« Je veux que l’Europe se montre plus ambitieuse en saisissant les possibilités offertes par l’ère du numérique, au sein d’un cadre garant de la sécurité́ et de l’éthique. »
Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne

Un marché indispensable pour l’UE

D’ores et déjà, l’Europe travaille à une réglementation pionnière « hommes-machines » assez novatrice et qui va compléter la RGPD : la reconnaissance faciale, vécue comme l’interface entre l’utilisateur et l’intelligence artificielle. Utilisée en Chine, elle est très décriée dans la mesure où elle poursuit un objectif de surveillance des populations. A San Francisco aux Etats-Unis, elle a été interdite en mai dernier. L’Europe considère pour sa part qu’elle a matière à s’imposer tout en préservant et sécurisant les données des particuliers et des entreprises.

De plus, l’union européenne s’apprête à investir 9,2 milliards d’euros dans le programme « Europe numérique » qui s’assurera que tous les citoyens européens aient les compétences et les infrastructures nécessaires pour répondre aux défis numériques auxquels ils sont confrontés dans leur vie privée et professionnelle. À travers ce programme, c’est bien tout le potentiel technologique du marché unique numérique qu’il convient d’accroître. Cela pourrait créer chaque année 4 millions d’emplois et générer 415 milliards d’euros pour l’économie européenne, tout en renforçant la compétitivité internationale de l’Union européenne.

Du concret sous 100 jours

L’ambition de la nouvelle commission européenne est clairement de prendre la tête de la prochaine génération des géants du numérique, d’investir dans les blockchains, le calcul à haute performance, l’informatique quantique, les algorithmes et les outils permettant le partage et l’exploitation des données. L’ensemble, avec des normes applicables à cette nouvelle génération de technologies, s’impose à l’échelle mondiale.

Enfin, la priorité sera donnée aux investissements dans l’intelligence artificielle, à la fois par l’intermédiaire du cadre financier pluriannuel, mais aussi par un recours accru aux partenariats public-privé. Cette nouvelle législation sur les services numériques se concrétisera d’ici la fin de l’année. Elle confirmera concrètement cette volonté politique et complétera le marché unique numérique en cours d’élaboration.

Rassurera-t-elle les PME engagées à l’international ou qui réalisent des échanges dans l’espace économique européen ? L’avenir le dira, dans un contexte de guerre monétaire entre les Etats-Unis et la Chine, sur fond de dévaluation respective, qui pourrait fragiliser l’Euro. L’enjeu est important quand on sait à quel point la balance commerciale française est sensible aux fluctuations…

 

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Grégoire Leclercq est PDG de Itool Systems