L’iWatch mettra-t-elle un terme à la trilogie gagnante iPod/iPhone/iPad qui a conduit au retour spectaculaire d’Apple au-devant de la scène ? Apple est aujourd’hui la première capitalisation boursière du monde (740 milliards de dollars) et l’action de la firme à la pomme vient de faire son entrée dans le Dow Jones pour y remplacer AT&T, un des plus anciens sociétaires de l’indice boursier. Le succès est donc total : chiffre d’affaires record, bénéfices record, image d’excellence et d’innovation…
Dans les shows qui sont désormais la norme des grandes annonces et à l’occasion desquelles les patrons des entreprises high tech se mettent avantageusement et minutieusement en scène, Tim Cook a donc présenté au monde son nouveau bijou. Bijou, le terme n’est pas vraiment galvaudé quand on remarque qu’Apple a sorti un modèle dans une version dorée à 18 carats à 17 000 dollars. L’iWatch est-il un gadget, une innovation ou un produit de bijouterie ? Peut-être les trois à la fois. On se souvient de la formule de Steve Jobs pour définir l’iPhone : iPhone = iPod + téléphone portable + navigateur internet (On remarquera au passage que les apps ont largement pris le dessus sur la dernière fonction de navigation sur la Toile).
En s’inspirant de la définition que Steve Jobs avait utilisée pour définir l’iPhone, on pourrait présenter l’iWatch comme un iPhone qui s’attache au poignet. Ce qui n’en fait pas l’innovation la plus fracassante même si cette caractéristique de ceinturer le poignet lui permet d’ajouter des fonctions de prises de mesure de soi (quantified self). Sachant que par ailleurs, les fonctions de téléphonie mobile ne peuvent être activées que grâce à la présence proche d’un iPhone. Donc sans iPhone, l’iWatch voit son utilité largement réduite. Il est probable que, miniaturisation aidant, des iWatch dotée des capacités de communications seront proposées dans les années à venir.
Il en coutera 349 dollars pour le modèle d’entrée de gamme tandis que la version standard sera commercialisée à 549 dollars. On le voit bien, vu son prix, l’iWatch n’est pas une iSwatch connectée. Avec les montres à quartz, on avait un peu perdu l’habitude d’utiliser le remontoir car il n’y avait plus besoin de les remonter. Avec l’iWatch, il va falloir s’habituer à s’en servir à nouveau. Ce bouton est un élément de l’interface utilisateur : il permet de retourner à la page d’accueil, de scroller et zoomer.
Dans l’état actuel, l’iWatch ne sera pas le produit du siècle. Et elle ne contribuera pas au chiffre d’affaires d’Apple dans les mêmes proportions que l’iPhone ou l’iPad. L’iWatch devrait rester un produit de niche. Les aficionados d’Apple l’achèteront car ils achètent tout ce que la firme sort de ses cartons. Les autres, surtout ceux qui ne sont pas encore équipés d’un iPhone, réfléchiront à deux fois.