité.
Quelle que soit l’approche choisie, elle doit tenir compte de la DSI
Finalement, le développeur citoyen ne doit pas se développer contre la DSI, mais avec elle.
Car même si la productivité est reine, les entreprises doivent voir plus loin que la phase de développement initiale et englober le cycle de vie de A à Z. Il est à ce titre indispensable de définir une approche qui accompagne les tâches de développement, ainsi que l’exécution et la gestion des applications de production. Cette approche doit être assortie du niveau de gouvernance et de contrôle approprié, ce qui relève généralement des compétences de la DSI. De plus, elle doit être durable, bénéficier d’un accompagnement permanent en production, d’une grande évolutivité, et être capable d’intégrer en toute transparence les nouvelles versions des plateformes, les améliorations apportées aux applications, etc. »
Jérôme Minardi, Expert en plateforme de développement PaaS chez Progress France