Chez Nokia on peut à la fois se réjouir et déprimer. Se réjouir car l’équipementier est passé dans le vert au troisième trimestre. Se lamenter car les perspectives sont plutôt sombres.

Le CEO, Rajeevi Suri, souffle d’ailleurs le chaud et le froid. « Nokia a réalisé un solide troisième trimestre, avec un cash-flow libre positif, une croissance généralisée des ventes, une marge d’exploitation solide, de fortes performances de Nokia Enterprise, Nokia Software et IP Routing et de bons progrès vers la réalisation de nos objectifs de réduction des coûts pour 2019. Nous sommes fiers d’avoir lancé 15 réseaux 5G en direct avec des clients, dont Sprint, Verizon, AT & T et T-Mobile aux États-Unis, Vodafone Italie et Zain en Arabie Saoudite, ainsi que SKT, KT et LGU + en Corée. Bon nombre de nos activités se portent bien et nous prévoyons que le quatrième trimestre sera fort, avec une marge opérationnelle solide et une augmentation de la trésorerie nette d’environ 1,2 milliard d’euros. », affirme-t-il dans un communiqué avant d’ajouter « Dans le même temps, certains des risques que nous avions signalés précédemment et liés à la phase initiale de la 5G se matérialisent maintenant. En particulier, notre marge brute du troisième trimestre a été affectée par notre gamme de produits, un niveau de coût élevé associé à nos produits 5G de première génération, des problèmes de rentabilité en Chine, une pression exercée sur les prix au cours des premières transactions 5G et l’incertitude liée à la fusion annoncée d’un opérateur en Amérique du Nord. » 

Nokia a en conséquence a ramené ses prévisions de bénéfices par action non-IFRS pour l’exercice à une fourchette comprise entre 0,18 à 0,24 euro par rapport à une fourchette de 0,25 à 0,29 euro annoncé initialement, et annulé le versement de dividendes prévu.

Rajeevi Suri a également annoncé que son groupe revoyait ses prévisions pour 2020 à la baisse et s’attend désormais à une marge opérationnelle comprise entre 8 et 11%, loin des 12 à 16% prévus, et à un bénéfice par action non-IFRS situé entre 0,20 et 0,30 euro, nettement en dessous du 0,37 à 0,42 euro prévu.

Le groupe va donc poursuivre son programme de baisse des dépenses. Celle-ci passe toutefois de 700 millions d’euros à 500 millions d’euros, réduction due à des investissements supplémentaires dans la 5G et dans la numérisation pour faire face à la concurrence.

Au cours du troisième trimestre, le chiffre d’affaires a atteint 5,686 milliards d’euros contre 5,458 milliards d’euros un an auparavant. Le résultat opérationnel s’est établi à +264 millions d’euros contre -54 millions d’euros un an auparavant. La firme finlandaise a par ailleurs enregistré un bénéfice de 87 millions d’euros, contre une perte de 127 millions d’euros un an plus tôt.

Secoué par ces prévisions, l’action a chuté de 21% jeudi matin à l’ouverture de la bourse. Elle perdait 4,17% supplémentaires ce vendredi midi.

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