Cybersécurité, cloud, data analytics et intelligence artificielle, blockchain, mobilité et infrastructures 5G, plateformes digitales, telles sont les grandes tendances qui marquent le quotidien des DSI.
C’est que présente le Cigref dans un document de synthèse intitulé Tendances du marché de l’IT en 2018 censé représenter les évolutions que vivent actuellement les DSI des grandes entreprises et des administrations publiques. Les tendances sont organisées en deux grands chapitres, celles « qui s’affirment » et « celles émergentes ». Au rang des premières, la première tendance n’est pas une technologie mais aux ressources humaines nécessaires à sa mise en œuvre : « La digitalisation des entreprises véhicule donc un triple enjeu autour des compétences : l’inclusion du numérique dans les métiers, l’évolution des compétences, et l’attractivité pour la féminisation du numérique ». Cette carence de spécialistes se fait particulièrement jour dans certains domaines comme « la data science, de l’intégration de systèmes, de l’architecture ou encore des méthodes Agile et du DevOps ».
Cette pénurie, estimée pour la France à 80 000 emplois à horizon 2020 selon un rapport du cabinet Empirica réalisé en 2017 reprise par le rapport du COE sur l’automatisation, la numérisation et l’emploi retarde les projets et accroit la « guerre des talents » entre les startups, les entreprises traditionnelles, les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et les ESN (Entreprises de Services Numériques). Cette estimation concerne à la fois les domaines du numérique mais aussi de l’électronique. Sachant que l’interaction entre les deux est de plus en plus importante.
Les auteurs du rapport du Cigref rappelle que la transformation numérique n’est pas seulement une affaire de technologies mais aussi de gestion du changement, « la capacité des femmes et des hommes à en faire le meilleur usage qui permet d’en tirer toute la valeur pour l’entreprise ». Parmi ce que l’on appelle les soft skills, le rapport cite « l’ouverture d’esprit, la capacité des collaborateurs et des managers à innover, à penser en dehors du cadre de référence, à réinventer les relations de travail, grâce notamment à la digital workplace ».
Toujours en matière d’organisation, Bertrand Duverneuil, président du Cigref, rappelait à l’organisation de l’assemblée générale qu’il vient de tenir, les entreprises assistent à la naissance d’une fonction nouvelle : « Directeur des systèmes d’information et du numérique ou de Directeur de la transformation et du numérique ». Cette double appellation montre que les entreprises ont le choix d’intégrer la transformation numérique dans les attributions du DSI ou plutôt de les conférer à un nouveau poste qui peut être rattaché au DSI mais aussi à une autre direction de l’entreprise, notamment la direction générale. La première option a sans doute l’avantage d’arrimer la transformation numérique au système d’information et aux contraintes qu’il impose, la seconde donne la possibilité de relever des défis de manière plus audacieuse.
Parmi les technologies émergentes, on trouvera sans surprise, le cloud sous toutes ses formes (SaaS, services IaaS publics et privés, Backup As a Service, Serverless), l’intelligence artificielle, la cybersécurité. Le cloud soulève plusieurs défis majeurs pour les DSI souligne le rapport : définir une stratégie claire avec les services business, développer les expertises cloud, garantir la sécurité, l’indépendance et la réversibilité, maîtriser les coûts, optimiser la gestion du parc applicatif et logiciel, et continuer à gérer les interactions avec l’indispensable legacy.
Côté technologies émergentes, on trouvera la 5G qui va « permettre l’avènement d’un monde ultra connecté et des usages encore à imaginer dans la « ville intelligente » de demain, la blockchain, et le green by IT (Du Green IT au green by IT : exemples d’application dans les grandes entreprises) qui a désormais pris le relais du green IT et « qui consiste à prendre en compte les enjeux de développement durable dès la conception du projet de transformation digitale ».
Le Cigref se veut optimiste sur la capacité des DSI à relever les défis qui se posent à elles « Historiquement, l’essor des TIC a toujours été associé à la transformation voire à la destruction d’emplois, mais aussi et surtout à la création de valeur. Il en va de même pour l’intelligence artificielle qui véhicule, comme aux prémices de l’automatisation, une nouvelle opportunité d’aller plus loin via des algorithmes plus élaborés et le traitement massif de données. De nouvelles activités, à plus forte valeur ajoutée, naitront de l’industrialisation de l’IA » considère le rapport en guise de conclusion.