Le nouvel iPhone qui sera lancé le mercredi 9 Septembre à 19 heures, heure de Paris au Bill Graham Civic Auditorium de San Francisco,  répondra aux critiques les plus vives comme la faible durée de la batterie, les faiblesses de son appareil photo et le manque de rigidité de l’ensemble. Si les améliorations physiques sont assez prévisibles, la polémique que va engendrer la nouvelle version de son système d’exploitation et des extensions de son navigateur devrait  nourrir les discussions sur la place de la  publicité dans l’utilisation d’internet.

Les informations dont nous disposons actuellement sont la compilation des résumés de la récente conférence développeurs (la wwc15), des interviews du patron d’Apple, Tim Cook et des déclarations  de l’analyste taiwanais Ming-Chi Kuo, ex-journaliste du Digitimes. La précision de ses descriptions passées sur des modèles précédents d’Apple laisse à penser qu’il possède ses entrées dans les différentes usines chinoises où sont assemblées les iPhone. Avec des commandes d’Apple de plus de 85 millions d’appareils sur différents sites pour cette nouvelle génération, celles ci nécessitent un grand nombre d’intervenants et même si les contrats de confidentialité sont très contraignants, les informations qui filtraient au goutte-à-goutte sont devenues nombreuses. De plus, pour les tarifs, à la fin de ce chaud mois d’août, les opérateurs télécoms internationaux ont imprimé leurs brochures marketing et beaucoup de flyers sur les différents modèles et depuis l’info au compte-goutte s’est transformée en de bonnes fuites assez rafraichissantes.

D’un coup d’œil,  on retiendra que l’iPhone 6S, un 4G,  ressemblera comme un frère à ses prédécesseurs avec trois couleurs différentes: gris aluminium brillant, or et or rosé. Il existerait en deux versions les  6S et et 6S Plus, les deux modèles se différenciant principalement par la taille de l’écran. Le tout se déclinant  en trois versions mémoires de 16, 64 et 128 mo avec des prix croissants de 799, 899 et 999 euros, le modèle S étant 100 euros étant  moins cher, du moins en Hollande où l’un des trois principaux opérateurs a laissé filé ses tarifs.

Du hard « classique »

D’une part la durée de la batterie serait améliorée d’environ d’une heure grâce à un nouveau processeur A9, moins gourmand en électricité. Il est  accompagné de  2 Go de RAM piloté par un  nouvel OS, l’iOS/9 qui sera le cœur des nouveautés. Celui-ci  intégrera nativement les fonctions Force Touch que l’on trouve déjà sur les plus récents Macbook et sur les montres maison. En appuyant plus ou moins longtemps sur l’écran, sur la zone désirée, on accède à des fonctions ou des options différentes. C’est aussi du bout des doigts qu’il continuera à s’ouvrir grâce à la reconnaissance des empreintes digitales . La rigidité de la coque serait supérieure pour répondre aux critiques sur sa faible résistance aux chocs et du coup, il serait légèrement plus large et plus long que le 5 s

L’Iphone, un vrai appareil photo

L’autre élément sera la nouvelle capacité à prendre des photos dans de mauvaises conditions. Cet ancien handicap avait créé une polémique chez les photographes qui se gaussaient des campagnes de publicité mettant en scène les capacités de l’IPhone en tant qu’appareil photo. L’iPhone 6 s devrait donc, pour lutter contre ces zones d’ombre, être doté d ‘une toute nouvelle caméra frontale d’une résolution de 12 Mégapixels qui sera enfin accompagnée d’un flash. Selon les rumeurs, elle serait capable de filmer en 1080 p et bénéficierait d’une mémoire particulière pour capter des enregistrements en slow motion, soit jusqu’à 240 images par seconde, un bon moyen de noyer sa mémoire de stockage. Certaines rumeurs parlent aussi de l’adoption, pour une résolution record 4k, d’un nouveau Codec open source,  le VP10 , loin du H264 actuellement utilisé par Apple. Certains fournisseurs d’Apple proposent d’ailleurs déjà sur leur  chip vidéo déjà le VP9 à d’autres fournisseurs de mobile Android. La firme de Cupertino pourrait se mettre à utiliser la compression H265, mais pas mal de problèmes de normalisations ralentiraient encore son utilisation à grande échelle.

Le slow motion sera déjà une révolution pour un simple mobile. Un micro audio ultra performant avec des fonctions de réductions des bruits sera l’un des principaux arguments du téléphone pour une utilisation quotidienne.

Du point de vue communication, l’Iphone6 disposera du NFC, de Bluetooth 4.1 GPS, du Wi-Fi 802.11ac et de la LTE-A /4 G + (CAT.6/300Mbps).

Tout reposera sur IOS et la bataille avec Google

Mais tout cela n’est que du matériel, la véritable évolution réside dans le logiciel car tout l’argumentaire de la firme de Cupertino sera, à notre avis, autour de la possibilité de bloquer la collecte d’informations Elle sera perçue comme une attaque directe de Google et de son offre Android.

Tim Cook ne s’en cache pas et  il est définitivement contre la collecte d’information sur les personnes , presque à leur insu et il est en passe d’en faire un enjeu comparable à celle de la défense du  droit des gays dans les entreprises américaines, une campagne qui a fait de lui un acteur médiatique de premier plan.

L’occasion de s’affronter sur de vrais enjeux de sociétés et des conceptions différentes

Depuis qu’il a promis de verser toute sa fortune à des oeuvres caritatives, il a atteint une grande considération  aux USA, mais  une croisade médiatique contre le « vrai big brother  » de 2015,  pourrait lui offrir la consécration, une manière de ne plus être enfin  chez Apple, celui qui n’a rien inventé.

L’exploitation des infos que nous diffusons au travers de notre navigation ne l’intéresse pas, cela le révolte même qu’on puisse en faire le commerce, visant ainsi indirectement Google et Facebook.  Il l’a déjà déclaré dans une interview accordée à la télévision américaine PBS dans le talk-show de Charlie Rose, il y a plus d’un an: “Notre modèle est fondé sur la vente de terminaux. Notre modèle n’est pas fondé sur le fait de collecter des informations sur vous. Vous n’êtes pas notre produit”. Pour lutter contre cela, Apple va aussi proposer un bloqueur de publicité, une extension de safari, et surtout une manière de faire des économies lorsqu’on a un forfait data à volume limité. Le navigateur d’Apple disposait de 54,8 % de parts de marché sur mobile et tablette en juillet 2015. Pour ne pas être en première ligne et laisser le choix à ses clients, Apple devrait en autoriser le fonctionnement dans son navigateur mobile après téléchargement.

.Capture d’écran 2015-09-01 à 12.23.56Extensions Safari pour iOS.

Le blocage de contenu donne à vos extensions une manière rapide et efficace pour bloquer les cookies, les images, les ressources, les pop-up, et d’autres contenus. Pour éliminer la publicité, les cookies et du suivi publicitaire, les utilisateurs devront toutefois télécharger et installer le bloqueur qui est accompagné d’autres nouveautés comme un meilleur choix des formats d’affichage ( voir capture ci dessous).

Les annonceurs pourront toujours s’en sortir en proposant des applications qui  seront transparentes pour le bloqueur . Ce sera du coup un boost non négligeable pour sa filiale qui propose des publicités in-app et collecte 30% des revenus générés par les applications.Capture d’écran 2015-09-01 à 12.25.10

le marché publicitaire en rogne

Selon une étude menée par Adobe en juin 2015, les différents logiciels de blocage de publicité comptabilisaient déjà 198 millions d’utilisateurs actifs mensuels contre 121 millions en janvier 2014. La mise à disposition de cet outil devrait permettre à Apple de bâtir une campagne de promotion autour du fait que seul parmi les fabricants de mobiles, Apple propose la liberté de ne pas être envahi par les publicités venant des sites web… mais pas celles des apps.