Intégrateurs et distributeurs à valeur ajoutée participent à une simplification du cloud, souvent trop compliqué pour les PME.
A l‘occasion de VMworld, fin Aout, VMWare a annoncé offrir des solutions de gestion de cloud dans ses propres centres aux Etats Unis. Pour expliquer cette situation, Marc Frentzel, directeur technique de VMware France , lors d’une soirée pour fêter les quinze ans de la firme, soulignait que les solutions principalement proposées par les hébergeurs nécessitent beaucoup de support et que les mises en route sont parfois longues, l’étude d’investissements en particulier pour les logiciels développés en interne et l’administration des serveurs n’étant pas simple à boucler.
VMWare veut simplifier l’adoption du cloud
« Tant que c’est du débordement de charges, le cloud hybride et nos nouvelles offres de partenariat sont très bien perçus. Dans le cas où il s’agit d’un transfert lourd de serveurs cela nécessite plus d’études ». Pour accompagner ses clients et intégrateurs agrées, VMware a donc monté des centres d’hébergement qui pour l’instant sont loués et gérés par VMware. Interrogé sur la concurrence que cela soulevait vis à vis des intégrateurs, Marc Frentzel précisait que les offres encore essentiellement américaines seraient essentiellement vendues par des partenaires
Mais VMware n’est pas le seul éditeur à proposer ce type de « mise à l’étrier» pour son réseau et les clients finaux. HP propose des services sur mesure à ses revendeurs pour promouvoir les cloues privés et hybrides. Microsoft propose des services en direct avec Azure , sans compter les spécialistes Amazon et Rackspace qui déclinent tous les mois de nouvelles offres. Chaque fabricant de serveurs va en outre finir par proposer ses services « clés en main » et tous les vendeurs de logiciels d’infrastructures revendent des services en lignes plus ou moins prêts à l’emploi. Bref, les réseaux d’intégrateurs, à la faveur d’offres ciblés, ont pris le relais des hébergeurs qui sont déjà souvent submergés.
Cloud in a box : du cloud sur mesure
L’intégrateur Cisco, Aciernet, surtout connu pour ses offres de sécurité propose ainsi une offre pré-packagée « Cloud In a box, dont l’intérêt vis-à-vis de ses concurrents est d’offrir des serveurs et des VM bien sécurisées et de recouvrir tous les détails comme le câblage, les sauvegardes, les transformations à chaud, toute l’administration peut s’effectuer à distance, l’ensemble étant conçu dans un portail simple d’accès. L’offre d’administration repose sur le « Cisco Intelligent Automation for Cloud Computing » un logiciel qui permet donc de gérer ses serveurs virtuels à partir d’une console Web.
Aciernet a été reconnu comme meilleur partenaire Cisco « 2 tier » lors du dernier Cisco Partner, l’expression 2 tier signifiant que l’intégrateur revend aux partenaires Cisco des produits complets non proposés par le constructeur. La simplification des offres tant du point de vue technique que financier était une nécessité. Hébergées chez l’américain, Equinix (photo) dans son centre de Pantin, les offres se limitent actuellement à des plate-formes hardware de type PaaS (Platform as a Service) avec des tarifs, à priori intéressant,vis-a-vis de ses concurrents Pour 1 serveur doté d’un processeur, 2Go de RAM et 25 Go de stockage la location par mois est de 29 euros. Ces tarifs sont basés sur une moyenne liée à des financements sur 36 mois et sur la base de 1000 VM dans un site double pour une résilience parfaite (voir tableau ci dessous).
L’objectif est bien sur de proposer à partir de 200 VM une solution à moins de 350 000 euros par an, ce qui réserve l’offre principale à des grosses PME.
Des serveurs qui fonctionnent presque tout seuls
Cinq offres standardisées sont proposées en fonction du nombre de machines virtuelles souhaitées (250, 500, 1000, 2000, 5000 ou 10 000). Elles sont associées à différents niveaux de services : « Bronze », « Silver », « Gold » et « Platine ». Pour mettre en route ce service, Aciernet propose un « try and buy « sur une durée de 1 mois maximum et 9 mois pour la mise en route des applications et la formation des utilisateurs. Pour une solution basique, il ne faudrait que huit semaines
« Cette nouvelle offre tient à notre expérience qui repose sur 4 métiers : l’expertise en sécurité, la construction de Datacenter (SFR, TDF, Saint Gobain) ; le développement d’outils autour du CIAC de Cisco et l’intégration de solution informatiques classiques chez nos client ou le cloud » précisait
Frédéric Coeuille, Directeur des opérations d’Aciernet lors des premières démonstrations à Pantin. Une quarantaine de personnes constitue l’équipe de cet intégrateur.
Ikoula, Numergy, Amazon, OVH, Alterway, Rackspace et Microsoft propose néanmoins des offres prêtes à l’emploi comparables mais sans l’imprimatur officielle de Cisco.
Le cloud adopté par les services métiers en direct
Mais le cloud se propage aussi par des services logiciels en ligne. « C’est incroyable le nombre de services dans le cloud qui sont payés par carte bleue, en dehors des budgets des services informatiques internes » précisait Marc Frentzel. Cette situation a été soulignée par l’étude de VMware »Shadow cloud it » présentée en juillet dernier.
Pour Marc Frentzel, plus d’un tiers des DSI français interrogés par téléphone constatent que les différents services achètent des services cloud, sans souvent passer par eux. L’étude qui porte sur les grandes entreprises entre 100 et 5000 en moyenne montre que les sommes investies représenteraient 1,7 million d’euro par entreprise, soit en gros 15% du budget informatique total. Les services les plus utilisés seraient les services collaboratifs, le partage de fichiers, les messageries instantanées, ce qui ne manque pas de poser des problèmes de sécurité. Ces décisions « non officielles » sont aussi un moyen pratique pour externaliser de nouvelles applications pour éviter l’achat de nouveaux serveurs ou simplement pour tester les différentes formules proposées par les différents hébergeurs