Si la deuxième journée des TechDays avait été placée sous le signe de l’administration du cloud, la troisième journée et sa séance plénière consacrée à « l’intelligence ambiante » a fait la part belle au machine learning, un sujet cher à l’animateur du jour, Bernard Ourghanlian.ourgh

A cette occasion, le directeur technique de Microsoft France à montré les différentes expériences menées autour des analyses statistiques effectuées avec l’aide des outils Microsoft proposés dans le Cloud. Avec en particulier Azure Machine Learning, un service cloud intégralement géré par Microsoft et qui permet de réaliser des analyses prédictives.

Altran, par la voix de Pascal Brier et de Julien Clausse, montrait ses expériences menées sur des simulations autour de l’usage de l’automobile. Un des objectifs est de collecter à partir des objets intelligents fournis par l’auto, des informations aptes à éclairer la logique des usages et de nourrir le marketing d’informations spécifiques. Vis à vis des clients qui pourraient aussi exploiter eux-mêmes certains services comme la programmation de la maintenance, les informations partagées dans le Cloud permettent de mieux comprendre ses habitudes.

Les Startup et les data scentists

Plus classiques, trois sociétés, Alkemics, Quantmetry et Lokad sont venues montrer leur savoir-faire dans différents secteurs. Antoine Durieux d’Alkemics expliquait les difficultés de corrélations qui existaient entre la logistique des grandes surfaces basées sur des systèmes de code barre et l’analyse des ventes. L’analyse des tickets de caisse fait toujours partie des ressources exploitables pour dresser des tendances.

Jeremy Harroch de Quantmetry expliquait que le scepticisme autour de l’analyse prédictive, qui était parfois un frein, ne faisait pas le poids face aux évidences issues des premiers résultats des études. Dès que les sociétés utilisatrices comprennent que les analyses effectuées sont une étude approfondie du cœur de leur activités, les premiers résultats font l’effet d’un accélérateur.

La start-up Lokad, crée en 2008 et déjà présente aux TechDays les années passées vend elle aussi des prévisions aux hypermarchés en particulier pour éviter les  » rayons vides ». L’objectif poursuivi étant toujours de réduire le niveau des stocks sans entraîner de rupture de fournitures de produits.

Sur la formation des « data-scientists » ou simplement des statisticiens, Antoine Durieux, ex major de polytechnique (photo), soulevait l’atout et l’importance des maths et des statistiques en France dans l’éducation.  Antoine-Durieux-e1384768864846-270x270Il montrait que le creuset hexagonal avait facilité la création de nombreuses firmes originales dont celles présentes sur la scène. Les trois responsables  montraient néanmoins que les spécialistes étaient rares et qu’ils perdaient régulièrement des employés sous la pression de la montée en puissance des outils d’analyses. Quantmetry, d’ailleurs, a lancé un forum et un week-end de recrutement sur le sujet appelé Datajob. La version 2014, le 20 novembre dernier, avait rassemblé plus de 1000 participants dont 800 étudiants.

pour suivre ces interventions




Skype translator présenté en français

Pour illustrer les progrès effectués dans la traduction automatique, Microsoft présentait son Skype translator entre l’anglais et le français. Déjà utilisé entre l’espagnol et l’anglais, à titre expérimental, début janvier, c’était la première fois qu’il apparaissait en public en France. On ne pouvait avoir qu’un œil attendri sur cette évolution qui rappelait les travaux d’Alain Colmerauer, professeur à la faculté de Marseille. Lui qui a consacré sa vie à la traduction automatique, à la programmation par contrainte, au langage Prolog et à l’intelligence artificielle, aurait mérité ne serait-ce qu’une citation. Plus de 30 ans après, on sent une nette amélioration dans l’analyse vocale mais on est encore loin de l’efficacité des traducteurs humains qui oeuvrent avec succés dans les conférences internationales. Ceci permet d’attendre avec une certaine circonspection l’assistant de Windows 10, Cortana, qui serait capable de reconnaître les commandes vocales. Les outils anglo-saxons serviront toujours de pivot aux conversions et le français dans ce domaine paraîtra toujours secondaire, lui qui se distingue par ses centaines d’irrégularités et une logique parfois difficile à intégrer.

Il est en tout cas évident que les applications de traduction en ligne pourront bénéficier de la puissance croissante du cloud, il suffira d’attendre un peu. L’analyse prédictive participe à cette lente maturation.