Si elle ne génère plus la passion, voire l’hystérie, la guerre des navigateurs bat toujours son plein. Ce mois, Chrome est passé devant Firefox qui cède régulièrement du terrain.
La bataille des navigateurs avait atteint son point culminant en 2009 lorsque la Commission européenne avait imposé à Microsoft de proposer aux utilisateurs un écran multichoix leur permettant de sélectionner facilement le navigateur de leur choix et rendu ces engagements juridiquement contraignants jusqu’en 2014. Depuis, le sujet est devenu assez largement secondaire. Et l’annonce en mars 2013 de la Commission infligeant à Microsoft une amende de 561 millions d’euros pour cause de non-respect de ses engagements est passée relativement inaperçue.
Selon la Commission, l’écran multichoix a été proposé dès mars 2010 et son succès a pu être vérifié. Quelque 84 millions de navigateurs ont été téléchargés à partir de cet écran. Ce qui, entre parenthèses, ne signifie nullement qu’il est utilisé car combien d’utilisateurs de PC téléchargent les trois principaux navigateurs pour voir ou au cas où et n’en n’utilise qu’un seul. La Commission a ouvert une enquête en juillet 2012 qui a conduit à constater que Microsoft n’avait pas rempli ses obligations. Si 561 millions de dollars n’est pas une somme considérable pour la firme de Seattle, ce n’est pas négligeable surtout pour un produit qui est cédé gracieusement et ne rapporte rien.
C’est dans ce contexte dans lequel la navigateur n’est plus autant porteur de tant de passion que Chrome est passé devant Firefox de Mozilla au mois de mars en pourcentage d’utilisation : 17,52 % pour le premier contre 17,26 pour le second selon le cabinet Net Applications. En un an, Firefox a perdu 3 % pendant que, dans le même temps, Chrome a gagné 2 points. Cette tendance semble inéluctable dans la mesure où l’on ne voit plus vraiment l’intérêt pour Google de continuer à soutenir financièrement Mozilla pour le développement de Firefox (les revenus de Mozilla proviennent en très grande partie de Google) alors qu’elle développe son propre navigateur.
De son côté, Internet explorer garde sa première place avec près de 60 % (57,96 % exactement). Toute aussi intéressante, la répartition des différentes versions d’IE montre l’inertie des utilisateurs dans leur évolution vers une nouvelle version du navigateur. IE6 qui a été annoncé en 2001 est encore présent sur plus de 4 % des PC. La version la plus populaire est encore IE8 (qui date de 2009) avec un taux de présence de 21,14 % devant IE11 (la plus récente) avec 15,71 %. Il est a constaté que certaines versions, sont plus populaires que d’autres, une réalité qui vaut aussi pour les systèmes d’exploitation. La résistance qu’ont montré les utilisateurs de Windows XP à migrer vers une version plus récente le montre clairement.