Les salariés de Bouygues Telecom sont sur le grill. A l’occasion d’un comité d’entreprise extraordinaire qui se tiendra mercredi, la direction de l’opérateur devrait en effet présenter un nouveau plan stratégique qui pourrait se solder par une réduction d’effectifs.

Selon les syndicats, entre 1 500 et 2 000 personnes, sur les 9 000 que compte aujourd’hui l’entreprise, pourraient être concernées. Les services administratifs, l’informatique et le marketing seraient les plus touchés.

But de la manœuvre : économiser 300 millions d’euros pour accompagner la baisse des revenus résultant de l’offensive de Free sur le marché.

L’opérateur pourrait aussi annoncer une simplification de l’offre pour ne retenir qu’une dizaine de forfaits, ce qui permettrait d’économiser notamment des frais de gestion. Il pourrait également pousser son avantage dans le fixe, où il a déjà cassé les prix avec une offre triple play à 19,99 euros.

Même si elle ne sera vraisemblablement pas abordée, l’option d’une cession sera dans tous les esprits. D’autant que deux candidats se sont manifestés : Orange, disposé a mettre 6 milliards d’euros sur la table, et illiad, la maison-mère de Free.

Cette dernière serait prête à débourser entre 4 et 5 milliards d’euros pour racheter l’opérateur. Trop peu estime Martin Bouygues qui voudrait en obtenir entre 7 et 8 milliards d’euros si l’on en croit Bloomberg.

Xavier Niel ne souhaite pas quant à lui offrir plus, comptant sur les nombreux obstacles qui ne manqueront pas de se dresser devant Orange, pour rafler la mise ou du mois profiter de ce que l’opérateur historique serait obligé d’abandonner en cours de route.

Pour obtenir l’aval des autorités de la concurrence, Orange pourrait en effet être contraint de laisser partir une partie du réseau 4G et des fréquences de Bouygues, voire une partie du portefeuille client, chez un autre opérateur. Pour le plus grand avantage de Free.

Lors de sa tentative de prise de contrôle de SFR, Bouygues Telecom avait d’ailleurs envisagé en toute sérénité de céder ses infrastructures mobiles au quatrième opérateur contre le versement de 1,8 milliard d’euros, et cela bien que ce dernier soit à l’origine des maux dont souffre la filiale du groupe de BTP.

En attendant, chez Bouygues Telecom on affirme vouloir continuer la route seul. Un moyen de faire monter les enchères ?

Quoi qu’il en soit, une chose est sûre, après une cure d’amaigrissement de ses effectifs, la mariée paraîtra encore plus présentable à ses soupirants.

Qui avait dit que l’arrivée de Free sur le marché n’aurait pas d’impact sur l’emploi ?

 

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