La France compte aujourd’hui 33 millions de cyber-acheteurs et 57 % de cette population possède un smartphone et 19 % une tablette selon Paypal, le leader du paiement en ligne

Pour Gimena Diaz, Directrice Générale de PayPal France, l’évolution principale du marché du commerce électronique tient à la progression des ventes sur mobiles. PayPal, première solution de paiement en ligne dans le monde et en France (avec 7 millions de comptes hexagonaux) a effectué  une opération de « contre feu » pour masquer le mardi 17 septembre, l’arrivée de Paylib, une solution de paiement concurrente mise au point par la BNP Paribas, la Banque Postale et la Société générale. (lire encadré)d1c5536100f7ba062f042a7b57216812

Du coté de Paypal, le mobile fait partie des relais de croissances Pour la patronne française « En 2011, le volume de paiements mobiles traité par PayPal atteignait 4 milliards de dollars au niveau mondial. Alors que nous avions tablé sur 10 milliards, ce chiffre atteignait 14 milliards en 2012 ! Nous continuons de croire en cet essor et prévoyons pour 2013 un volume de 20 milliards de dollars.

La FEVAD (Fédération de l’e-commerce et de la vente à distance) et IPSOS s’accordent à dire que le marché du paiement mobile a plus que doublé depuis 2011 (+150 % sur un an ). Pour la directrice de PayPal : « Nous entrons dans l’ère du commerce connecté, en ligne ou en magasin, le mobile est le trait d’union entre ces deux moyens de vendre.» L’un des obstacles le plus fragrant serait l’absence d’interface optimisée pour les smartphones. Un consommateur sur quatre a déclaré vouloir utiliser son appareil mobile plus fréquemment pour effectuer des achats mais à condition que les sites Web soient optimisés pour le faire (Etude Forrester/Troubletrade 2012).

Selon une autre étude, réalisée par Ipsos  pour  Paypal sur les usages des nouveaux consommateurs ; 75 % des personnes interrogées font du shopping en ligne et cette activité serait la troisième derrière la consultation des emails et l’utilisation de services bancaires. La fièvre acheteuse serait ainsi devant la consultation des réseaux sociaux et des actualités.

40 % des ventes en lignes  en 2013

thierry-petit-showroomprivePour Showroomprivée.com,  un site de vêtement de luxe en ligne et  selon Thierry Petit, son fondateur, la vente via les mobiles devient incontournable. La firme lancée en 2006, emploie 600 personnes  avec un chiffre d’affaires de 250 millions deuros en 2012. Elle a réalisé 20nb% des ventes de 2012 grâce aux mobiles. Et en 2013, Thierry Petit s’attend à 40nb% des ventes selon ce mode sans fils.

Pour Cylande, un éditeur spécialiste des applications de commerce de détail, la combinaison mobile et paiement par Paypal ouvre de nouvelles perspectives. « Une fois que l’acheteur a identifié le produit, précise Laurent fauvarque, son directeur produit, et l’enseigne de son choix sur l’application PayPal, la suite est simple. L’acheteur peut passer au magasin préalablement prévenu. Et sur la caisse, le check-in  et  le visage de l’acheteur est visible. Après simple confirmation par le client, le paiement est enregistré. Plus besoin de parler d’argent en quelque sorte. Une formule associant e-commerce et magasin « réel » fait aussi partie des objectifs de l’éditeur Cegid, spécialiste de la gestion et invité pour l’occasion.

Un nouvel art de vivre

gregoireVincent Grégoire, directeur du département «art de vivre» du bureau de style NellyRodi. spécialiste de l’analyse sociologique et des nouvelles tendances suit le comportement des internautes et les modes de ventes chez ses clients comme Conforama. Pour cet observateur des superettes, le mobile est un moyen de «  ré-enchanter les magasins » qui ne doivent plus être des « stores, des entrepôts sans âmes » où le seul contact  avec le vendeur est la punition du passage à la caisse.

« On cherche des néologismes pour effectuer  une association entre mobiles et magasins; on est excité par le commerce sur roulettes ». Mais au-delà de l’euphorie d’un e-commerce toujours en progression qui devient d’ailleurs de plus en plus un m-commerce, on peut se demander où se trouve la réelle concurrence pour Paypal.

Le paiement Buyster reste encore méconnu

Interrogée sur la concurrence réelle des opérateurs mobiles , la Directrice Générale de PayPal France précisait avec un certain dédain. « Ce ne sont pas du tout des concurrents », une manière de nier complètement l’existence du système Buyster, l’offre de paiement en ligne lancée par Bouygues Telecom, Orange et SFR avec le support d’Atos, la SSI spécialiste des transactions en ligne. Mais cette apparente amnésie peut se justifier tant ce système embryonnaire a du plomb dans l’aile avec l’arrivée de paylib, le nouveau bébé des trois banques.
buyster_pictoBref,  la petite messe « paypal »  qui a mis en perspective le marché du m commerce le jour du lancement d’un nouveau concurrent français, ressemblait fort à un écran de fumée pour la presse spécialisée. C’est de bonne guerre à l’heure du Cloud Computing. « Habemus paypal » oserait-on dire. Pour Noël , Paypal paiera les éventuels retours pour les produits défectueux achetés en ligne. Enfin, seulement ceux effectuées avec les services Paypal, la charité a ses limites promotionnelles

BNP Paribas, La Banque Postale et Société Générale s’allient sur la solution de paiement en ligne Paylib06644434-photo-logo-paylib

 

Proposer une solution de paiement sécurisée pour les transactions e-commerce sur ordinateur, mobile et tablette. Tel est l’objectif de trois banques françaises, en l’occurrence BNP Paribas, La Banque Postale et Société Générale, qui ont présenté le 17 septembre 2013, la solution de paiement en ligne Paylib. Il s’agissait aussi en 2013, de se positionner face à l’arrivée imminente de Google, Visa et Mastercard multipliant les offres originales. Avec la solution Paylib des trois banques françaises, l’internaute n’aura pas à enregistrer les 16 chiffres de sa carte bancaire, la date d’expiration et le cryptogramme. Mais seulement l’identifiant de banque en ligne et un code secret. Du côté des commerçants, l’intérêt de PayLib sera de prélever une commission inférieure à celle de PayPal, qui est de 3 % sur les transactions. A elles trois, ces banques  qui recensent 23 millions de comptes de particuliers, traiteraient un tiers des dépenses en ligne.

Elles compteraient 450 000 clients internautes fidèles, et 1200 commerçants inscrits, un microcosme à coté des milliers de magasins étiquetés Paypal. Mais l’offre Paylib se veut ouverte à d’autres intervenants bancaires. Pour l‘instant le Crédit agricole, la BPCE et le Crédit mutuel  sollicités  n’ont pas voulu participer à ce projet.

PAYPAL ET FACEBOOK: des échanges de fichiers mal perçuslogo-cnil-02-028dc

Interrogé par notre confrère Ludwig Gallet de Clubic sur l’association publicitaire avec Facebook, Criteo et Mediaplex, pour produire des campagnes de promotions ciblés auxquelles il serait difficile d’échapper, Gimena Diaz  répondait en gros qu’il n’était pas dans les habitudes de Paypal  de contrevenir aux lois françaises qui imposent une grande transparence sur les échanges de fichiers. « Le problème de désabonnement serait identifié », mais sans plus d’explications. Vu le tollé sur la toile pour tout ceux qui y voit un échange de fichiers commerciaux, avec un minimum de concertation des personnes concernées, on peut s’attendre à une intervention de la Cnil qui ne badine pas avec les libertés individuelles.