D’ici 2015, 10% des implémentations de MDM seront fournies en mode SaaS sur des clouds publics, selon Gartner. Le cloud computing, à la fois en tant que plate-forme technique et fournisseur de services, s’avère un véritable moteur de croissance pour le MDM dans les années à venir et ouvre de multiples perspectives.

Au-delà de l’externalisation des processus et des données, le cloud se singularise par la capacité du fournisseur à proposer un service métier : normalisation, enrichissement, mise en qualité, segmentation des données… Le fournisseur de solutions cloud ne vend alors plus un projet référentiel mais une offre de services à destination du marketing pour la gestion de son référentiel de données clients. Indéniablement, le cloud amène de la valeur métier autour de la solution. Mais cela implique d’externaliser son référentiel client ! Or, une grande entreprise aura rarement cette démarche par peur des risques à externaliser ses données critiques. Si les directeurs informatiques font désormais facilement appel au cloud pour y héberger leurs processus, il semble encore trop tôt pour les voir investir en masse dans le nuage, que ce soit pour leurs données « maîtres », informations clients, référentiel produit… qu’ils souhaitent, pour l’instant, voir rester dans l’entreprise.

Si, grâce aux services métiers complémentaires et à la qualité des données de référence qu’il induit, le MDM trouve une voie légitime avec le cloud computing, reste aux DSI à franchir un nouveau cap. Mais lorsque l’on se rappelle leurs réticences aux débuts du cloud, il faut, me semble-t-il, faire preuve d’encore un peu de patience…

La donnée, véritable carburant du processus

Les enjeux liés au MDM dans les entreprises et les bénéfices qui en sont tirés pour les directions métiers s’avèrent stratégiques dans un contexte aussi concurrentiel. Le MDM permet de garantir de meilleurs processus métiers, en consolidant et en unifiant les données, mais si la donnée n’est pas bonne, le processus métier en sera forcément impacté.

De plus, la gestion centralisée et l’unicité des données de référence apportent des gains financiers,  de temps et une plus grande agilité pour l’intégration ou le remplacement de logiciels au sein du SI.

Autre point : les bénéfices opérationnels orientés métier. En effet, ne pas bénéficier d’une vue unique de son client ou de son produit est néfaste. Le time to market et le service client restent fondamentaux, surtout avec des canaux digitaux très volatiles. Unifier les systèmes est souvent une volonté dans les grandes entreprises, mais la réalité est que le DSI doit parfois gérer plusieurs ERP ou applications métiers de manière temporaire, et bien souvent définitive. La volonté d’unifier les processus (et donc les solutions qui les supportent) n’est souvent pas pertinente du fait des spécificités des modèles métiers ou des législations locale. Ce qui est véritablement important, c’est de partager les données « maîtres ». Et le MDM favorise justement le partage entre ces différentes ERP et évite de peiner pour atteindre le « graal » de la grande unification des systèmes.

En cascade, des processus optimisés remonteront des événements plus simples à consolider, le pilotage s’en trouvera plus performant et le reporting optimisé, ce qui fournira un avantage concurrentiel indéniable à l’entreprise.

Les questions à se poser avant un projet MDM

Aujourd’hui, les clients comprennent mieux et plus vite quels bénéfices ils peuvent tirer de la mise en place d’un projet MDM. Toutefois, il est nécessaire de se poser au préalable certaines questions afin d’être certain d’effectuer le bon choix … L’ERP reste en effet parfois la meilleure alternative.

– Mon entreprise est-elle monosite ou multisite ?
La complexité de l’entreprise est très importante. Plus elle est éclatée, multimétier, multinationale…, plus la cohérence des données sera faible, donc une démarche MDM s’imposera.

– Quelle volumétrie de données gèrent mes équipes ?
Si je gère 100 000 voire 1 million de référents sur du crosscanal, s’assurer de la cohérence s’avère  très complexe. Donc j’ai besoin de processus très performants, mais l’utilisation d’un ERP peut être difficile à gérer et mal adapté. Le MDM permet alors de simplifier l’administration de la donnée.

– Quel est le niveau de complexité du produit à gérer, à modéliser ?
Souvent ces processus nécessitent l’intervention de plusieurs acteurs, ce qui les rend complexes. Le MDM permet de rapprocher les métiers, les divers acteurs de l’entreprise et donc de leur proposer une vue unifiée.

– Comment mes processus sont-ils gérés ?
Les ERP sont orientés processus de gestion, ce qui implique, à chaque fois que l’on veut changer de processus, de procéder à une migration de données. En interne, c’est encore une fois difficile à gérer. Il faut alors tout basculer, au risque de perdre son patrimoine de données qui n’est plus maîtrisé. Le MDM permet quant à lui de  séparer les processus de la donnée « maître ».

 

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En savoir plus :

– Lire la 1re partie de l’article : Master Data Management et Big Data, quelles synergies ?
http://www.micropole.com/fr-fr/presse/2013-10-15-master-data-management-et-big-data-quelles-synergies

– Pour s’inscrire le forum MDM du 24 octobre prochain à Paris :
http://www.micropole.com/fr-fr/evenements/2013-10-24-2eme-edition-du-forum-mdm

– Lire le dossier sur le Master Data Management (2011) :
http://www.micropole.com/fr-fr/micropole/accueil/actualites/newsletter-differences/newsletter_01

– Lire l’article de conseils sur la mise en place d’un projet de MDM : conseils et bonnes pratiques de Pascal Anthoine (2012) :
http://www.micropole.com/fr-fr/index.cfm?contentid=667696B2-C298-A867-509C45C85CA05C0A