Aujourd’hui, l’enjeu pour les DSI est de marier les plateformes physiques non « cloudisables » (car toutes les données ne sont pas et n’iront pas dans le cloud) et le cloud privé, avec de multiples ressources de cloud public. L’informatique hybride, encore baptisée « Hybrid IT », apparait donc comme le sésame pour réussir cette combinaison complexe mais efficace. Dans ce contexte, 3 DSI sur 4 souhaitent mettre en œuvre une informatique hybride maîtrisée, mais revendiquent des garanties de services élevées. C’est ce que révèle l’enquête « La place des data centers à l’heure de l’ère de l’informatique hybride » réalisée par le cabinet Data Center Dynamics Intelligence pour le compte de la société Data4.
La colocation, l’avenir du data center
Les data centers privés ou centres informatiques des entreprises se vident au profit des data centers commerciaux, dits data centers de colocation.
Entre 2012 et 2020, le parc existant informatique en Europe aura migré vers la colocation à raison de 2,4% par an, ce qui équivaut à une migration complète (sur cette même période) du parc informatique français vers les data centers de colocation, au détriment des centres informatiques privés. Aujourd’hui, alors que 80% des actifs informatiques des pays d’Europe du Nord sont hébergés en colocation, ce taux n’est que de 40% en France et de 30% en Allemagne, ce qui laisse une marge de progression importante.
Dans le même temps, les entreprises recherchent des services clés-en-main. Ainsi, sur la période 2012-2020, les services informatiques ‘managés’, c’est-à-dire réalisés à distance pour des plateformes situées en colocation ou en centres informatiques, devraient progresser en moyenne de plus de 10% par an, soit deux fois plus que le rythme auquel se développe la construction de nouveaux data centers (4,7%/an), qu’ils soient commerciaux ou privés. Il faut dire que l’externalisation de services donne un degré de liberté supplémentaire aux entreprises, dans la mesure où elle limite les investissements.
Dans ce contexte, le Cloud public et les services managés externalisés se verront attribués la plus grande part du mouvement de migration des centres informatiques vers la colocation.
Ainsi, l’investissement vers la colocation devrait progresser de plus de 13 % par an entre 2016 et 2020, soit 6 fois plus que le nombre de data centers construits à titre privé. Les services managés devraient progresser, quant à eux, de 16 % par an.
En 2020, alors que les opérateurs de data centers de colocation devraient posséder 6% du marché global des data centers, ils devraient par contre en représenter 40% en termes d’espace occupé et 45% en matière de capacité électrique disponible.
Informatique répartie et Cloud : la migration n’est pas si simple !
Plus de 31% des entreprises utilisent déjà des ressources de calcul et de stockage dans le Cloud (le IaaS). Près de 30% de ces entreprises ont un cloud privé et 30% encore font héberger des plateformes dédiées.
Cependant, même si le Cloud fournit l’agilité et un bon ratio financier, restent encore et toujours les contraintes de sécurité, de performance et de réglementations. Par ailleurs, on sait que certaines plateformes physiques et certaines applications métiers ne migreront pas. Ce sont là toutes les limites au déploiement du Cloud à plus grande échelle !
La solution réside donc dans la combinaison de la sécurité des plateformes privées et de la « scalabilité » du Cloud public. En gardant le meilleur des deux mondes, l’informatique hybride ou « Hybrid IT » est devenue le Graal du DSI. 3 DSI sur 4 envisagent d’y recourir.
Toutefois, dans le même temps, ces DSI expriment de fortes inquiétudes, dont les plus importantes sont :
– L’accès sécurisé aux ressources de cloud
– La pertinence encore limitée des engagements de services
– Les problématiques liées à la localisation de leurs données.
Il est intéressant de noter que ces réticences ne s’expriment pas chez les DSIs qui n’utlisent pas le Cloud, mais, paradoxalement, chez ceux qui l’utilisent déjà ou qui ont la volonté de l’utiliser. Les DSIs reconnaissent que le Cloud leur apporte de la flexibilité, de l’agilité, des bénéfices en matière de coûts, mais demandent aussi à être rassurées sur la sécurité, le contrôle et les engagements de services. De plus, la migration vers le Cloud implique la question de la prise en compte des applications historiques sur lesquelles de nombreuses entreprises continuent de s’appuyer.
Ces critères sont déterminants et montrent que, si les entreprises recherchent les bénéfices du Cloud, elles ne veulent pas des désavantages, perçus ou expérimentés, liés à l’externalisation des services.
A noter que 66% des DSI qui s’engagent dans l’Hybrid IT la perçoivent comme une solution capable de répondre aux demandes de capacités supplémentaires et 50% comme le meilleur moyen de tirer avantage du cloud.