« Soyons tous connectés, tous impliqués, tous responsables » : c’est l’appel qu’a lancé l’ANSSI pour 2019 par la voix de son Directeur général Guillaume Poupard dans cet univers quotidien qualifié de « farwest numérique ».

Le FIC 2019 a donc ouvert ses portes hier sous la neige dans un environnement de cybersécurité de plus en plus anxiogène et dans lequel les attaques se sont de plus en plus puissantes et fréquentes. A l’occasion de sa participation à cette 10ème édition du Forum International de la Cybersécurité, l’ANSSI fait le pari que chaque acteur poursuit un objectif commun : renforcer et garantir la stabilité, la prospérité et la confiance dans le cyberespace. Pour y parvenir, l’agence appelle l’ensemble des acteurs à identifier et à assumer leur part de responsabilité au plus tôt. C’est le prolongement et la systématisation de ce que Guillaume Poupard avait appelé l’hygiène informatique selon lequel tous les utilisateurs doivent se transformer en acteurs vigilants en étant tout aussi prudents dans l’espace numérique – qui a désormais envahi notre vie quotidienne – que dans l’espace réel.

Dans son discours introductif, ces derniers mois ont encore démontré l’ampleur de la menace, marquée par la préparation des conflits cyber du futur, rappelait Guillaume Poupard. Face à la complexité de ces enjeux, il est plus que jamais nécessaire de s’organiser collectivement pour assurer le développement d’un cyberespace stable et de confiance.

L’ANSSI appelle donc l’ensemble des acteurs de l’écosystème numérique à assumer leur part de responsabilité dans la prise en compte de la sécurité au juste niveau. « Ces dernières années nous ont montré l’importance capitale du rôle que doivent jouer les acteurs privés, publics et la société civile. C’est en travaillant collectivement que nous pourrons stabiliser le cyberespace et éviter la structuration d’un farwest numérique », défend le Directeur général de l’ANSSI.

Dans ses diverses interventions dans les médias, Guillaume Poupard a diffusé des messages plutôt préoccupants qui montrent clairement les enjeux désormais posés : « La réalité des menaces est croissance, avec des acteurs de piratage de plus en plus compétents » a-t-il confié à notre confrère l’Usine Nouvelle. Parallèlement à « la multiplication des attaques dont la grande majorité demeure invisible ». Et dans le domaine de la cybersécurité, la réalité semble pouvoir dépasser la fiction avec des attaques pouvant mettre à mal des réseaux critiques dans l’énergie ou les télécoms. Et les nouvelles technologies encore plus intrusives comme la 5G qui va démultiplier les usages dans de nombreux domaines de la vie quotidienne allant bien au-delà des smartphones, ne vont pas améliorer la situation.

Alors que le secteur public a pris conscience des enjeux depuis une dizaine d’années (ce qui a donné notamment conduit à la création de l’agence), les entreprises sont désormais beaucoup plus clairvoyantes sur la situation, considère Guillaume Poupard. Il est vrai que les conséquences peuvent être considérables comme par exemple la perte de 80 M€ essuyée par Saint-Gobain à la suite de l’attaque NotPetya

Au-delà de ses missions d’autorité nationale en matière de cybersécurité et de cyberdéfense et de régulateur de la sécurité numérique, l’ANSSI anime l’écosystème cyber. L’agence souhaite promouvoir l’ouverture, le partage de la connaissance et la culture du débat, véritables leviers pour stabiliser le cyberespace. Le partage de cette connaissance est déterminant pour contribuer au développement d’un écosystème fort et coopératif. Les moyens de l’agence qui a été créée il y a dix ans a vu ses moyens se développer de manière très significative passant de la centaine d’agents à près de 600 aujourd’hui pour un budget annuel de 100 M€.