Verizon , le principal opérateur américain de télécommunications (127 milliards de dollars en 2014 et 12 milliards de dollars de profits ) va acheter AOL pour environ 4,4 milliards de dollars
L’opérateur est poussé par l’envie de progresser dans les deux domaines les plus porteurs du secteur, les mobiles et la publicité via la diffusion de vidéos attrayantes. La somme promise pour le rachat est une paille vis à vis des 145 milliards de dollars versés par l’américain en septembre 2013 pour racheter les 45 % que le britannique Vodafone détenait dans Verizon Wireless, leur filiale commune de téléphonie mobile aux Etats-Unis. D’un point de vue chiffre d’affaires, AOL avait, de son coté, réalisé tout de même, en 2014, un CA de 2,5 milliards de dollars pour un bénéfice de 126 millions.
Cette acquisition donne surtout à Verizon un nouveau point d’entrée dans la vidéo en ligne sur Internet, un marché de plus en plus concurrentiel . Celui est entrain de tuer la classique tv par câble et par ondes hertziennes, des locations de tuyaux dont Verizon profitait largement. De son siège à New York ,à force de rachats successifs, Verizon est devenu à la fois le plus grand opérateur de téléphonie mobile du pays et l’un des principaux fournisseurs d’accès Internet et de télévision. Il est aussi un des moteurs des offres de réseaux Wifi, le marché du sans fil étant un des derniers créneaux où les entreprises de télécommunications se battent pour gagner des clients grâce à un contenu vidéo original.
«La vision de Verizon est de fournir aux clients une expérience numérique multi-écrans de qualité qui reposera sur un réseau mondial »a déclaré le président et CEO Lowell McAdam dans son communiqué officiel.
La transaction devrait être finalisée cet été et l’opération est symbolique surtout du fait de la notoriété de sa victime, AOL. Celle ci reste l’un des monuments de l’histoire d’Internet pour avoir été l’un des premiers fournisseurs de services. Elle dispose d’ailleurs encore de plus de 2,1 millions d’abonnés en mode dial-up, un chiffre qui date d’à peine d’une semaine. Elle en comptait 25 millions en 2000. Crée en 1991, elle racheta en son temps Netscape, la firme qui créa le premier navigateur. On se souvient surtout pour elle qu’elle fut l’objet d’une fusion historique en 2000 avec Time Warner pour 182 milliards de dollars, cet accord étant depuis largement considéré comme l’un des principaux désastres de la bulle Internet. Time Warner s’est séparé ensuite d’AOL en 2009. En France, l’accord AOL-Time Warner avait légitimé le rachat délirant d’Universal par Vivendi. Néanmoins, la vision prophétique : « pas de tuyaux sans contenus » de Jean Marie Messier, tient toujours la route.
Vidéo et Pub pour Tous
Le mois dernier, d’ailleurs Verizon avait précisé qu’elle se préparait à lancer un service de vidéo sur Internet pour les appareils mobiles et qu’elle avait passer des accords avec différents partenaires pour fournir ce contenu. Du coté du câble aussi, au de la de ses offres de fibres qu’elle louait à différents opérateur comme ESPN, elle avait récemment commencé à offrir des services à la demandes à plusieurs niveaux, en se mettant en concurrence directe avec différents fournisseurs de contenu, considérant que la vidéo en streaming, de plus en plus à la mode, remettait complètement en cause les contrats de non concurrence passés antérieurement. ESPN fait d’ailleurs depuis peu un procès à Verizon sur sa TV à la demande, sa ‘Custom TV’, une offre assez hétérogène et misérable , sans idée directrice majeure. Elle attendait d’être relancée par de nouveaux contenus.
Une chaine tv en commun avec AOL était en cours de finalisation
Suivant un peu les développements réussis de Netflix, Verizon venait d’annoncer des plans pour sa « Awesomeness tv » du nom d’un programme de tv, pas cher, basée sur des vidéos issues de you tube ( blog de la chaine ci dessus). Dans le cas de Verizon, le contenu de cette TV provenait justement d’AOL, celle ci entrant pour une bonne partie de la programmation originale, ce qui a permit à Verizon de mesurer les risques de sources vidéos amateurs. Dans le cas d’images risquées, pas toujours « vérrouillées » , les procés pour droit « à l’image » sont monnaies courantes aux USA. Le partage des responsabilité ou plutôt l’envie d’échapper à toutes poursuite et à toutes responsabilités à du faire réfléchir l’opérateur erizon. Mieux vaut maitriser les contenus.Outre AOL, différentes sources de médias comme celles du Huffington Post, de TechCrunch, d’ Engadget devaient faire de cette chaine, l’une des premières pour les geeks . On peut imaginer que c’est la complexité des cessions des droits d’auteurs elle éventuels problème de responsabilité sur les vidéos qui ont du accélèrer le processus de rachat d’AOL, la maîtrise des coûts sur le long terme passant aussi par une exploitation rationnelle des fonds documentaires qu’AOL possède depuis des lustres
Un prix de rachat très raisonnable
Verizon Communications va donc payer 50 $ en espèces pour chaque action d’AOL, une firme également basée à New York. Selon les spécialistes de la bourse, c’est une prime de 23 % par rapport au cours moyen du titre sur les trois derniers mois et de 17 % par rapport au cours de clôture de lundi.
Une fois que la transaction aura été effectuée, AOL deviendra une filiale en propriété exclusive de Verizon. Tim Armstrong continuera à diriger AOL.
La publicité l’autre facette du rachat
Outre sa stratégie LTE et vidéo sur Internet, ainsi que des plans pour l’Internet des objets
C’est la publicité multi écran qui a fait rêver l’opérateur :« Une offre de connexion unique sur des supports multi écran ( mobile, tv en continu à la demande, Internet haut débit) pour les consommateurs, intéressera les créateurs et les annonceurs à la recherche d’une expérience clientèle unique», a déclaré Lowell McAdam, le président de Verizon «Le modèle de publicité d’AOL s’aligne avec notre approche, et notre nouvelle plate-forme de publicité fournit un outil essentiel pour développer de futures sources de revenus», a ajouté McAdam.
Verizon offrairt déjà un service Internet et de la télévision via sa box FioS comparable à celle d’Orange ou de SFR, et sa plate-forme n’avait pas encore de plans d’expansion précis , même si le nombre d’abonnés, 5,6 millions de foyers, n’avait pas beaucoup progressé en 2014, malgré un partenariat avec la National Football League (NFL), pour diffuser des matchs sur les téléphones mobiles.
McAdam a reconnu que de plus en plus de gens « coupaient le cordon » avec la TV classique par câble, incitant Verizon à étudier de prés l’option de la télévision à la demande sur Internet.
John Stratton, le vice-président exécutif et président des opérations de Verizon des opérations, a fait écho aux commentaires de McAdam. « L’industrie est dans les premiers stades d’une « interruption, »avec la TV a-t-il dit, et il y a un «moindre dépendance» pour le triple play pour le moment.
Nous sommes encore principalement une entreprise de services à large bande, » a déclaré Stratton, de sorte que le passage à Internet TV « n’est pas un phénomène inquiétant. » » le Triple play importe encore beaucoup, » at-il dit, « mais nous voyons un changement très important dans le désir de nos clients dans la façon dont nous consommons la vidéo. »
Les Informations principales sont issues des sites de Verizon et Associated Press