Coup de tonnerre dans le monde des supercalculateurs : la Chine vient de prendre assez largement la première place du Top500 devant les Etats-Unis.

Cette 50e édition du TOP500 qui liste les 500 supercalculateurs les plus puissants de la planète marque une véritable révolution : les Etats-Unis qui dominaient largement le HPC se sont fait dépassés par la Chine : 202 systèmes sur les 500 contre 144 pour les Etats-Unis.

C’est la première fois depuis que ce classement existe que les Etats-Unis sont relégués à la deuxième. Depuis quelques années, la Chine avait réalisé une nette montée en puissance mais ce classement semble montrer clairement une nette accélération.  Il y a à peine six mois, les États-Unis étaient en tête avec 169 systèmes, la Chine arrivant à 160. Le Japon arrivant en troisième position avec 35 L’Allemagne avec 20, la France avec 18 et le Royaume-Uni avec 15.

La Chine a également dépassé les États-Unis dans la performance cumulée. La superpuissance asiatique fait état de 35,4% des Mflops du TOP500, les États-Unis arrivant en deuxième position avec 29,6%. Les 10 premiers systèmes restent globalement inchangés depuis la liste de juin 2017, à quelques exceptions près.

Sunway TaihuLight, un système développé par le Centre national de recherche en ingénierie et technologie informatique parallèle (NRCPC) de Chine, installé au Centre national de superinformatique de Wuxi, maintient son premier rang pour la quatrième fois avec une performance HPL (High Performance Linpack) de 93,01 pétaflops, soit plus de 10 % de la puissance cumulée totale.

Tianhe-2 (Milky Way-2), un système développé par l’Université nationale de technologie de défense (NUDT) et déployé au National Supercomputer Center à Guangzho en Chine, est loin derrière avec 33,86 pétaflops.

Pour la première fois, chacun des 10 premiers supercalculateurs a dépassé la barre symbolique de 10 pétaflops en HPL. Il y a également 181 systèmes dont la performance est supérieure à celle d’un pétaflop – en hausse par rapport à 138 sur la liste de juin 2017.

D’un point de vue plus général, la performance cumulée des 500 systèmes a atteint 845 petaflops, contre 749 petaflops il y a six mois et 672 petaflops il y a un an. Même si la performance cumulée a augmenté de près de 100 petaflops depuis la dernière édition, on constaste un certain ralentissement.

Au total, 102 systèmes utilisent la technologie accélérateur / coprocesseur, contre 91 il y a six mois. 86 d’entre eux utilisent des GPU NVIDIA, 12 utilisent la technologie de coprocesseur Intel Xeon Phi et 5 utilisent des accélérateurs PEZY Computing. Deux systèmes utilisent une combinaison de GPU NVIDIA et de coprocesseurs Intel Xeon Phi. Quatorze autres systèmes utilisent maintenant des puces Xeon Phi comme unité de traitement principale.

Intel, hyperpuissance du supercalcul

Au total, 471 systèmes, représentant plus 94 % du total, utilisent des processeurs Intel, ce qui représente une légère hausse par rapport à 92,8% il y a six mois. La part des processeurs IBM Power est de 14 systèmes, contre 21 en juin.

Le nombre de systèmes utilisant Gigabit Ethernet est resté inchangé à 228 systèmes, en grande partie grâce aux 204 systèmes utilisant Ethernet 10G. La technologie InfiniBand est présente dans 163 systèmes et reste la deuxième technologie d’interconnexion la plus utilisée dans la liste. La technologie Intel Omni-Path vient en troisième place avec 35 systèmes, contre 38 il y a six mois.

HPE arrive en tête du nombre de superordinateurs installés à 122 – contre 144 systèmes il y a six mois – ce qui représente près du quart de tous les systèmes TOP500. Cela inclut plusieurs systèmes installés à l’origine par SGI, qui appartient maintenant à HPE. HPE comptait. Lenovo suit HPE avec 81 systèmes de 88 systèmes sur la liste de juin. Le constructeurs chinois Inspur et Sugon ont encore amélioré son classement avec respectivement 56 systèmes, contre seulement 20 il y a six mois, et 51 systèmes contre 44 en juin. Cray compte 53 systèmes, en baisse de 57 systèmes il y a six mois. IBM est loin derrière avec seulement 19 systèmes. Il s’agit principalement de superordinateurs BlueGene / Q, ce qui reflète une base d’installation vieillissante.

Cray continue d’être le leader de la performance, revendiquant 19,5 % de la performance cumulée de la liste. HPE arrive en deuxième position avec 15,2% des flops du TOP500. Grâce au système Sunway TaihuLight numéro un, NRCPC conserve la troisième place avec 11,1% de la performance totale. Lenovo arrive en quatrième position avec 9,1% des performances, suivie par Inspur à 6,3%, IBM à 6,1% et Sugon à 5,2%.

La Chine progresse donc sur tous les fronts. Mais le HPC n’est-il qu’un exemple, particulièrement significatif, du déclin des Etats-Unis dans le domaine des technologies et même de l’économie plus généralement ?