Selon Karl Connolly, directeur de la technologie en charge des comptes d’entreprise chez Ingram Micro, un nombre croissant d’entreprises américaines demandent à leurs fournisseurs de services de rapatrier certaines de leurs applications ainsi que des données depuis le Cloud public en raison d’inquiétudes, rapporte CRN. « Nous nous attendons à ce que cette tendance se développe au cours de la prochaine année », a ajouté le responsable du grossiste, qui s’exprimait à l’occasion de XChange 2019, une manifestation organisée à Las Vegas par The Channel Company (propriétaire de CRN).

Il s’est notamment appuyé sur une enquête d’IDC selon laquelle 80% des organisations souhaiteraient rapatrier la moitié de leurs données depuis le Cloud public au cours des deux prochaines années. « C’est un chiffre énorme. Et je n’y croyais pas tant que je ne m’étais pas entretenu avec des partenaires tels que vous. Beaucoup de vos clients ont des problèmes de sécurité, de coûts, de performances et d’informatique fantôme », a-t-il expliqué. « Le problème est que s’ils vont rapatrier ces données, où vont-ils les mettre ? Beaucoup de clients se sont désinvestis dans leurs centres de données et ont perdu leurs compétences. »

Karl Connolly propose comme solution CenturyLink Private Cloud sur VMware Cloud Foundation, une offre s’appuyant sur du matériel HP, qui devrait être bientôt opérationnelle. Selon lui, elle permettrait aux entreprises de bénéficier d’une sécurité et d’une performances améliorées pour un coût prévisible. Sûr du succès de l’offre, Tech Data a pré-acheté un certain nombre d’instances de cloud privé hébergé par CenturyLink.

Cette nouvelle solution devrait permettre aux partenaires de proposer des services tels que le choix des données à rapatrier, la refonte de l’architecture des applications ou encore la fourniture de services de migration, a estimé le responsable technique. Celui-ci a toutefois tenu à préciser que le Cloud public n’était pas prêt de disparaître du paysage informatique, soulignant que le grossiste avait derrière lui une décade d’expérience du Cloud computing. « Nous disons simplement qu’un certain nombre de partenaires, pour diverses raisons telles que les performances, la sécurité, le contrôle, la prévisibilité, souhaitent mettre certaines applications dans le Cloud privé », a-t-il conclu.

En Europe aussi le Cloud semble de plus en plus remis en question, mais pour des raisons différentes. En effet, d’après une enquête réalisée par EuroCIO auprès d’une centaine de grands utilisateurs d’informatique européens, un mécontentement grandissant envers les principaux fournisseurs de Cloud débouche sur un ralentissement de l’adoption, voire à une sortie du Cloud.

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