Rien n’y fait, ni la conjoncture, ni les impératifs stratégiques, IBM continue lentement mais sûrement la baisse initiée il y a maintenant plus de 5 ans. Et on ne voit pas grand-chose à l’horizon

La problématique d’IBM reste la même : freiner autant que faire se peut le déclin des activités traditionnelles et accélérer le développement des activités nouvelles, notamment les activités cognitives et Watson et les services cloud. Mais le résultat n’est pas probant, pour l’instant. Le chiffre d’affaires est en baisse de 4,7 %, le plus important des 5 derniers trimestres pour atteindre 19,29 milliards de dollars. Un niveau inférieur à celui attendu par les analystes. Quant au bénéfice net, c’est encore pire puisqu’avec 2,33 milliards de dollars, la baisse est de 7 %. Bref, rien ne va plus sur la planète Big Blue.

Les activités du futur ont représenté 43 % du chiffre d’affaires trimestriels poursuivent leur croissance mais à un rythme inférieur de 7 % à comparer aux 12 % pour les 12 derniers mois. Mais, car il y a toujours un mais dans les présentations d’IBM depuis quelques années, cette croissance est totalement organique, c’est-à-dire réalisé en interne sans l’apport des dernières acquisitions qui n’ont pas encore été finalisées. Et Martin Schroeter, directeur financier, a expliqué lors de la présentation des résultats que d’autres acquisitions étaient à prévoir.

Et aucune activité n’est épargnée par cette baisse même pas celles sur lesquelles IBM compte le plus. Qu’on en juge ; – 1 % pour les solutions cognitives, – 2 % pour les services business (GBS), – 4% pour les services technologiques et – 10 % pour les ventes de matériels. Cette dernière baisse est la plus forte de tous les segments mais elle intervient au moment où IBM vient de dévoiler la nouvelle génération de mainframe, le Z14 (IBM dévoile la nouvelle génération de mainframe z14), dont la disponibilité est prévue pour la fin de ce trimestre et qui pourrait donc impacter favorablement l’activité sur le trimestre en cours.

Sur le plan géographique, les trois grandes zones d’activité participent à cette baisse mais à des degrés divers : la zone EMEA est la plus impactée avec – 5%, devant les Amériques (- 3 %) et l’Asie-Pacifique qui est presque étale (- 1%).

Dans ce contexte relativement dégradé, IBM poursuit donc l’expansion des capacités en matière de cloud et ouvre 4 nouveaux data centers au Royaume-Uni, en Australie et dans la Silicon Valley. Cela porte à 60 le nombre de data centers installés dans le monde et présents sur 19 pays. Cette initiative s’inscrit dans l’EU Cloud COC (Code of Conduct). IBM a été l’une des premières entreprises à signer ce code de bonne conduite (EU Data Protection Code of Conduct for Cloud Service Providers). Ce qui porte à 5 le nombre de data centers au Royaume-Uni, le pays le mieux doté en Europe. Une initiative qui a été prise avant le Brexit et qui pourrait s’avérer désormais moins adapté au nouveau contexte.

Le nouveau centre de San Jose (Californie) est le troisième d’IBM dans la région et le 23e aux États-Unis. Il a regroupe des milliers de serveurs physiques et qui peuvent être utilisés sous la forme de serveurs bare metal, machines virtuelles, le stockage, les services de sécurité et de réseau. Parmi les clients locaux on peut citer Nanigans et Sovrn.

L’installation de Sydney est le quatrième centre de données cloud d’IBM en Australie et offre des serveurs bare metal, des serveurs virtuels privés et publics et du stockage objets. Les data centers de Sydney et de Melbourne proposeront des services de conteneurs basés sur Kubernetes et Docker.

Les clients pourront utiliser plus de 150 API et services pour déployer des applications allant des services cognitifs, de blockchain et d’Internet des objets.
Les data centers disposent des fonctionnalités de sécurité et de confidentialité nécessaires pour permettre à leurs clients de se conformer au Règlement général européen sur la protection des données (GDPR). Rappelons que l’échéance pour être conforme à la GDPR est mai 2018 avec des pénalités importantes pour les entreprises qui ne seraient pas en règle.