Dassault Systèmes, éditeur de classe mondiale, Criteo superstar et nouveau numéro 2 de ce classement, Exit Cegid racheté par des fonds étrangers, tels sont les éléments majeurs de cette 7ème édition 2017 du Top250 réalisé par Syntec Numérique en partenariat avec le cabinet EY.

Sur l’exercice 2016, l’édition du logiciel français se caractérise par un chiffre d’affaires en progression de 12 % entre 2015 et 2016 et plus de 8 500 emplois créés en France sur deux ans. Pourtant, le secteur reste toujours confronté aux mêmes défis que sont les difficultés de recrutement et l’accès au financement se désole Syntec Numérique, leviers indispensables pour poursuivre leur développement en France comme à l’international.

En constante progression depuis 2010, le chiffre d’affaires du secteur a bondi de 30 % entre 2014 et 2016, et de 12 % sur la seule année dernière. En 2016, les 358 éditeurs français qui ont répondu à l’enquête ont enregistré un chiffre d’affaires cumulé de 13,5 milliards d’euros. Tous les éditeurs participent de cette tendance, quelle que soit leur taille. Pour remettre les chiffres en perspective, Microsoft, numéro Un du logiciel mondial, a réalisé un chiffre d’affaires sur l’exercice 2017 (clos le 30 juin) de 93 milliards de dollars. Autre élément important, les trois premiers représentent 45 % du chiffre d’affaires du Top250. Il faudrait faire une étude plus approfondie de ce classement hors les trois premiers.

Le modèle Software as a Service est toujours plus plébiscité par les éditeurs de logiciels français : la part du chiffre d’affaires issue de l’activité SaaS/Services Internet atteint 32 % du chiffre d’affaires total des éditeurs du panel en 2016, soit 7 points de plus qu’en 2015. Les éditeurs français font le choix de se concentrer sur cette activité et cette tendance est particulièrement marquée pour les éditeurs ayant récemment débuté leur activité. Près d’un éditeur sur deux ayant créé son activité depuis moins de 8 ans privilégie désormais le modèle SaaS/Services Internet.

Les éditeurs de plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires – les 20 premiers du classement réalisent la majorité de leurs ventes à l’export (62 % en 2016, contre 64 % en 2015), un taux nettement plus élevé que pour l’ensemble des PME françaises. Cependant, la part croissante de chiffre d’affaires réalisé hors de France s’explique aussi par l’émergence de champions tournés dès leur création vers l’international, à l’instar de Criteo, dont 93 % du chiffre d’affaires a été réalisé à l’étranger en 2016. Le lauréat du Prix de l’International, Allegorithmic, en est une excellente illustration : cette société clermontoise réalise aujourd’hui près de 88 % de son chiffre d’affaires hors de France. Créée en 2003, Allegorithmic est l’éditeur de la solution Substance, logiciel professionnel pour la création de matière numérique pour la 3D (assistance à la création d’apparences, textures sur des structures en 3D).

Difficultés en matière de recrutement et innovation

Les difficultés de recrutement semblent s’être accrues en 2016 ; 78 % des éditeurs indiquaient rencontrer des difficultés pour recruter en 2016 et 83 % soulignaient la rareté des profils recherchés. Si les profils recherchés sont divers, les développeurs restent les talents les plus demandés par les éditeurs de logiciels (71 % en recherchent activement).

La R&D est toujours au cœur de la stratégie de développement des éditeurs de logiciels. En 2016, l’ensemble des éditeurs du panel y consacrait 10 % de leur chiffre d’affaire et 16 % de leurs effectifs. Chez les pure players, 18 % du chiffre d’affaires et 33 % des effectifs étaient dédiés à la R&D. Cet effort de R&D s’exerce particulièrement en France où sont basés les trois quarts des effectifs sont (74 %). Il est encouragé par des dispositifs fiscaux favorables, en particulier le crédit d’impôt recherche auquel recourent 78 % des éditeurs français.

Et l’avenir ? 

En matière de perspectives de développement, l’édition 2017 révèle un changement majeur. En effet, les éditeurs placent désormais le secteur Banque / Assurance devant l’industrie parmi les secteurs à cibler en priorité. Autre domaine à se numériser, le secteur public représente le troisième secteur le plus prioritaire, même si ses appels d’offres restent difficiles d’accès aux éditeurs de moins de 5 millions d’euros de chiffre d’affaires.