Le PDG d’Intel Brian Krzanich avec un chiffres d’affaires de 55,9 milliards de dollars a atteint ses objectifs : redresser la firme emblématique de l’électronique américaine.

En retard pendant des années sur les mobiles et les tablettes, plombée par un marché du PC en léger recul, Intel a cependant vu ses actions, pendant 2014, grimper de 40%. Cela tient à une meilleure croissance que prévue du marché des PC et aux puces destinées aux serveurs des datacenters, en pleine croissance.

Pour les amateurs de « paris » boursiers, la valeur maximale de l’action s’est située à 40 $ (elle est plutôt à 36 dollars en ce moment), cela représente environ 16,8 fois les bénéfices à terme. Des chiffres assez surévalués qui confirment une tendance inquiétante, une spéculation que l’on n’avait pas vue depuis la bulle internet de 2000.

 

Nouvelles technos et mobiles : l’obsession

Dans son dernier communiqué, à l’occasion de ses résultats annuels, la firme précisait vouloir « améliorer sa rentabilité dans le mobile, et rester concentrée sur la prochaine vague de l’informatique », en 2015.

La firme de Brian Krzanich, à l’occasion du CES, durant la première semaine de janvier, a introduit de nouvelles puces dont la puce « Curie » en honneur à Pierre et Marie Curie, pour des technologies portables dans les vêtements dites «wearables » de la taille d’un simple bouton de veste. Elle a aussi promu l’intégration de sa technologie « Realsense » qui permet de reconnaître la voix et les formes. intelcurie

 

La fin d’un monopole

Mais pour certains observateurs, 2015 sera surtout la fin d’un monopole de prés de trois années sur la technologie Finfet. Celle-ci est associée à la technologie 3D qui permet une très grande intégration pour la fabrication des composants. Auparavant, les transistors, la base de microprocesseurs, étaient fabriqués selon un mode plan (2D). Le transistor 3D Tri-Gate d’Intel, introduit en grande quantité à la fin 2011 avec l’Atom, avait marqué un changement radical dans la structure fondamentale des puces informatiques et a procuré à la firme un avantage certain.

 

Les chinois en embuscade

Son concurrent chinois TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Co Ltd) devrait en effet faire tourner à fond sa propre technologie de FINFET, enfin opérationnelle au début de cette année, en 2015. « TSMC va faire des progrès considérables grâce à sa technologie de FINFET de 16 nm et être capable de produire en grande quantité », précisaient les spécialistes de différentes banques, interrogés par la chaine économique Bloomberg.intechip

 

Les chiffres communiqués

Selon les chiffres d’Intel, son chiffre d’affaires 2014 a progressé de 6%, tandis que le bénéfice d’exploitation a augmenté de 29% pour atteindre 15,3 milliards de dollars, un record. Le bénéfice net a atteint $ 11,7 milliards. Intel a fourni à ses actionnaires des dividendes de 4,4 milliards de dollars, et utilisé $ 10,8 milliards pour racheter 332.millions d’actions. Ce type de rachats est une tendance de fond initiée par Apple mais qui s’amplifie depuis plusieurs années et montre une forme de protectionnisme inquiétant. Les revenus du quatrième trimestre étaient de 14,7 milliards de dollars et le bénéfice d’exploitation a atteint 4,5 milliards de dollars, avec un bénéfice net de 3,7 milliards de dollars.

Brian Krzanich précisait : « Nous avons atteint ou dépassé plusieurs objectifs importants: revigoré l’activité PC, augmenté l’activité des offres pour datacenters, établi une présence solide sur le marché des tablettes, et conduit la croissance et l’innovation dans de nouveaux domaines ». La division Datacenter a enregistré des revenus de 14,4 milliards de dollars, en hausse de 18% d’une année sur l’autre tandis que la division client PCPCG nouvellement formée, avec les restes de la division mobile pour masquer un peu le malaise, a enregistré des revenus de 34,7 milliards de dollars, en hausse de 4% pour cent à partir de 2013.

 

Là où cela coince

Le chiffre d’affaires de la partie mobile et des communications, qui a donc fusionné avec la structure PCG l’année dernière, a chuté de 85% à 202 millions de dollars. Plutôt que de montrer deux divisions essentielles en baisse, Intel a siphonné l’une et stabilisée l’autre. Mais sur le fond, il est évident que tablettes et mobiles sont en train de remplacer les PCs – donc cette modification s’explique facilement.

 

 Cap sur les mobiles

Mais, Intel va se concentrer sur les baisses de coûts pour les produits mobiles destinés aux entreprises comme les mobiles et les tablettes avec des investissements selon Brian Krzanich de plus 800 millions de dollars. On attend l’introduction de ses puces bon marché de smartphones – Sofia 3G et LTE Sofia pour « réduire progressivement la facture du coût des matières premières qui ont affecté les marges dans le secteur des puces mobiles. »

 

De son coté la division dédiée à l’Internet des Objets a enregistré sur le seul dernier trimestre des revenus de 2,1 milliards de dollars en 2014, en hausse de 19% par rapport à 2013. La firme a multiplié les offres pour l’éducation avec se minis cartes et ses tablettes ( photo).Intel_Education_Tablet_With_Temperature_Probe_And_Stylus

Enfin les investissements en R & D atteindront environ 20 milliards de dollars en 2015.