Suite au relèvement de l’offre de 10 cents par action faite par Michael Dell, l’assemblée générale a été reportée au 2 août pour décider de l’avenir du groupe.

Ce sera peut-être la saga de l’industrie informatique de l’été. L’objectif reste le même. Michael Dell souhaitait racheter son entreprise pour la sortir des griffes de Wall Street. L’idée est de pouvoir opérer tranquillement sa conversion vers les services informatiques sans trop se soucier des évolutions parfois erratiques de la bourse pouvant  les mettre à la portée d’un acheteur non sollicité, en clair d’une OPA hostile.

Cette conversion vers les services a été engagé à partir de 2008, et accélérée avec le rachat de Perot Systems en septembre 2009 pour un montant de 3,9 milliards. Malheureusement, la transformation est beaucoup longue que prévue et l’image de Dell fournisseur de PC lui colle toujours à la peau. Ce qui est encore plus problématique aujourd’hui dans un monde où les PC sont en déclin. Au  deuxième trimestre 2013, les chiffres d’IDC indiquaient une baisse de 11 % des ventes de PC dans le monde.

Pour cette opération de rachat, Michael Dell s’était associé avec le fonds d’investissement Silver Lake pour arriver à un financement de 24,4 milliards de dollars. Mais, certains investisseurs patentés ont  considéré que l’offre n’était pas assez rondelette. Notamment Carl Icahn, qui n’en est pas à sa première action dans ce domaine, est intervenu en recherchant à réunir des fonds pour faire une offre plus intéressante. Pour l’heure, Carl Icahn a proposé de racheter  72 % des actions de Dell au prix de 14 dollars par action.

Et c’est pour cela qu’il y a quelques semaines, le comité spécial des administrateurs de Dell chargé de réglé cette affaire avait invité Michael Dell à relever son offre, notamment en raison du fait que le financement de Carl Icahn prenait de la substance. Michel Dell a donc consenti à augmenter son offre de 10 cents, soit un montant global de 150 M$ en précisant d’ailleurs que c’était là une « proposition définitive ». Mais c’est là clairement une mesure dilatoire dont le principal objectif est de gagner du temps.

Du coup, l’assemblée générale prévue pour ce mercredi 24 juillet va être reportée au 2 août. D’ici là, les deux camps ont le temps de fourbir leurs armes, de faire le compte de leurs forces et éventuellement de modifier les règles du jeu pour les tourner à leur avantage. Carl Icahn n’est pas du genre à abandonner sa proie, il a même indiqué qu’il avait déjà en tête un remplaçant pour Michael Dell. Mais il lui faut d’abord gagner la première manche, celle du retrait de la bourse, et ensuite faire tomber le conseil d’administration.

Une chose est sûre, cette affaire ne devrait pas trop traîner car n’est pas bonne pour Dell. Elle détourne clairement l’attention de ses responsables de l’entreprise sur les  vraies questions, celles qui concernent l’innovation, le développement de nouveaux produits et  la fourniture de services performants et répondant aux attentes des DSI.