Avec trois licornes seulement – BlablaCar, Criteo et Vente-privee.com – la France n’est qu’en cinquième position des entreprises européennes en nombre de licornes loin derrière le Royaume-Uni qui en compte 13.

Dans un rapport qu’elle vient de publier intitulé European Unicorns: Do They Have Legs?, la banque d’affaires GP Bullhound recense les licornes – les unicorns en anglais -, les entreprises créées après 2000 dont la valorisation dépasse le milliard de dollars (voir l’encadré ci-dessous sur la méthode retenue pour ce classement).

Au total, ce sont donc 40 licornes qui sont listées par GP Bullhound dont la plus importante est Skype désormais dans le giron de Microsoft avec une valorisation de 9 milliards de dollars devant Spotify et Rocket Internet. Ce palmarès des licornes place la France au 5e rang européen derrière le Royaume-Uni avec 17 sociétés, devant la Suède, l’Allemagne et les Pays-Bas. En termes de valorisation, les 3 entreprises françaises sont créditées d’une valorisation cumulée de 6,7 milliards de dollars très loin des 40,4 mds des entreprises anglaises. C’est donc là un résultat relativement médiocre significatif de la situation française où le foisonnement entrepreneurial ne débouche pas suffisamment sur des entreprises de taille significative. Cette situation se retrouve à l’identique dans les éditeurs de logiciels. Dassault Systèmes état le seul éditeur de classe mondiale.

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La comparaison par rapport aux Etats-Unis est encore plus défavorable. La valorisation cumulée des licornes du vieux continent atteint 120 milliards de dollars à comparer aux 50 mds de la seule Uber.

Lors de la présentation du rapport du Conseil National du Numérique (L’appel du 18 juin pour le numérique), Manuel Valls s’est félicité du dynamisme des startups françaises placées désormais sous le label FrenchTech internationalement connu. Mais la faiblesse du dispositif concerne la deuxième étape des startups. « Parmi les mesures qui devront être prises, il va falloir améliorer le système de nos startups au 3e ou 4e tour, reconnaissait Emmanuel Macron. Un événement sera organisé à l’automne pour faire se rencontrer les VC américaines et les startups hexagonales ».

Le commerce électronique, le logiciel et les places de marché sont les activités les mieux représentées avec 20 % chacune, mais le rapport révèle la montée en puissance de ce que l’on appelle désormais les Fintech. La valeur n’atteint pas le nombre des années, nous dit Corneille dans le Cid, et pourtant, les sociétés qui franchissent ce seuil du milliard ont été créé par des entrepreneurs ayant déjà une certaine expérience et le plus souvent déjà entrés dans la trentaine. Le management est relativement stable puisque dans 9 cas sur 10, au moins un des membres fondateurs est encore présent dans l’équipe de direction. Combien faut-il investir pour créer une licorne ? Question intéressante dans la création des sources de financement nécessaires. Le montant médian (qui partage la population des licornes en deux parties égales) est de 140 M$ et le montant moyen de 230 M$. 10 % de la liste de GP Bullhound ont réussi à lever plus de 300 M$.

Parmi les entreprises qui devraient intégrer ce club assez fermé des licornes, GP Bullhound cite notamment la société toulousaine Sigfox, future champion de l’Internet des objets.

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Les licornes européennes

  • Seules les entreprises high Tech sont prises en compte, en particulier les entreprises Internet, éditeurs de logiciels incluant le secteur de la Fintech. Les Cleantech ne sont pas retenues.
  • Les entreprises dont le siège est en Europe et créées en 2000 ou après
  • Les entreprises dont la valorisation dépasse 1 milliard de dollars (entreprises cotées en bourse ou non)
  • L’analyse est basée sur les chiffres au 15 mai 2015