Hier, les DSI avaient pour mission de gérer les infrastructures et le SI. Aujourd’hui, ils doivent s’atteler à la transformation numérique de leur entreprise et à soutenir l’innovation.
Pour de nombreuses entreprises, l’IT est encore considéré comme un centre de coût et les DSI sont jugés sur leur capacité à respecter les budgets. Ce qui pousse les DSI à se concentrer sur l’infrastructure et les applications de gestion. Ombre d’entre eux s’occupent des questions d’automatisation, de consolidation, de conformité aux réglementations, de niveaux de services, de standardisation, de virtualisation… L’effet négatif est qu’ils ne portent pas assez d’attention sur les besoins exprimés par la direction générale et les directions métiers. C’est l’avis exprimé par le cabinet Robert Francis Group dans une note intitulée The Mission of IT qui considère que ce problème est lié à des habitudes culturelles poussant les DSI à ne pas assez s’intéresser aux questions liées à la gestion de la relation client. Mais les DSI ne sont pas les seuls responsables, selon RFG, les directions générales ne savent, dans leur majorité, ce qui est possible grâce à l’utilisation des technologies. D’où le rôle des DSI de jouer un rôle de pédagogue et d’établir le rapprochement entre d’un côté la stratégie de l’entreprise et de l’autre les technologies.
Comment les DSI peuvent-ils évoluer ? Le cabinet RFG peut adopter une démarche en trois étapes :
– Exploitation et gestion de l’IT pour réduire les coûts ;
– Soutenir et développer le business et améliorer la qualité de service ;
– Evoluer vers l’IT as a Service pour favoriser l’agilité et l’innovation.
Quelles sont les raisons qui pourraient motiver les DSI à prendre un tel chemin ? Tout simplement améliorer la situation et les performances de l’entreprise. C’est ce que montre l’étude (1) « The Digital Dividend – First Mover Advantage » dont la Harvard Business Review vient de publier les principaux résultats et dont l’idée centrale – pas trop surprenante – est que entreprises qui prennent le risque d’adopter tôt de nouvelles innovations technologiques génèrent de meilleurs résultats business.
L’étude révèle que les Pionniers de l’IT, ces entreprises convaincues des bienfaits des nouvelles technologies et qui cherchent à s’en emparer avant leurs concurrents, ont plus de chances de devancer leurs pairs, tant en progression de leur chiffre d’affaires qu’en positionnement sur le marché. 20 % de ces entreprises ont enregistré une augmentation de 30 % de leurs recettes. C’est plus de deux fois la croissance enregistrée par les Suiveurs, les entreprises qui attendent de voir et n’investissent qu’une fois que les avantages sont démontrés, et trois fois la croissance des Prudents, ceux qui n’adoptent que les technologies bien établies.
L’étude montre que les technologies Big 5 (Social, Mobile, Analytics, Cloud et M2M) stimulent la croissance, qu’elles permettent d’imaginer de nouveaux business models et qu’elles changent les conditions d’interaction des entreprises avec leurs clients. Surtout, la valeur de ces technologies ne se mesure pas dans le potentiel individuel de chacune mais dans leur puissance combinée en tant que solution globale.
Cette étude a permis de définir trois types d’attitudes parmi les entreprises qui adoptent les technologies : les Pionniers de l’IT (34 % des sondés) ; les Suiveurs (35 %) et les Prudents (30 %). 57 % de tous les répondants considèrent l’IT comme un investissement moteur d’innovation et de croissance. Les Pionniers confirment que la technologie a conduit à un changement important de leur business model (54 % d’entre eux) et à un changement important de leurs produits et services (52 %). A l’opposé, 29 % seulement des entreprises de la catégorie des Suiveurs et 10 % des Prudents ont constaté que la technologie induit des changements de business model. A signaler que tous les décideurs interrogés sont des adeptes de différentes formes de technologie : 73 % utilisent le cloud, 61 % ont adopté les technologies mobiles, 83 % utilisent les médias sociaux et les outils de collaboration pour entreprise, et 20 % utilisent intensément les communications M2M.
L’étude a également permis d’identifier des obstacles à l’adoption de nouvelles technologies, avec 34 % des sondés qui considèrent que les technologies héritées freinent l’innovation et 44 % qui évoquent le manque de flexibilité culturelle de leur entreprise qui l’empêche de s’adapter et d’exploiter de nouvelles technologies pour inventer de nouvelles façons de faire du business.
Dernier élément-clé, l’étude montre l’importance critique de la collaboration entre les services d’une même entreprise et les désavantages du fonctionnement en silos ou de l’isolement de l’IT des opérations. Pour terminer sur une note positive, un nombre croissant de répondants affirment s’impliquer dans les décisions relatives à la technologie : 25 % se disent « très impliqués », 48 % « quelque peu impliqués ». A noter que 42 % des répondants occupaient des postes de direction ; 30 % étaient des managers senior et 14 % d’autres managers. Moins de 10 % des personnes interrogées travaillaient dans des postes IT, ce qui démontre l’intégration en marche de l’IT dans l’écosystème de l’entreprise.
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(1) Pour cette étude commanditée par Verizon Enterprise Solutions, 672 chefs d’entreprises et leaders technologiques du monde entier ont été interrogés sur l’impact des cinq grandes technologies que HBR Analytic Services appelle les Big Five : mobiles, sociales, Cloud computing, analytiques avancées et M2M (machine-to-machine). L’objectif de l’étude était de comprendre dans quelle mesure ces outils aident les entreprises à se transformer et à innover