L’éditeur de logiciels d’émulation et d’outils pour mobiles joue aussi la carte des opérateurs.

« Notre activité avec les opérateurs représente plus d’un milliard de dollars grâce au Cloud et aux solutions mobiles » précisait fin janvier David Henshall, le directeur financier et PDG provisoire de Citrix (photo ci-contre) en remplacement de Mark Templeton, qui devrait prochainement revenir à la tête de l’entreprise.Citrix L’éditeur, connu pour ses solutions de virtualisation, a fait désormais de CloudStack, la plateforme de cloud, son cheval de bataille et cela porte des fruits car la firme de Floride continue de progresser.  A titre indicatif, pour l’année fiscale 2013, qui s’est terminée fin Janvier, Citrix annonçait 2,92 milliards de revenus, une progression de 13% par rapport à 2012. Les bénéfices net s’établissaient à 340 millions de dollars, en légère baisse de 13 millions par rapport à 2012. La firme a d’ailleurs racheté mois après mois, prés de 4,4 millions d’actions au prix moyen de 57,84 dollars ce qui montre qu’elle veille aux intérêts de ses actionnaires. La valeur au 4 mars était de 59,89 dollars.

Si l’on connaît assez bien la concurrence qui existe entre Openstack et Cloudstack, les deux plates-formes open source pour créer des clouds ouverts, on finit par oublier que Cloudstack crée par l’éditeur Cloud.Com, désormais au mains de la fondation Apache, avait été racheté pour près de 200 millions de dollars par Citrix, puis mis en open source, il y a déjà trois ans, en juillet 2011. La firme compte désormais sur des produits complémentaires et l’écosystème de ses partenaires pour rentabiliser ces investissements.

Citrix, lors du précédent Mobile World Congress (MWC) avait déjà convaincu pas mal d’opérateurs comme British Telecom, China Telecom, KDDI, KT (Corée), ou NTT Communications (Japon) de s’équiper de ses outils de Cloud. Sa situation commerciale dans ce secteur avait été renforcée par le rachat en 2012 des logiciels de Byte mobile. Elle s’était retrouvée, grâce à eux, face à près de 130 clients opérateurs dans près de 60 pays. Avec cette panoplie d’outils qui permettent aux opérateurs de proposer des services sur internet via les mobiles , le spécialiste de la virtualisation est devenu un grand éditeur d’outils de communications pour le monde des opérateurs. Des outils d’administration des mobiles (MDM) avait été rajoutés au catalogue de la firme en janvier  2013 par l’acquisition de Zenprise, les outils étant commercialisés auprès des entreprises sous le nom de Xen mobile.

A l’occasion du MWC2014, Citrix présentait principalement trois évolutions dans sa gamme de logiciels : la dernière version 4.21 de CloudStack, la nouvelle version de son outil d’orchestration Cloud Platform et surtout lançait Insight, un logiciel d’analyse de type Big Data dans sa panoplie Byte mobile pour administrer les données pour mobiles.cloudstack-oss-product_archtiecture

Cloud Stack 4.21, lancé fin janvier, est très proche de la version 4.2. 0 d’octobre dernier mais elle corrigerait près de 150 bugs parmi lesquels on peut citer : des problèmes de snapshot sur Xen server ou ceux de configurations sur l’UCS de Cisco. Elle résoudrait aussi certaines difficultés d’installation repérées sur la plate forme AWS d’Amazon. Selon Citrix, Cloudstack a été déployé chez plus de 140 clients dans le monde, et compterait plus de 30 000 membres au sein de sa communauté, des milliers d’applications certifiées et serait à la base de centaines de cloud en production.

De son coté, l’outil d’orchestration de Citrix, le Cloud Platform, serait capable de relier les applications métiers de toutes tailles et d’aider à la conception de cloud de type AWS, qu’il repose sur Xen, KVM ou VMware. La version 4.3, prévue pour le milieu de l’année 2014, supportera enfin HyperV. Les nouvelles fonctions de Cloud Platform 4.2 sont sensées améliorer encore la capacité de traitement des deux types de charge de travail : Le cloud (public ou hybride) et les charges de travail traditionnelles.

La difficulté actuelle pour l’entreprise, selon Citrix, serait, d’une part, d’exploiter facilement le faible coût des machines virtuelles pour les nouvelles applications et d’autre part de disposer d’une infrastructure capable de répondre aux nouvelles demandes liées au cloud tout en soutenant les applications d’entreprise traditionnelles. L’évolution notable de cette version de Cloud Platform aura été de suivre les contraintes d’Amazon et de s’en libérer.

Si l’unité d’organisation de haut niveau dans Cloudstack avait été jusque là la zone (semblable aux zones de disponibilité d’ Amazon WS), la version 4.2 présentée par Citrix apporte désormais le nouveau concept, celui de régions. En regroupant les zones en régions, le « nuage » ainsi constitué offrirait une plus grande disponibilité et d’évolutivité. Les comptes d’utilisateurs peuvent aussi s’étendre sur les régions, de sorte que les utilisateurs peuvent déployer leurs machines virtuelles dans plusieurs régions, largement dispersées. Même si l’une des régions devient indisponible, les services sont ainsi toujours disponibles pour l’utilisateur final.

L’un des handicaps de Cloud Platform, selon les intégrateurs, tenait au fait que le stockage secondaire (utilisé pour les modèles de stockage, l’ISO, etc.) se trouvait uniquement au niveau de la zone. Les organisations ayant de multiples zones devaient donc reproduire traditionnellement ces « objets » de données sur les différentes zones. Mais désormais avec la 4.2, cette gestion du stockage sera plus souple avec les machines virtuelles facilement déployées dans une autre région. Selon Citrix, l’un des avantages de Cloud Platform a toujours été le nombre de fournisseurs  » de l’écosystème  » qui s’intègrent à la plate-forme et dans le cas du stockage cette évolution devrait faciliter la gestion de systèmes distants et hétérogènes.

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Pour les amateurs de snapshot
La grande nouveauté de la 4.2 est sa capacité à prendre des « Snapshots » de VM complète de VMware (y compris la mémoire et l’état de la CPU ) pour compléter la fonctionnalité de snapshot natif de Cloud Platform, cette meilleure intégration amplifie l’argument d’ouverture que Citrix met en avant. Pour soutenir les fonctions de « la zone » à l’échelle de VMware, des changements ont été réalisés pour que Cloudstack soit désormais « au courant » des données du VMware Datacenter et qu’il puisse « mapper », enfin reproduire, chaque centre de données associé à une zone de Cloudstack.

Ces nouvelles caractéristiques comprennent l’équilibrage de charge pour le soutien de liens VPC, le portage d’adresses IP, les listes de contrôle d’accès amélioré, la possibilité de déployer à un niveau spécifique VPC et plus d’une douzaine d’autres nouvelles fonctionnalités « phares ».
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Du coté mobile, Citrix marche de plus en plus sur les plates-bandes de l’éditeur Israélien Comverse, spécialiste des outils d’opérateurs mobiles. La nouveauté chez Citrix tient à « Insight » un programme de Big data conçu pour fournir aux opérateurs de téléphonie mobile des renseignements exploitables par les services de facturation, de marketing et le service à la clientèle. Insight vise les informations utiles à la gestion de la relation client de l’opérateur. L’argument phare est d’améliorer la qualité de l’expérience utilisateur, d’augmenter sa consommation de données et de le fidéliser.

Associé au programme de gestion de trafic « Adaptive Traffic Management System », l’objectif de l’éditeur est de permettre aux opérateurs d’analyser les sources de leurs revenus à l’aide de statistiques sur les données du réseau. Citrix espère convaincre les 140 opérateurs de télécommunications qui ont déjà déployé des solutions web et d’optimisation vidéo Bytemobile d’adopter ses outils de mesures. Mais les opérateurs, en général, disposent déjà d’outils de mesure liés aux programmes de facturation.