En quoi la consolidation du rachat de Bouygues Telecom par Orange construirait-elle à l’échelle européenne le marché de l’hyperconnectivité dont nous avons besoin ?
La dernière chance de consolidation du secteur télécom en France ? Orange achèterait Bouygues télécom ! Sauvé ?
On peut lire dans la presse « …les investisseurs ayant fait leur calcul sur les gains que le retour à trois offrirait … ». Des gains, oui, mais pour qui ? Le bénéfice est sans doute réel pour les investisseurs, mais clairement, qui paiera ? Quelles conséquences pour l’économie, le marché, les entreprises comme le consommateur ?
Trois opérateurs constituent clairement une concurrence insuffisante, les économistes disent souvent que la concurrence est réelle sur un marché à partir de cinq acteurs… De fait, le temps n’est pas si lointain où trois opérateurs se partageaient le marché français, sans démontrer son efficacité, ni en termes de prix ni en termes de développement du marché. Et puis, dans le cas précis, Orange est déjà trop dominant, particulièrement sur le marché du fixe (le cuivre de l’ADSL, l’accès fibre FTTH, la possession du génie civil aérien et souterrain), et le marché de l’entreprise.
Sur le marché britanique, qui vient de passer de cinq à quatre acteurs, et qui pourrait passer à trois, Free se voit bien de jouer le quatrième, c’est ce qu’il est allé dire au régulateur, l’OFCOM. Curieux non ?
Free semble bien avoir l’ambition de devenir un des acteurs qui compterait demain sur ce marché de 350 millions de clients.
Comprenons les enjeux : La France est-elle dans une situation particulière, avec ses quatre acteurs franco-français ? Comment penser que le rachat de Bouygues Telecom par Orange pourrait arranger les choses ? En quoi cette consolidation construirait-elle à l’échelle européenne le marché de l’hyperconnectivité dont nous avons besoin ?
Et en France ? Qui viendra demain jouer le nouveau trublion parmi les 3 restants ! Comment l’Autorité de la concurrence, et dans une moindre mesure l’ARCEP pourraient-ils accepter pareille entrave au maintien d’un marché tout juste concurrentiel ? Comment le pouvoir en place peut-il manquer à ce point d’ambition pour notre économie, en laissant supposer que pareil tripatouillage serait possible, et construirait notre futur ?
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Philippe Recouppé est président de l’association Forum Atena