Le CNRS, via le GENCI, vient de procéder à l’acquisition d’un supercalculateur HPE crédité d’une puissance de 14 PFlops et spécialisé à la fois dans le calcul et d’intelligence artificielle.
Ce supercalculateur est un système convergé spécialisé à la fois en HPC-IA disposera d’une puissance de calcul de 14 petaflops/s et regroupera plus de 1044 GPU et 70 000 coeurs de calcul. Cette puissance le placerait à la 12e place du dernier classement du TOP500 (Supercalculateurs : La Chine se rapproche des Etats-Unis) qui liste les 500 supercalculateurs les plus puissants de la planète. Ce dernier classement date de novembre dernier et est réactualisé deux fois par an tant elle évolue rapidement.
L’acquisition de ce nouveau supercalculateur s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de recherche en intelligence artificielle, présentée par le gouvernement fin novembre 2018.
Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation,
a présidé la cérémonie de signature du marché d’acquisition
de l’un des supercalculateurs les plus puissants d’Europe, en présence de Philippe Lavocat, P.D.G. de GENCI,
Gilles Thiebault, P.D.G. de H.P.E. France et Antoine Petit, P.D.G. du C.N.R.S.
Ci-dessous les supercalculateurs du TOP500 en France
Une nouvelle procédure a également été définie par GENCI pour faciliter l’accès au calcul pour l’ensemble de la communauté de recherche en intelligence artificielle : elle sera mise en place en 2019 et devra permettre de disposer de ressources de calcul à la volée.
Plus généralement, cette acquisition est un élément important de la stratégie nationale d’infrastructures de calcul intensif. Elle doublera les moyens de calcul disponibles pour la simulation numérique qui, au-delà de l’intelligence artificielle, présente une importance majeure pour la plupart des champs scientifiques et pour des domaines aussi divers que l’aéronautique, l’automobile, l’énergie, la simulation du climat et la prévision météorologique, les matériaux, la biologie et la santé, la sécurité et la défense…
La stratégie nationale d’infrastructures de calcul intensif est articulée avec la stratégie européenne. Dans ce cadre la France prévoit de se porter candidate à l’horizon 2022 à l’hébergement d’une des machines européennes de calcul dite exascale (1 milliard de milliard d’opérations par seconde) cofinancée par la Commission européenne dans le cadre de l’entreprise commune Euro-H.P.C. qui regroupe la commission européenne et 25 pays. Il s’agira d’un investissement de plus de 320 millions d’euros dont la moitié contribuera à l’intelligence artificielle.
Cette acquisition permet à la France et plus généralement à l’Europe de rattraper un peu ce qu’il faut bien baptiser un retard par rapport aux deux superpuissances que sont les Etats-Unis et la Chine qui représentent respectivement 37,7 % et 31 % de la puissance de calcul cumulée du TOP500. A titre comparaison, la France représente 3,1 % de cette puissance de calcul. Au niveau européen, les puissances de supercalculateurs de 5 pays européens (France, Royaume-Uni, Allemagne, Irlande, Italie) se situe à 13,9 %, loin derrière les deux grands leaders.
Le GENCI en bref
Créé en 2007 par les pouvoirs publics, GENCI a pour objectif de démocratiser l’usage de la simulation numérique et du calcul intensif pour soutenir la compétitivité française, dans tous les domaines de la science et de l’industrie.
GENCI est une société civile détenue à 49 % par l’Etat représenté par le ministère en charge de l’Enseignement supérieur et la Recherche, 20 % par le CEA, 20 % par le CNRS, 10 % par les Universités représentées par la Conférence des Présidents d’Université et 1 % par Inria. GENCI poursuit trois missions :
– porter la stratégie nationale d’équipement en moyens de calcul intensif au bénéfice de la recherche scientifique française en lien avec les trois centres nationaux de calcul ;
– soutenir la réalisation d’un écosystème intégré du calcul intensif à l’échelle européenne ;
– promouvoir la simulation numérique et le calcul intensif auprès de la recherche académique et des industriels.