Mercedes, Toyota, BMW, Volkswagen et Valeo ont offert aux visiteurs du CES 2015, une brochette d’annonces et d’innovations qui montrent, une fois de plus, la part grandissante de l’informatique embarquée dans tous les projets.
Dieter Zetsche, le patron de Mercedes Benz ( photo ci-dessous) a tenu en haleine plusieurs milliers de spectateurs à Las Vegas en présentant sa première auto « autonome », la F105 Luxury, une prototype futuriste, un concept auto entre supercalculateur et véhicule de luxe
« Le vrai luxe, demain sera de passer des moments de qualité dans des espaces privatifs.La voiture doit être un endroit entre le travail et la maison, comme dans un carrosse du XIXe siècle où l’on pouvait lire ou jouer », explique le patron de la frime allemande. Dans une vidéo de 35 minutes postée sur You tube et rassemblant les différentes annonces d’objets connectés la firme allemande présente différentes situations d’utilisation des véhicules autonomes.
La F 015 Luxury est le dernier « concept car » du constructeur automobile allemand mais on est pas prêt de le croiser dans la rue avant 2020. Ce véhicule futuriste rassemble ses passagers en une seule cabine, les sièges se faisant face si on le désire. Les fenêtres sont en fait des écrans qui montrent tout ce que l’on veut, le contenu de ses dossiers, son courrier ou simplement des films pour se distraire. Chaque passager peut conduire la F 015 à partir de n’importe quel siège grâce à une unité de commande automatisée basée sur le suivi des yeux (eye-tracking), sans jamais avoir à toucher une seule manette.
A l’extérieur, un jeu de lumières LED affiche l’humeur » du véhicule. Il permet de prévenir les piétons que l’on ne va pas les écraser même si on leur tourne le dos. Cette voiture électrique d’avant garde qui rappelons le est un « concept car » repose sur une pile à combustible.
A ce propos dans la même matinée du 5 janvier, Toyota a annoncé qu’il ouvrait tous ses brevets sur les piles à combustible d’hydrogène. Le japonais suit en quelque sorte les efforts de la firme Californienne Tesla qui cherche à réduire les prix des batteries Ion lithium en proposant de travailler sur ses brevets et ses interfaces. Cet appel à l’aide s’inspire des projets open source du monde informatique. Ce sont 5680 brevets qui couvrent l’étendue des piles à combustible à base d’hydrogène. Ils seront disponibles et gratuits pour 15 ans,.Tout cela devrait favoriser le développement de technologies complémentaires et faire baisser les coûts d’exploitations. Seuls, les soixante-dix des brevets concernant des stations de ravitaillement en hydrogène seront totalement disponibles et libres de droits, indéfiniment.
Une technologique de batterie trop chère et encore trop compliquée
Seules actuellement les Toyota Mirai et la Honda FCX Clarity lancée en 2008 exploitent cette technologie. Renault et Peugeot, s’y étaient beaucoup investis dans les années 80 et 90 sans y trouver leurs comptes. Non seulement l’hydrogène liquide nécessite un refroidissement à moins 250 degrés Celsius mais il est bien plus économique d’utiliser l’électricité d’une vraie batterie que de produire de l’hydrogène à partir d’un procédé électrique pour ensuite générer à nouveau du courant. Mais ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera pas forcément dans dix ans, en particulier si la fabrication d’hydrogène liquide devient aussi simple que le GPL et que les réseaux de distribution d’hydrogène se multiplient. En informatique «pure », Toshiba avait fait la promotion de petites batteries pour des PC portables de 15 pouces mais les prix de revient des grosse batteries avaient poussé la firme à mettre ses projets «en veilleuse».
A coté des ces annonces futuristes, la réalité du moment paraît du coup un peu décevante
La firme Here a annoncé qu’elle a conclu un partenariat avec BMW pour créer une nouvelle « expérience de conduite», surnommée «Intelligent Drive, » (image ci dessous) qui utilise les services de navigation et de cartographie de Nokia. Les entreprises pourront intégrer de nouveaux services de manière optimiser la trajectoire des véhicules connectés. C’est une évolution des programmes de gestion des taxis ou de véhicules de livraison pour rentabiliser les différentes étapes d’un voyage et cela même en cours de route. Here a également annoncé un ensemble d’applications d’aide à la conduite pour les smartphones Android et iOS (Apple)
Les programmes de Here proposent des solutions pour retrouver facilement son stationnement et du carburant. En route, des alertes de sécurité pour les zones dangereuses, les limitations de vitesse et les encombrements simplifient la conduite. D’autres fonctions telles que la navigation « piétonne », la recherche d’adresse très précise et la réalité augmentée devraient aider les conducteurs à rejoindre leur destination finale après avoir garé leur voiture. Deux notions pas toujours convergentes qui permettront d’optimiser les déplacements
VW va présenter sa deuxième génération « de la plate-forme « d’info-divertissement » modulaire » (MIB II) aux États-Unis. Son nouveau système d’information et de distraction Mirror Link sera également disponible pour la première fois sur de nombreux smartphones (y compris Samsung, HTC, LG et Sony) Lorsque Mirror Link sera disponible, il fonctionnera avec les plateformes CarPlay d’Apple et Android Auto de Google. Simultanément, VW lancera également ces services sur le marché européen.
Valeo, seul grand équipementier français présent au CES, montrait hier sa solution de dématérialisation des clés via une application pour montres connectées, le système Blue Link ( image ci dessous) déjà présenté au salon de l’Auto mais aussi toutes sortes de capteurs pour la détection d’obstacles. L’éclairage contextuel pour éviter d’éblouir les autres véhicules fait aussi partie des prochaines offres des grands constructeurs. Pour beaucoup d’analystes, c’est la reconnaissance des panneaux de limitations de vitesses qui serait le plus facilement accepté, le ralentissement du véhicule dans des zones devant s’effectuer en douceur.Une évolution qui au vu des tarifs de procès verbaux se financerait assez facilement. La normalisation des échanges entre voitures à partir de panneaux de signalisation « intelligents » reste à développer