Le bruit en courait depuis plusieurs semaines. La nouvelle tombait le 8 avril : Steria et Sopra vont fusionner. Il s’agit selon les deux entreprises d’un » rapprochement entre égaux » à travers une offre publique d’échange initiée par Sopra sur la totalité des actions de Steria qui valorise ces dernières à 22 euros l’unité et la société à 729 millions d’euros. But de la manoeuvre : donner naissance à un groupe de 3,1 milliards d’euros et » constituer l’un des portefeuilles d’offres les plus complets du marché « .
Or, on apprenait quelques jours plus tard que Sopra avait reçu auparavant une offre de rachat de la part d’Atos pour un prix unitaire identique de 22 euros l’action. Différence notoire entre les deux offres : Atos propose de payer en cash plutôt que de procéder par échange d’actions.
En dévoilant cette information, la société dirigée par Thierry Breton montrait un certain agacement. Certains de ses dirigeants ont depuis affirmé aux Echos que la SSII n’a jamais reçu de réponse étayée après des discussions » amicales » tenue en amont avec Sopra, notamment avec son président du conseil de surveillance Jacques Bentz et son gérant exécutif François Enaud. Atos précisait aussitôt que son offre restait valable jusqu’au 27 juin prochain, date de l’assemblée générale de Steria.
Steria dément toute discussion avec Atos
La société entend bien montrer qu’elle reste dans la course. Chez Steria on ne l’entend apparemment pas de cette oreille. Un communiqué émanant de la SSII se veut sans ambiguïté à ce propos et dément toute relation avec les dirigeants d’Atos.
» Groupe Steria SCA souhaite clarifier ne pas avoir entretenu de discussions avec Atos au sujet d’un éventuel rapprochement. Au contraire, en réponse à des sollicitations spontanées de la part d’Atos, Steria a clairement indiqué ne pas souhaiter entrer en discussions avec Atos et a indiqué à son Président ne pas souhaiter de proposition de sa part. Malgré cette position, le Président d’Atos a envoyé une lettre le 4 avril 2014 aux Présidents du Conseil de surveillance et du Comité stratégique invitant Steria à entrer en discussion au sujet d’une éventuelle offre autour de 22 euros par action. Il s’agit donc d’une démarche non sollicitée et qui ne pouvait viser qu’à perturber les négociations exclusives en cours avec Sopra Group. Steria réitère son rejet de cette proposition non sollicitée « , indique le document.
La balle est donc dans le camp de Steria. En sortira-t-elle avant le 27 juin ? C’est peu probable, d’autant que son associé commandité Soderi représentant les actionnaires de la SSII s’e sont prononcés pour un » rapprochement amical avec Sopra « . Lesdits salariés ne souhaitent probablement pas être avalés par » l’ogre » Atos.