Le secteur public se trouve plus que jamais confronté à la nécessité de rationaliser les coûts de ses infrastructures informatiques. En parallèle, ce secteur est marqué par des changements économiques, par l’évolution des réglementations en matière de sécurité, d’administration et d’environnement et par la demande croissante des citoyens d’accéder aux services administratifs en ligne. Ces contraintes impliquent de pouvoir s’appuyer sur des infrastructures informatiques agiles, conformes aux réglementations qui ne cessent de se complexifier, et dotées d’une connectivité et d’une disponibilité étendues pour assurer un accès aux services rapide et constant.
De même, le développement du numérique impose de revoir les modes de communication aussi bien avec les publics externes qu’internes des organisations publiques. Fortement impliqués sur de multiples projets de transformation numérique, les décideurs du secteur public ont plus que jamais conscience de la nécessité de faire évoluer leurs systèmes d’information. Les appels d’offres publics, qui étaient encore assez rares hier, se multiplient actuellement. Ils témoignent de la volonté des décideurs de se tourner vers des tiers experts de l’hébergement mutualisé afin de leur confier leurs infrastructures informatiques, leur permettant ainsi de se concentrer sur leur cœur de métier tout en réduisant les coûts.
Cette démarche de mutualisation est d’ailleurs au cœur de la stratégie pensée par Jacques Marzin, le directeur de la DISIC (Direction interministérielle des systèmes d’information et de communication) afin de réaliser les 20 à 40 % d’économies en 3 à 5 ans fixés par le gouvernement.
Outre l’obsolescence à laquelle les data centers gérés en interne peuvent être exposés et leur besoin accru en puissance électrique, l’investissement pour la mise en place d’une salle informatique en interne est estimé entre 20 et 30 000 € par mètre carré. En comparaison, l’installation du matériel informatique dans un data center mutualisé permettrait de réaliser 30 à 40 % d’économies sur 10 ans, et ce sans investissement au départ ! Une opportunité à saisir, d’autant plus que les organisations gardent pleinement le contrôle de leurs infrastructures TIC tout en bénéficiant des technologies de pointe en place dans les data centers tiers.
Mais la réduction des coûts ne se calcule pas uniquement au niveau de l’installation du matériel. En s’appuyant sur des services de data centers de colocation neutres vis-à-vis des opérateurs télécom et des fournisseurs de cloud, les organisations qui font le choix de l’externalisation disposent d’un vaste éventail d’opérateurs fixes et mobiles, de fournisseurs de cloud et de services Internet et de différents réseaux de diffusion de contenu, qui mis en concurrence, fournissent les meilleures performances aux meilleurs prix.
Ce point est d’autant plus significatif que la digitalisation des services administratifs s’accélère. Au début du mois de juin 2014, le Plan Cloud Computing entrait en action confirmant ainsi l’engagement de l’Etat à adopter une politique résolument tournée vers le cloud. L’ensemble des institutions, qu’il s’agisse des mairies, des conseils généraux ou de toute autre administration, doit alors se rapprocher des cœurs de réseaux télécom et des Hubs Cloud au sein desquels ils pourront accéder à un grand nombre de partenaires de connectivité et de Cloud.
Cela permettra d’accompagner l’évolution des systèmes d’information du secteur public dans leur migration, et ce de façon optimale. Les opérateurs de data centers mutualisés seront d’autant plus sollicités dans les années qui viennent qu’ils agissent déjà en tant que facilitateurs de services cloud. Ils proposent en effet la connectivité et la haute densité électrique nécessaires pour atteindre le « nuage », contribuant à faire du numérique un formidable outil de compétitivité pour la France.
Toutefois, si l’ensemble des procédures vers la dématérialisation ont été entamées il y a déjà plus de 10 ans, le chemin est encore long pour faire du Cloud et des data centers un levier de compétitivité solide et inhérent à l’économie française. Les appels à projets du gouvernement permettront en tout état de cause d’entamer un dialogue avec les professionnels des data centers et de fédérer l’ensemble des acteurs pour forger une vraie culture numérique publique. En décembre 2012, lors du 1er comité interministériel pour la modernisation de l’action publique, la DISIC annonçait l’élaboration d’un « schéma directeur des infrastructures d’hébergement, lancé afin de définir une cible partagée à 10 ans ». Rendez-vous est donc pris en 2022 afin de dresser un bilan sur la présence et le rôle des data centers dans le futur du secteur public.